Le voyageur saltimbanque
Il cherche sa place.
Il cherche sa place en souriant, en riant, en dansant.
Et il danse d'un pas vagabond dans la rangée des sièges bien ordonnés, convenablement bourgeois et sévèrement confortables.
Lui n’est pas confortable, oh! non. Il dérange, avec son sourire un tantinet polisson, guérilléro aux idées marginales, combattant de l'impossible. Avec son manteau déboutonné, ses chaussures qui prennent l'eau, son allure qui sent mauvais, ses paroles qui clignotent pour aller s'éteindre trois pas plus loin...
Ses lunettes sont accrochées de travers sur son nez de clown, ce sont des lunettes magiques, fenêtres sur un monde qu’on ne peut percevoir que la tête à l’envers, dans une gymnastique insensée. Alors les idées se renversent sur toutes choses qui retrouvent ainsi la fantaisie, l’imaginaire, le fabuleux, l'incroyable.
Il danse dans la rangée des sièges confortables de la première classe de ce train très convenable. Avec sa tête de saltimbanque, il cherche sa place d’un pas léger, d’un pas dansant, d’un pas invisible…
Les sièges convenables sont tous réservés. Il n’y trouvera aucune place, même microscopique, même économique...
Ou alors ce serait étonnant. Mais on ne sait jamais...
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Un texte sur le thème des trains et des gares, sur lequel j'écris pas mal tous ces temps-ci
Je vous laisse celui-ci en lecture, pendant mon absence de quelques jours...
Prenez soin de vous...
Il y a des coquelicots dans les champs...ceux qui me connaissent savent pourquoi je dis ça...