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Coumarine, Petites paroles inutiles
19 janvier 2007

Glenn Gould... mon empereur à moi

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé le concerto n°5 pour piano de Beethoven (concerto pour l'empereur). C’est je crois bien, le premier morceau de musique classique que j’ai écouté autrement que dans l’attente ennuyée que « cela » se termine.

Et chaque fois, c’est pareil, je guette comme ramassée sur moi-même que s’envolent les premières notes du piano.

Et chaque fois, c’est pareil, j’ai beau m’y attendre, m’y préparer, les espérer, les prévoir, les deviner, les respirer… les notes qui timidement démarrent dans le silence respectueux de l’orchestre, me surprennent et s’infiltrent en filaments de feu jusque dans les moindres cellules de mon cœur et de mon corps.

Et chaque fois, c’est pareil, ça frémit, ça frissonne, ça vibre dans mon dos, dans mon ventre, je reste immobile pour mieux les savourer, les intégrer. Une à une, dans des cascades diaprées, elles glissent sur ma peau, c’est physique, c’est magique…

Et quand le piano s’enhardit, s’aventure à l’audace, se déchaîne dans les ruissellements de ses notes perlées, quand au même moment, les autres instruments se mettent à lui répondre, j’assiste émerveillée à ce dialogue incroyable qui me parle de beauté absolue… C’est un lieu unique de bonheur, que je savoure seule, en harmonie avec la vie…

La deuxième partie de ce concerto que je vous mets ici, est joué par l’incroyable pianiste qu’est Glenn Gould. Je l’aime, je l’adore…Il vit sa musique, il la chante, il la danse en même temps qu’il la joue, réfugié dans une transe qui me subjugue, parce que quelque part, je l’y rejoins. Quand j’écoute cela, je suis partie, loin, je suis intouchable…


2 - Glenn Gould - Concerto Empereur

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Commentaires
A
C'est magnifique. Et cela bien avec tes mots.
G
Oui, merci pour la réponse ! Mais je ne reçois plus de nouvelles ? Toujours aussi débordée ?
C
merci pour ta visite Gael<br /> Je t'ai répondu par e-mail
G
Bonjour !<br /> Je suis tombé par hasard sur cet échange au sujet de Gould jouant Beethoven, et je l'ai trouvé particulièrement intéressant car ce genre de témoignage est assez rare. Merci, Coumarine ! Mais cela n'a pas duré plus qu'un mois, apparemment. Et voilà que j'arrive ainsi qu'un des carabiniers de cet autre musicien, Offenbach. Je suis musicien moi-même, je joue piano, orgue, clavecin, et j'ai souvent l'impression de vivre dans un monde qui n'intéresse plus personne… Ceci m'a apporté un petit démenti. Mais sans lendemain, sans doute. À moins que mon intervention paraisse, qu'elle soit lue, et que quelqu'un me réponde. Qui sait ?
S
Je suis fier que Glenn Gould soit né au Canada. Pourtant il n'était pas prophète dans son pays. Je suis un compatriote et je sais qu'il est le plus admiré hors du Canada. Faut croire qu'il était une menace pour les biens pensants de l'époque. Gould jouait comme un compositeur et souvent il rafraichissait les oeuvres qu'il jouait et les puristes et dures en étaient offusqués. Quand Gould jouait Beethoven c'était Gould et quand il jouait Bach c'était Bach!
Coumarine, Petites paroles inutiles
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