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Coumarine, Petites paroles inutiles
3 juin 2007

Donner ce qu'on a pas...

Je reviens de ce long WE à Hurtebise, dans un état un peu bizarre...plus triste qu'heureuse

- d'abord il y a tout ce qui s'est passé durant ce WE, retraite animée par une religieuse que j'apprécie beaucoup comme personne, mais dont le langage, pourtant très ouvert, a provoqué en moi par moment une énorme tristesse. Non ... désolée...je ne peux plus entrer dans cette démarche de foi telle qu'elle l'a présentée, pourtant de façon vivante et poétique. C'est terminé..impression de me trouver définitivement dans un autre monde, ou à côté de la plaque...ce n'est pas si facile...j'aurais beaucoup à en dire...mais il est tard déjà, je ne dis que ma tristesse, cela suffit...

- mon rôle était de lancer une mise en mots par écrit après les conférences: sans avoir préparé quoi que ce soit, je rebondissais sur une phrase qui me parlait, et je lançais une consigne...les gens écrivaient, puis après le temps d'écriture, j'animais le partage...C'était très curieux: dès que les gens acceptaient de parler du concret de leur vie, et pas de refaire une mini conférence beaucoup moins bonne que l'originale faite par la religieuse, on se trouvait sur un terrain d'authenticité, et c'était alors très porteur, très riche, par moment émouvant

- les gens étaient heureux, certains sont venus à moi et m'ont remerciée...bon très bien, je crois en effet que en permettant à certains d'accoucher de leurs mots, et qu'ils puissent les dire dans l'atmosphère de respect à laquelle je veille plus que tout, je crois donc que cela les a nourris...et j'en suis heureuse, bien sûr

- mais moi je reste là avec mes propres interrogations:  personne ne s'est rendu compte de ce que je pouvais bien vivre dans ce lieu que pourtant j'aime énormément, cette espèce de porte à faux dans lequel je me suis trouvée, cette impression d'être si différente et donc condamnée à une solitude parfois difficile à vivre...je permets aux gens de faire un chemin...et moi je suis sur un tout autre chemin. Je les rejoins par mon écoute, ils m'en sont reconnaissants, sont partis en paix...et moi je reste avec mes interrogations, un peu plus écorchée que quand je suis partie. Est-ce donc possible de donner à ce point le change? de paraître "rayonnante" comme on me l'a dit? (oui oui, cé vré). Comment puis-je donner un peu de paix alors que je ne la possède pas moi-même? Comment cela est-il possible? Questions sans réponse. Mais je remets en question pour moi-même une telle animation...

- et pendant ce temps, comme le dit Valclair, les choses ont continué dans la blogophère, sans moi....avec cette impression que je suis partie pour un périple bien long: en allant sur les blogamis ce soir vite, trop vite, je me suis sentie par moment comme étrangère. Comme hors circuit. Avec à la fois l'envie de réintégrer ma place, et comme une dés-envie de continuer à traîner dans ce monde qui me mange tant (trop) d'énergie. A Hurtebise, pendant mes temps "libres" j'ai continué le travail sur les blogs qu'il m'est demandé de faire, et j'ai avancé avec rapidité et efficacité...Bien sûr, aucune distraction, pas d'accès au Net, ce terrible tentateur...Le Net ne m'a même pas manqué...et puis, aussitôt rentrée à la maison je suis là, engluée dans la Toile, si riche, avec ses multiples fenêtres ouvertes sur tant de petits endroit chaleureux...

Commet j'ai fait pour m'en passer pendant quatre jours, sans en souffrir une seule seconde?

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Commentaires
C
sûrement Pati, sûrement...
P
"je crois qu'on interprête parfois les mots des autres à sa façon à soi (tout le monde fait ça, pour ça qu'il est difficle de se comprendre)"<br /> <br /> exact...<br /> <br /> tout comme il est vrai aussi qu'on entend des mots des autres que ce qu'on est prêts à entendre.
C
merci pour ton passage et tes mots toujours si "vivifiants"
F
Bonsoir Coum, je m'offre un peu de temps pour venir grignoter à ce partage que tu as proposé par ton entrée ... qui en fait était une sortie: la sortie d'un état de service entièrement offert avec empathie et compétence à ceux qui étaient à Hurtebise dans un cadre voulu et clair pour eux. Sortir de ce don, pour rentrer en soi n'est ni facile, ni sans douleur, et chez toi, il n'est pas sans questionnement... Preuve de ta grandeur dans cette affaire! Je sens, je le crois sincèrement, ce passage à la fois difficile et riche pour toi, fort de toute l'énergie offerte et des interrogations qui se cumulent en toi. Je retiens, pour moi, une bonne part du commentaire d'Alainx. Je voudrais, pour toi, que tu puisses aussi l'entendre (mais je suis sûr que c'est fait, déjà): Oui, c'est grand, très grand ce que tu es capable de faire, même si c'est dur, inconfortable. Avoir une telle capacité d'exigence dans l'honnêteté du don et des apports à faire aux autres, ça ne peut que m'inviter au respect. Même si elle est dure, cette piste humaniste, pleine de respect et de tendresse pour l'Homme, pour l'Etre, c'est géant! Allez Coum! Accepte-le, tu n'es pas petite ... d'ailleurs - et c'est vrai aussi dans les salles enfumées aux soirées de fête, la bonne longueur des jambes, c'est quand les pieds touchent par terre ... disait Coluche! Amitiés.
C
< Charlotte...simplement merci<br /> et moi aussi, je suis toujours bien quand je te vois...(sourire)
Coumarine, Petites paroles inutiles
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