Il y a elle...il y a moi...
Elle, c’est ma quatrième fille. Elle entre en clinique aujourd’hui pour faire une réduction mammaire. Pas sur un coup de tête. C’est voulu, réfléchi, préparé, conscientisé soigneusement.
Je ne peux ni ne veux ici en dire davantage sur elle, c’est son histoire. C’est sa vie.
Bien sûr, il y a la relation elle-moi, évoquée rapidement par la dernière phrase de ma note de hier.
L’amour qui me lie à ma fille est depuis longtemps du type « amour-haine ». Compte tenu des circonstances de sa naissance. Plutôt dramatiques. Pour faire (très) court : elle n’aurait jamais dû naître. Je prenais la pilule à ce moment. (j'avais trois enfants déjà et j'étais malade). C’est une enfant qui a voulu naître et vivre, envers et contre tout. Pour cela que j’ai confiance en elle, en les énormes capacités de Vie qu’elle cultive en elle.
Elle a toujours été très fort attachée à moi, et moi à elle, on se ressemble, on se devine… plein de choses passent entre nous, de manière étrange parfois… Connivence incroyable. Depuis tout un temps, on avait conscience toutes les deux de cet attachement trop fort, qui l’empêchait de prendre réellement son envol. Il fallait se détacher, couper le cordon, cela s’est fait, mais parfois dans des explosions d’agressivité qui nous laissaient pantelantes toutes les deux. Elle a un caractère très trempé. Et très sensible. Comme moi.
Nous sommes en train d’entrer dans une relation plus juste…elle « réduit », elle remet en place.
Et en même temps elle est en train de devenir pleinement femme. Je suis fière d’elle, fière du chemin qu’elle a parcouru et qu’elle sait loin d’être achevé, c’est ça la vie, un mouvement incessant vers plus, vers mieux, à travers les vallées et les cimes. Heureusement qu’il y a les cimes…
J’ai reçu hier pas mal de courrier perso. Dont je vous remercie beaucoup. Je ne m’y attendais pas. Je manque de temps pour répondre à chacun et chacune. Vous m’en voyez désolée. Ce n’est pas indifférence. Sachez aussi qu’il était important pour moi d’exprimer par des mots tout un ressenti qui faisait un peu rage en moi, depuis quelques jours.
C’est vrai que je ne parle que peu de mes proches, je n’aime pas les mettre en cause…étaler au grand jour ce qui leur appartient en propre.
Je suis Coumarine, celle que vous connaissez (un peu). Mais aussi une épouse, une mère, une mamie. Tout cet aspect de ma vie, je n’en parle que très peu. C’est un choix.