C'est comme une transe
Il y a en moi une force de vie qui m'effraie parfois par son intensité...
A certains moments, je suis tellement dans la vie que je SUIS la vie
Elle gronde et éclate en moi comme un puissant orgasme
Plus je vieillis, plus cette force se révèle en moi
Quand j'écoute de la musique que j'aime, elle se propage en moi en ondes de plaisir
C'est physique.
Comme si je n'étais plus moi.
Comme si j'étais tour à tour le violon et chacun des instruments de l'orchestre
J'accompagne la musique d'un élan quasi insoutenable en moi
Je voudrais rendre compte de cette réalité, et mes mots sont si pauvres pour ça
Là maintenant j'écoute A beautiful mind de James Horner (c'est la musique du film dont voici le thème au piano). Merveilleuse musique que j'aime qui accompagne le bruit régulier que fait mon clavier. Aussi régulier que sont ébouriffées et indociles toutes les sensations qui jaillissent en moi à l'écoute de cette musique grandiose (avec tout l'orchestre, oui c'est grandiose..)
Comment dire?
C'est dans ma poitrine que je guette chaque son que je sais qui viendra
Je les attends avec passion, avec un amour fou, avec une soif de vivre infinie
Tout ça me dépasse parfois
M'effraie aussi cette puissance... mais elle me comble en même temps...
La même chose se passe dans toutes mes rencontres avec l'art
Quand je suis devant une peinture de Hopper, ou de Picasso, ou d'autres... il n'y a pas que mes yeux qui regardent, je SUIS DANS la peinture que je dévore de tous mes yeux, avidement sauvagement, voluptueusement, tout mon corps jouit...
c'est une expérience indicible, impartageable
Quand j'étais enfant, j'ai dû brider toutes ces sensations interdites
On ne bouge pas, on ne dérange pas, on ne respire pas (J'ai fait de l'asthme). On se tient tranquille.
Quel gâchis. J'ai pitié de l'enfant que j'étais..
Où est donc allée se planquer toute cette force puissante qui est la mienne?
Je l'ai découverte plus tard, en errant, en me trompant beaucoup.
Puis j'ai trouvé ma route... des gens aimants m'ont accompagnée et appris que oui, je pouvais être cette louve rebelle, sauvage, fonceuse et passionnée.
Ils m'ont révélée que je pouvais l'être, sans être gênée d'être moi
Je suis toujours dans A Beautiful mind... et comme toujours les larmes lavent mes yeux...le trop plein!
Écrire en étant plongée dans cette musique intense, c'est trop de bonheur,
Mais trop de douleur aussi. Les deux inséparablement tricotées ensemble, comme c'est étrange! Comme c'est sauvage..
Peut-être que ce ne sera que à ma mort que je serai comblée dans cette immense et parfois douloureuse quête du TOUT