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Coumarine, Petites paroles inutiles
30 mai 2006

La colère ça s'apprend énormément

Dire sa colère, sa déception, sa tristesse n'est pas facile

D'abord parce qu'il faut apprendre à la reconnaître et à l'accepter en soi. Beaucoup ont été drillés à enterrer leur colère parce que cette émotion était inacceptable pour les parents. Va dans ta chambre te calmer...dis pardon à ton frère...ne pleure pas...t'es pas belle comme ça...c'est très vilain une petite fille (un petit garçon) en colère etc.

Ensuite parce qu'il faut apprendre à l'exprimer sans pour autant culpabiliser l'autre...On est quelque part responsable des sentiments négatifs qu'on éprouve, d'autres dans la même situation que soi ne vivraient pas du tout de la frustration... C'est mon histoire personnelle, mes expériences figées sur du négatif d'autrefois,  qui me font vivre difficilement telle ou telle situation qui vient réveiller ce qui souffre encore en moi.

Et ce n'est pas facile d'exprimer à l'autre la colère, de manière qui soit constructive pour la relation. Il est bien plus acceptable de dire sa tristesse à l'autre, car on sollicite alors son côté bon samaritain qui le fera se mettre en peine pour nous consoler. Dire à l'autre sa colère peut se révéler très menaçant pour lui surtout quand il tombe des nues et est à cent lieues de réaliser que quelque chose n'allait pas...Dire alors sa colère, sans l'accuser, sans le rendre responsable, en demandant néanmoins son écoute attentive, risque d'aboutir à un échec

D'abord parce qu'on s'y est mal pris...(ne pas parler sous l'emprise de la colère, être capable d'attendre un peu...pas facile)

Mais aussi parce que l'autre qui a lui-même ses ressentis douloureux qui lui viennent du passé, de ses expériences négatives etc a un réel effort à faire pour écouter vraiment l'autre sans aussitôt lui renvoyer la balle, en accusant, en agressant...  Ou alors en fuyant, en quittant le lieu de la rencontre difficile en disant comme l'enfant qu'on était: puisque c'est ainsi, je ne joue plus...ou alors lui dire des phrases qui coupent tout dialogue possible : et bien, puisque c'est ainsi, takapa...ou takaplu...fôpa... fôplu

Je suis une de ces personnes élévées dans la culpabilisation de la colère...je n'avais aucun droit à parler de ce qui n'allait pas, tout devait aller bien, on me disait les sentiments que je DEVAIS éprouver, et surtout ceux qu'il m'était interdit d'éprouver...

Je suis devenue comme on attendait que je sois: lisse et plate

Mais je suis née fougueuse et violente dans mes ressentis...alors ces colères de plus en plus géantes de plus en plus inexprimés se sont transformées en maux de dos, en malaises neuro végétatifs très violents

Jusqu'au moment où j'ai réellement touché le fond...je n'avais que deux solutions: me laisser couler définitivement comme la zombie que j'étais devenue, ou au fond de la piscine donner le coup de talon qui me permettrait de revenir à la surface

Il m'est difficile encore de dire les choses quand je les ressens douloureusement...je laisse la colère se tapir encore trop longtemps au fond de moi, laissant tout moisir...jusqu'au moment où pour un rien j'éclate, laissant l'autre personne abasourdie et interdite

La vie est un long apprentissage, je n'ai pas fini certes ...mais apprendre est passionnant, je reste partante.

Envers et contre tout...

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Commentaires
A
J'ai un vrai problème avec la colère.. Depuis longtemps.. et je ne suis toujours pas guérie..<br /> <br /> La colère arrive, gonfle, gonfle, éclate.. avec force de mots et de gestes.. et puis après vient la tristesse profonde..<br /> <br /> C'est un cercle vicieux... dont j'ai conscience.. mais je n'arrive pas en sortir... il serait temps pourtant au bout de presque un n demi-siècle d'existence.
R
Mon père étais un dictateur colérique, nous avions j’aimais mot a dire il étais le roi de l’incompétence, un jour durant une de ses innombrables séquence dépressive il décida de mettre fin a cette oppression. Bang bang deux balles on pétrifier son crâne, le roi partit et emporta avec lui toute cette misère qu’il nous avait fait subir. Une grande accalmie fit place dans notre demeure, nous avons reconstruit grâce à ma mère, la douceur fit place à la colère. Aujourd’hui je suis devenu un homme heureux et je prône cette vertu que ma petite maman nous a laissé. On peu tout reconstruire quand on sait aimer<br /> <br /> Votre article m’a profondément touché<br /> <br /> Amicalement, Richard
C
Merci encore pour les dernières interventions, toutes intéressantes, mais que je n'ai plus trop le temps de commenter (dommage...)<br /> Merci à Alain, Gourmande, Baillili, et bonaventure à qui je souhaite la bienvenue ici
B
en colère parce que ça me chamboule, et quand je le suis c'est que vraiment le vase déborde , ou lorsque je vois à la tv des horreurs alors là je hurle pour de vrai....voilà comment je fais , sur le blog c'est plus dur bon tu me diras ya qu'à le dire .....
A
Oui, baïlili, pareil pour moi, cetains mots font mal, comme une claque...<br /> C'est pourquoi j'évite de me mettre en colère, sauf par écrit...<br /> Le hasard ( s'il existe, hein Coum' ) me fait tomber sur cette phrase de J.Dutourd : " Je ne suis pas seulemnt ce que je sais être, je suis aussi ,ce que les autres voient de moi.Dure constatation, car ce n'est pas flatteur..."<br /> Surtout quand on est en colère !
Coumarine, Petites paroles inutiles
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