Etre en relation, non en compétition
Demain journée de la Femme comme chaque 8 mars depuis cent ans...
C'est donc un anniversaire
Ce n'est pas mon propos ici (il y aura sans doute bien des articles qui en parleront) d'évoquer les avancées (ou les reculs) de la place de la femme dans la société, la famille ou/et le couple d'aujourd'hui.
D'évidents progrès ont été faits, mais il y a encore du pain sur la planche, c'est sûr.
Non pas (d'après moi) dans le sens d'une égalité intransigeante et réclamée parfois avec véhémence, mais dans celui d'une reconnaissance respectueuse des différences, source de richesses et de découvertes toujours renouvelées, de l'homme vàv de la femme, mais aussi de la femme vàv de l'homme.
Cela va dans les deux sens, et je crois que certains féminismes mal compris ont dévié de cette route du respect de soi et de l'autre. Rien n'est évident, ni facile, dès lors qu'il s'agit d'être en relation et non en compétition l'un avec l'autre.
Je vous mets ici une citation d'André Comte-Sponville qui me parle beaucoup:
"Pour aimer, il faut être prêt à accepter deux solitudes, la sienne et celle de l'autre. Aimer, c'est dire: oui je t'aime comme tu es. Même si tu ne corresponds pas à mes rêves et à mes espérances, ta réalité me réjouit plus que mes rêves".
Il dit aussi:
"Je suis joyeux parce que tu existes" est une déclaration d'amour qui n'attend rien de l'autre" A. Comte-Sponville
C'est dans toute cette mesure-là que l'on peut dire à l'autre:
Oui je t'aime sans t'adorer car tu n'as rien d'un dieu, je te chéris de tout mon cœur, ton corps m'émeut, je me sens bien dans tes bras, tu habites mes pensées...mais même au plus intime de l'étreinte, même au plus complice d'une conversation qui nous met en reliance, je ne te possède pas et je ne t'appartiens pas non plus.
Avec chaque aube qui se lève, pour peu qu'on ne s'habitue pas à la relation, et qu'on garde vivace cette graine si précieuse de l'émerveillement, de nouveaux possibles peuvent surgir, sans cesse
C'est comme un miracle, librement consenti et construit patiemment au fil des jours...
"La femme qui marche", sculpture de Myriam Kahn