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Coumarine, Petites paroles inutiles
26 juillet 2007

Il a fallu le grand jeu

Ça m'arrive hélas, trop souvent à mon goût
Les mots s'entortillent tout au fond de ma gorge, rebelles, inaccessibles...
Ils sont là, je le sens, mais ils font leur crise, ils s'emberlificotent dans les mailles de mes cogitations.
Je leur parle doucement, je tente de les apaiser et je sors ma plume en or espérant les allécher... mais ils s'en foutent de l'or, ils préfèrent humer les rondes senteurs des épices colorées, respirer deux ou trois notes de violoncelle et regarder dans les yeux un enfant rieur...

J'essaie autre chose alors: je prends une voix sévère, et je les réprimande vertement, je leur promets une fessée de derrière les fagots...mais ils s'échappent en riant de plus belle. Je m'essouffle à leur courir après.

J'essaie encore autre chose: je les installe confortablement sur des sièges devant  mon petit théâtre de marionnettes, je leur fais le grand jeu, du guignol, de la sorcière, du loup et de la chèvre de Monsieur Seguin. Mais ils ne sont pas contents: ils baillent au bout de trois minutes, ils trouvent que ça fait pas sérieux ces histoires pour enfants sages...mes mots clament tout haut qu'ils ne sont pas sages, et ne le seront jamais...

Alors j'essaie une dernière chose: je les couche sur un divan en cuir noir, je m'installe derrière eux, je chausse mes lunettes de femme qui en connaît un bout de la vie, j'empoigne mon cahier rouge et je me prépare avec beaucoup de patience à les mettre au monde, ces bégayeurs, ces radoteurs, ces enquiquineurs...
Je leur dis que je compte jusqu'à trois: UNE.....DEUX...DEUX ET DEMIE...et TROIS

euh...je n'ai qu'une chose à ajouter, mais permettez que je chuchote, de peur qu'ils ne s'enfuient à nouveau: les mots ont cédé. Vlan! d'un seul coup!

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Commentaires
A
Tu en as bien de la chance que les mots t'obéissent.<br /> Il faudrait peut être que je me munisse d'un cahier ROUGE.
C
Jacques...quel diable ai-je donc à attendrir, dis-moi?<br /> <br /> Christine...tôt ou tard les mots finissent toujours par être victorieux...je le sais, même dans les moments de disetter...ouf!
C
S'oublier soi même pour laisser surgir ce que les mots t'imposent. Ton texte est beau et très agréable mais es-tu bien sûre que ce ne sont pas les mots qui ont gagné ?
J
Coumarine,<br /> Écrire ! Écrire aussi bien ! à attendrir le diable, cela signifie la longue et vacillante rêverie confiée à la feuille blanche, s’enivrer d’amour et de mots, laisser courir la plume, passionnément lui abandonner la mémoire et l’oubli…
C
merci Maky...merci
Coumarine, Petites paroles inutiles
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