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Coumarine, Petites paroles inutiles
4 septembre 2009

Un air qui sent le propre

Et voilà que l'air ici est neutre et sans air.
Enfin... sans air du large, vous savez bien, de cet air que l'on respire à pleins poumons et qui vous transporte dans les lointains.
C'est un air qui sent le propre, le net, le blanc de blanc, le transparent.
Là, aucune odeur qui sort de l'ordinaire, venant flatter ou heurter le nez, aucun parfum prononcé, aucune senteur émouvante ou rocailleuse, rien.
Un sans air parfait. Aseptisé.
Même le soleil qui vient lécher les murs est lui aussi inodore et sans couleur. Il ne dérange ni n'agresse personne. C'est un soleil plat, sans consistance. On passe au travers sans problème, pas de résistance.

On se sent un peu bizarre en frôlant les murs de ce couloir, on marche avec hésitation sur le dallage gris uniforme, en prenant grand soin d'enjamber les lignes qui font les carrés silencieux.  On y marche à petits pas silencieux qui ne font des échos bruyants que dans la poitrine. On se parle à voix muette.

Tous les souvenirs auraient-ils été lavés dans ces couloirs?
Ça respire la mort.
La mort qui rôde derrière chaque porte numérotée de ces couloirs interminables.

couloir_d_h_pital

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Commentaires
C
@Pascale... c'est ça que j'aime...faire passer un ressenti que tout le monde peut éprouver et que les gens s'y reconnaissent...<br /> Alors, merci de me dire que je réussi à faire passer le message...
P
Avant même que la photo ne s'affiche, j'ai compris de quoi tu parlais, c'est dire combien ta capacité d'exprimer ce ressenti et de le faire éprouver est grande!
C
@Pierre..."Tous les sentiments humains flottent dans ces couloirs. Nous évoluons dans une sorte d'apnée, concentrés dans notre souci."<br /> Oui, oui, c'est tout à fait ça...
P
Deux mois à parcourir quotidiennement ces couloirs. Il y a trois ans, ma mère était déclarée en fin de vie, dans le coma.<br /> Je ne me souviens plus des odeurs. Il me semble que le couloir était vert.<br /> Mais je me souviens de la gentillesse et des sourires, ce soleil qui peut briller partout.<br /> Un jour, elle a réouvert un oeil. La semaine dernière nous lui avons fêté ses 98 ans, nous avons bien rit.<br /> Tous les sentiments humains flottent dans ces couloirs. Nous évoluons dans une sorte d'apnée, concentrés dans notre souci.<br /> Merci pour l'intérêt et la qualité de ce texte.<br /> Pierre
C
@tilleul... ah oui! intéressant ça: serait-on oppressé ou tout "aéré" selon notre état d'âme du moment, même si l'air est "sans air"?
Coumarine, Petites paroles inutiles
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