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Coumarine, Petites paroles inutiles
27 décembre 2006

Une mère pas convenable

Il me lit...et me surveille...et me dit que franchement, non mais franchement dans les commentaires sur la note du Père Noël, j'ai déconné grave avec Miss Poulpi (il me dit ça avec un air un peu consterné par tant de gaminerie chez une mère bien installée dans la vie et dans (du moins on l'espère) la "sérieuseté" d'une mère très digne, la sienne...

Mince je me dis en écoutant mon très cher fils, donc je n'ai pas le droit de faire la gamine, de délirer, de dire conneries et autres bêtises ...pas le droit, je suis sous surveillance, pire que quand j'étais enfant..

C'est vrai à la fin, avec tous ces gens qui me connaissent et viennent me lire, enfants compris, où puis-je encore être simplement moi, et faire la conne et la gamine s'il me plaît ainsi?

Enfant, j'entends ma mère me recommander à tout propos d'être "sage et convenable". Le seul endroit où je pouvais être vraiment moi, y compris: débile, déjantée, anormale, immorale, stupide, sotte, fofolle, ou remplie de mes questions existentielles pas piquée des vers, c'était mon journal intime, mon compagnon de tous les jours, planqué quelque part dans un recoin sauvegardé de ma chambre

Pas tant que ça, puisque ce journal a été découvert un jour de grand nettoyage (à bas les grands nettoyages criminels) lu, et surtout commenté devant le tribunal sévère (et horrifié) des yeux de ma mère qui n'en revenait pas encore d'avoir engendré une fille pas du tout sage et convenable, à en juger les petites réflexions somme toutes bien innocentes d'une enfant de douze ans.

Du temps des enfants à la maison, je pouvais rire avec eux, être parfois fofolle avec eux. Mais il n'était pas question que je me laisse aller à danser sur une musique qui me plaisait, ou chanter à tue tête comme le trop plein de mon énergie m'y aurait poussée bien des fois. Si je dansais, si je chantais, je me faisais rabrouer parfois brutalement: menfin maman!!!!!!! je pense qu'ils étaient gênés de mes petites exubérances, pas "sages et convenables".

Alors moi, je remettais dans ma poche mes petites et grandes exubérances, je remettais mon masque de mère sage et convenable et je souriais à leurs bêtises...

Ici, au début de ce blog, j'étais et me sentais LIBRE d'être Coumarine sur laquelle personne n'avait une attente quelconque ni aucun droit de regard et surtout aucune injonction à être une femme sage et convenable...

C'est complètement foutu ça, je suis rattrapée au tournant, deux de mes cinq enfants viennent me lire, et "surveillent" mes propos.

Je les aime mes enfants, vous le savez, hein les enfants que je vous aime...

Mais j'ai envie de leur dire  ZUT ET REZUT: laissez moi être MOI ici, c'est MON espace.

Ici je suis COUM' et personne d'autre

Et l'année 2007 verra Coum' sortir de son aspect trop policé de femme "sage et convenable"

 


