Un air qui sent le propre
Et voilà que l'air ici est neutre et sans air.
Enfin... sans air du large, vous savez bien, de cet air que l'on respire à pleins poumons et qui vous transporte dans les lointains.
C'est un air qui sent le propre, le net, le blanc de blanc, le transparent.
Là, aucune odeur qui sort de l'ordinaire, venant flatter ou heurter le nez, aucun parfum prononcé, aucune senteur émouvante ou rocailleuse, rien.
Un sans air parfait. Aseptisé.
Même le soleil qui vient lécher les murs est lui aussi inodore et sans couleur. Il ne dérange ni n'agresse personne. C'est un soleil plat, sans consistance. On passe au travers sans problème, pas de résistance.
On se sent un peu bizarre en frôlant les murs de ce couloir, on marche avec hésitation sur le dallage gris uniforme, en prenant grand soin d'enjamber les lignes qui font les carrés silencieux. On y marche à petits pas silencieux qui ne font des échos bruyants que dans la poitrine. On se parle à voix muette.
Tous les souvenirs auraient-ils été lavés dans ces couloirs?
Ça respire la mort.
La mort qui rôde derrière chaque porte numérotée de ces couloirs interminables.