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Coumarine, Petites paroles inutiles
12 mars 2010

Quelques minutes seulement...

Je suis dans une rame de métro...
Assise (j'ai de la chance) avec comme toujours, pas mal de monde autour de moi.
Des blancs, des noirs, des jeunes, des moyens, des vieux, des cravatés, des casquettés, des jeans taille plus que basse, des hommes, des femmes, des enfants et même un chien, une poussette, et des grosses valises. Il y a aussi des portables qui parlent fort ou qui murmurent, et des livres qui absorbent un ou deux lecteurs. Il y a un bébé qui pleure, une maman qui tempête sur son fils. Un homme dort, le front appuyé contre la vitre, un autre debout, tangue au gré des secousses. Chacun dans son rêve. Là un homme une femme qui ne sont pas un couple, ils n'ont de commun que d'être assis par hasard l'un à côté de l'autre.
Tout ce monde réuni le temps d'un court voyage, d'un arrêt à l'autre.
Puis le métro s'immobilise, des gens descendent, d'autres montent. Le voyage continue, mais rien n'est comme avant, le décor a changé, les gens se sont déplacés, certains se sont éclipsés, d'autres les ont remplacés.

Pendant quelques minutes dans cet espace confiné et bruyant, sans se connaître, sans avoir rien en commun, on s'est retrouvés tous réunis...
Où sont allés tous ces gens, dans quels improbables lieux? Quels espoirs, quelles détresses, quel ennui les taraude? quels amours remplissent leur vie? Quel destin les attend tout en haut de l'escalier roulant qui les a vus disparaître?

Je suis fascinée par ces réunions aléatoires de gens. Dans le métro, dans un cocktail, un cinéma, une foule, une manifestation ou que sais-je?
Plus jamais on ne sera réunis de la même façon... Cela se passe une seule fois dans une vie, ce rassemblement là, comme ça, tous en même temps, commandé par le hasard. Ou peut-être pas...

........

Vous savez quoi? Ca m'apprend à être attentive, peut-être que j'ai quelque chose à voir, à apprendre, à comprendre de ce qui se passe (ou de ce qui ne se passe pas) dans cette rame de métro...

Parfois l'important surgit de l'inattendu, de l'anodin

ville_2_avril_001

Photo Coumarine

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Commentaires
S
Dire à Andrée Chédid ceci :<br /> <br /> “cet homme qui – sans parole aucune – se défait de sa journée, le regard levé vers un arbre, ou le cœur attentif à un ami” <br /> <br /> de quoi se défait-il ?<br /> <br /> peut-être bien d’une journée épuisante, parce que justement c’est un poète :<br /> une journée passée à poursuivre cet accord de mots, ce jonglage de syntaxe, cette habileté de paroles tout à fait hors d’improvisation… insaisissable.<br /> <br /> Ou bien il n’est pas poète et alors… Qu’il parle à un ami, ou qu’il regarde un arbre, peut-être aura-t-il une troisième joie encore à trouver dans un poème, changés en grâce, la peine et le travail qu’il a dépensés dans sa journée<br /> <br /> C’est curieux ce statut poétique à part.<br /> <br /> Pourquoi Andrée Chédid n’écrit-elle pas :<br /> <br /> Les habiles, les sculpteurs de gestes, sont plus éloignés de la danse (…) que cet homme etc.<br /> <br /> Les habiles, les agenceurs de couleurs sont plus éloignés de la peinture (…) que cet homme etc.
A
La semaine dernière à Paris, dans le métro, étaient affichés ces mots :<br /> " les habiles, les jongleurs de mots sont plus éloignés de la poésie que cet homme qui - sans parole aucune - se défait de sa journée, le regard levé vers un arbre ou le coeur attentif à la parole d'un ami"<br /> <br /> Andrée Chedid
F
Et devant ces visages anonymes, laisser filer l'imaginaire et bâtir des bouts d'histoires...
N
Ton billet me fait penser à la video que tu connais peut-être : Botthisatva dans le metro<br /> http://www.wikio.fr/video/1062606<br /> <br /> Beau dimanche, Coumarine !
S
Moi, ce qui me fascine dans les transports en commun, au contraire, c'est le côté "tous dans la même galère" (littéralement !) En cas de pépin, on est tous ensemble. Si le métro est bloqué, il l'est pour tous. Bon, et on est tous à n'y rien pouvoir, mais bref.<br /> On est rassemblés le temps d'un trajet par une destination plus ou moins identique (pas tant que cela au final, grâce aux correspondances) et l'envie par dessus tout d'arriver à bon port, nous qui sommes pourtant si différents les uns des autres, comme tu le décris au début de ta note.
Coumarine, Petites paroles inutiles
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