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Coumarine, Petites paroles inutiles
29 juin 2006

Le mythe de la caverne (Platon) revisité

Je ne sais pas pourquoi, ce matin, j'ai pensé au mythe de la caverne raconté par Platon.

J'ai eu envie de le réecrire avec mes mots...

Une grotte.
Des hommes enchaînés, adossés contre un mur. Ils tournent le dos à l’entrée de la grotte.
La lumière s’aventure chichement dans l’espace enfermé, vient caresser les parois au rythme du jour et de la nuit.
Parfois sur les murs, s’accroche un moment une ombre : un animal grand ou petit  s’arrête statue immobile ou passe en trombe, poursuivi par un autre. Des arbres, des buissons dansent sur les murs les jours de grand vent.
Rien d’autre. Rien.

Un homme un jour ose. Il se libère de ses chaînes. C’était bien plus facile qu’il ne le croyait. Il s’aventure à l’entrée de la grotte.
Il ne voit rien. Aveuglé. Foudroyé. La lumière du soleil est cruelle et vient blesser ses yeux, sa peau.
Il patiente. Parce qu’il a perçu l’insolite. D’autres odeurs, d’autres sensations, des bruits dont il ignore tout. Il hume l’air et s’interroge.
Il patiente.
Ses yeux s’ouvrent peu à peu. Ils entrevoient des formes, et bientôt des couleurs, des espaces.
Un monde inattendu s’ouvre à lui. Il reste des heures à regarder, fébrile, muet, stupéfait. Sa tête tourne, il y a trop à voir, à entendre, à sentir.
Un lion passe. Il croit le reconnaître à son ombre qui lui est familière. Il l’a tant de fois vue sur le mur de la grotte. Mais il découvre le tranchant de ses dents, l’or de sa crinière, la rugosité de son poil, l’orgueil de son maintien.
Il regarde. Il entend. Il perçoit un monde gigantesque, énorme, dont il ne soupçonnait pas l’existence. Car son monde à lui se réduisait aux dimensions murées de sa caverne froide.
Alors il revient en courant, excité, enthousiaste, il hurle pour avertir ses compagnons enchaînés et leur crie sa découverte : le monde n’est pas celui que vous croyez !
Il leur raconte tout, les arbres, les montagnes, les fleurs, les animaux, les couleurs, la mélodie du vent, la pluie aussi. La pluie…
Ses compagnons le regardent s’agiter. Ils lui disent de se taire, qu’il raconte n’importe quoi, qu’il trouble le silence de la belle caverne, Ils disent même qu’il est devenu fou.
Mais il continue à dire sa vérité. Il dérange. Alors ils décident de le tuer.

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Commentaires
A
Un texte que je connaissais pas.. et que j'apprécie beaucoup.<br /> Merci
F
Le mythe de la Caverne me livre une métaphore, celle de la recherche du vrai et celle de l’opinion. <br /> Que ceux ou celles qui veulent entrer dans la reflexion philosophique commencent par ce point.
C
Pas brillant pour le moment Caroline...<br /> Le moral, mon dieu comment on fait pour redonner le gout de vivre à une enfant blessée et qui n'a pas confiance en elle...?<br /> <br /> Merci Théo, Hydro, Astérie, Chris et Charlotte pour vos mots...<br /> je n'en dis pas plus...juste merci
C
oui, j'aime beaucoup ta chute. Comment va ta fille?
C
J'apprécie beaucoup le commentaire d'Hydro.<br /> "Pour le tuer,ils doivent se libérer..."<br /> de tous les démons ou chaînes qui empêchent le chemin vers la liberté.<br /> Charlotte.
Coumarine, Petites paroles inutiles
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