Perdue dans une gare...
Hier j'ai vécu une expérience un peu particulière et très intéressante
Que je vous raconte:
Je suis (du verbe suivre) en tant que participante un atelier d'écriture centré sur les grands archétypes, tels que les a définis entre autres Jung
Hier la journée portait sur l'archétype de l'Ombre.
La part d'ombre que nous portons tous en nous, soit dans l'inconscient (qui n'est pas pour autant la cave des horreurs!) mais aussi celle qui va se nicher dans tous les aspects de notre conscient mais qui, parce qu'ils effraient (pour quelque raison que ce soit) sont ignorés de nous, passés sous silence.
Je sais par exemple qu'il y a en moi une femme ardente et même violente. Mais alors que j'aime reconnaître l'ardeur en moi, que j'en suis fière en quelque sorte... je n'aime pas trop reconnaître la part violente qui m'effraie par sa ...violence justement. Par exemple poussée à bout, je pourrais très bien me retrouver "hors de moi" capable de hurler, et je sais pas trop quoi. Je préfère ne pas aller voir de ce côté.
Alors voilà, on a été invités à faire un jeu de rôle.
La scène: une gare, avec son passage de gens pressés, de gens de toutes sortes.
Nous les participants à l'atelier (11) nous étions invités à entrer dans la gare sous les traits d'un personnage imaginé, avec une quête, une demande...
Ce n'était plus Coumarine qui était dans ce hall de gare, mais le personnage que Coumarine avait choisi de jouer, avec sa demande...
Cela permettait donc le jeu, càd de jouer, d'explorer un personnage qui ne nous ressemble pas...
Avec l'objectif d'habiter un personnage de l'intérieur afin de pouvoir, dans un texte à écrire ultérieurement, le présenter d'une manière la plus vivante possible. Pas simplement une description physique, mais les sentiments que ce personnage tel qu'il est, peut vivre dans cette gare, à ce moment donné, avec sa demande...
(Je dis moi-même aux participants de mes ateliers que pour rendre un personnage de fiction vivant, il faut entrer dans les baskets du personnage... sinon c'est du construit, du superficiel)
Sans trop réfléchir, je suis entrée dans l'espace du jeu, la "gare", en tant que mendiante des pays de l'Est, avec un bébé dans les bras. Je me suis assise par terre... et j'ai tendu la main
Personnage sans beaucoup d'originalité, il faut le reconnaître. Je me soupçonne même d'y avoir été au cliché, au plus facile
Mais le jeu m'attendait au tournant...
J'ai vécu en tant que "mendiante" parmi les autres qui jouaient eux d'autres personnages, quelque chose d'assez inattendu, qui m'a touchée, qui m'a posé question. Il est vrai que j'ai joué le jeu à fond... seule condition pour moi de laisser le vécu surgir de là où on ne l'attend pas spécialement
On est toujours le ou la mendiante de quelqu'un...
Le texte que j'ai écrit par après... je le mettrai ici demain soir ;-))
Parce qu'il éclaire mon propos...