Ne reste pas là à ne rien faire...
Je déchiffrais avec attention le labyrinthe prudent de l'unique fil vert perdu dans un tapis de laine rouge
Je dansais avec les feuilles légères au gré du vent, au gré du temps
Je caracolais avec le papillon blanc entré par mégarde dans la classe alourdie de soleil, alourdie de sommeil
Je méditais sur la beauté qui surgit de la grisaille en surprenant la naissance rouge d'un coquelicot entre deux pierres monotones
Je dessinais à l'infini dans les marges d'un cahier trop sage des dessins qui prenaient des mesures de fresques grandioses
Je batifolais dans les méandres de mon imaginaire au départ des formules de math inscrites sur le tableau noir, et qui devenaient arabesques chinoises, traits de calligraphie, formules magiques pour entrer dans les lieux convoités et interdits
Mais immanquablement il y avait une voix pour me rappeler à l'ordre:
"Coumarine...tu es encore dans la lune? ne reste pas là à ne rien faire..."
C'est drôle...parce que moi dans ces moments-là, j'avais l'impression que mon "ne rien faire" me permettait de "être plus intensément"
Je vais vous dire: j'ai tout appris dans ces moments d'infini