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Commentaires
A
"Mince je me dis en écoutant mon très cher fils, donc je n'ai pas le droit de faire la gamine, de délirer, de dire conneries et autres bêtises ...pas le droit, je suis sous surveillance, pire que quand j'étais enfant.."<br /> <br /> Mes enfants sont ainsi aussi... <br /> <br /> Et pourquoi rester dans le rôle d'une mère convenable.<br /> Avant d'être mère nous avons été enfants, adolescentes, jeunes femmes.<br /> Nos délires sont toujours en nous.<br /> Ne les réprimons pas. Ils font parti de notre essence.<br /> <br /> L'homme qui dort à côté de moi, ausi, voulait une femme raisonnable. <br /> Depuis qu'il a vu que je commençais à fuir cette raisonnabilité, à ses dépens, à travers notamment mes rencontres de blogs, il a compris. <br /> <br /> Maintenant il accueille mes délires, il les apprécie même car il a compris qu'ils faisaient parti de mon essence, et que sans eux, je risque de trop m'éloigner de lui, que sans eux je n'étais plus moi.
S
"Vas, vis et vogue Coumarine..." il a le sens de la formule, c'est bien ;-)<br /> <br /> J'aime beaucoup le début, propos que j'ai vérifié de trop nombreuses fois : entre ce que JE veux et ce que TU comprend etc. tu connais la suite... c'est ce qui fait le périlleux charme des mots, et aussi l'intérêt du discours, de l'écrit, de la communication : essayer de se rapprocher le plus possible de la compréhension de l'autre, faire en sorte de faire passer le message le mieux possible -tout en sachant bien qu'il y aura toujours une zone obscure de non-compréhension, même entre personnes proches- et cent fois sur le métier remettre son ouvrage...<br /> <br /> D'accord avec Amanda et Christine, tu as un bon fiston ^^
C
Tu peux être fière de lui, tu ne l'as pas raté celui-là ... ;-) je ne connais pas les autres mais ça promet ;-))
A
Ton fils est génial...<br /> Quelle sensibilité, quel amour dans cette lettre !<br /> Conserve bien tout cela dans ta mémoire et ton coeur !
C
(Posté par le fils de Coum)<br /> <br /> De retour de vacances, je déroule les blogs sur lesquels je papillonne, histoire de rattraper le train des mots. Et je tombe sur la mini-saga de « La mère pas convenable ». Puisque très concerné, j’ai envie de réagir, mais plus visiblement que dans un commentaire, donc au sein d’un billet que Coum introduira peut-être, avec talent si c’est le cas.<br /> <br /> Commençons par dire que te lire me rappelle mon premier cours de communication : ce qui sort du cerveau du destinateur est loin d’arriver tel quel dans le cerveau du destinataire. <br /> « J'ai déconné grave avec Miss Poulpi (il me dit ça avec un air un peu consterné par tant de gaminerie chez une mère bien installée)… donc je n'ai pas le droit de faire la gamine. »<br /> Je voulais te faire passer un message et tu en as compris un autre.<br /> <br /> Sachez tous que cette déconnade ne m’a pas choqué. Maman, je ne critique absolument pas le fait que tu te paies une tranche de rigolade. J’ai plutôt exprimé mon étonnement par rapport au lieu de cette rigolade. Parce que la légèreté du ton était en décalage total avec le propos de ton blog <br /> <br /> On trouve davantage ces échanges sur les tchats d’ados ou dans les mails « reply to all » du vendredi après-midi dans les entreprises. J’ai donc lu ce ping-pong clavieral avec Miss Poulpi trop vite pour y trouver la matière à rire. Mon œil n’a fait que diagonaler parce que je ne trouvais pas ce que je cherche dans tes petites paroles qui le plus souvent sont loin d’être inutiles.<br /> <br /> Je crois que, comme moi, tous ceux qui passent régulièrement te lire cherchent d’abord et avant tout ce que tu as réellement à offrir :<br /> tes pistes de réflexion, ton discours réfléchi, posé, nuancé, praliné de bons de sens. Tes paroles qui abordent l’humain avec des mots qui disent vrai et qui vont au fond des choses, en un mot : ta sensibilité à peau de fleur.<br /> <br /> Tu dis que parfois des surfeurs atterrissent au hasard d’un mot clé tapé dans Google et reviennent ensuite te lire, séduits par la profondeur de ton blog et par la richesse des réactions de tes lecteurs. Ceux qui ont débarqué ce jour-là ont dû se dire : « tiens, ici on s’amuse à faire des vannes, elles ne me concernent pas, vite je m’en va. » <br /> <br /> Voilà pourquoi je t’ai recommandé de ne pas abuser de ces récréations azerty-ènnes. Bien sûr, une fois n’est pas coutume, mais combien de tes lecteurs seraient encore là si pendant un mois tu n’ouvrais que ces vannes?<br /> <br /> Je rebondis aussi sur autre chose.<br /> « Si je dansais, si je chantais, je me faisais rabrouer parfois brutalement: menfin maman!!!!!!! je pense qu'ils étaient gênés de mes petites exubérances, pas "sages et convenables" ».<br /> <br /> À dire vrai, nous n’étions pas gênés par ces exubérances, plutôt pétris de surprise. Nos « m’enfin maman » étaient l’expression de l’émotion que suscitait ce comportement tellement aux antipodes de ceux de la mère aimante et protectrice que tu as été pour nous. Nous aurions du dire : « M’enfin maman, on ne te reconnaît pas, tu nous étonnes mais ça nous fait rire et sens-toi libre de faire ça quand tu veux ».<br /> <br /> Je termine par ajouter que je ne "surveille" pas tes propos. Tu sais, tes discussions avec ta mère et tes frères t’en ont appris sur toi et t’ont permis de comprendre des choses, d’évoluer, de mettre du baume à certaines blessures même. Il en va de même pour moi avec ton blog. Il y a moins d’un mois, j’apprenais dans ta colonne des éléments éclairants qui me permettront de mieux lutter contre mon principal défaut. Et puis, il n’y a pas plus intéressant sujet que soi-même, alors quand tu parles de nous…<br /> <br /> Cela dit, un mot de toi et je cesserai de te lire si la totale liberté de tes petites paroles passe par là. Mais quoi qu’il en soit : envoie paître, si tu le veux et quand tu le veux, ces quatre mots que nous avons héréditairement également souvent entendus dans notre enfance :« sois sage et convenable ». Va, vis et vogue, Coumarine, tape du doigt sur le clavier comme du poing sur la table.<br /> <br /> Fred
Coumarine, Petites paroles inutiles
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