Le jardinier médite
C'est comme un jardin.
Un jardin dont s'occupe le jardinier.
Il se passe de tout dans un jardin: il y a de la boue, de la terre, des vers de terre, des parasites, des feuilles bouffées par les parasites.
Il y a des graines et des bulbes plantées à l'automne et qui poussent au printemps, des qui ne poussent pas du tout, ou de travers, ou à l'envers, ou tordues, ou à moitié.
Il y a des orages qui dévastent tout.
Il y a aussi des parterres piquées de mille couleurs, des arbres qui s'éclatent dans leurs fougues automnales, des papillons qui partent en voyage de fleur en fleur, des oiseaux qui stridulent leurs mélopées.
Dans un jardin, il y a la vie donnée
Et la vie ôtée
Le jardinier plante, arrache, enterre, arrose, récolte, cueille.
Il espère et s'exerce à la reconnaissance
Il s'obstine, rage et enrage
Et le jardinier devant ce jardin qui vit, qui meurt, qui revit... le jardinier médite
Sur le cycle de la Vie, de la Mort
Sur l'hiver. Sur le printemps.
Sur les tempêtes. Sur les grands soleils.
Il médite, comme moi.
Planter la vie, la renforcer s'il le faut, ce n'est pas si difficile, (si quand même un peu). Il faut pour cela du courage, de la persévérance, de la foi.
Par contre, laisser mourir ce qui doit disparaître, voilà qui n'est pas facile
Pas facile du tout...