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Coumarine, Petites paroles inutiles
31 août 2009

Ad vitam aeternam. Amen.

Ceci n'est pas un texte, aurait dit  Magritte

Ce sont quelques mots que j'ai écrits un jour de manière volontairement spontanée...

J'ai déjà parlé de ce type d'écriture que j'aime pratiquer, qui me mène vers ses propres chemins.

Un premier jet donc, sans (trop) réfléchir, à partir de quelques mots qui me lancent, m'élancent...
Puis le travail de relecture, d'aménagement des phrases, en fonction surtout de la musicalité de l'ensemble. Oser des alliances de mots inattendues et parfois audacieuses, mais sans que cela ne fasse superficiel ou prétentieux.

Puis je lis tout haut et j'écoute: je supprime impitoyablement tout ce qui heurte mes oreilles.

J'aime faire ça, je vous l'ai dit, et le résultat me surprend toujours. Il me parle bien souvent d'une étrange  façon... même si tout ça ne veut pas dire grand chose, du moins à première vue. A moi cela parle mais c''est un peu mon secret, comme une sorte de mystère, dont moi seule détiens la grille de lecture

Mais à  chacun son interprétation finalement, c'est cela que j'aime dans un texte  de ce genre, c'est que les lecteurs peuvent faire jouer leur imagination, à partir des mêmes mots offerts...

Essayez, et voyez ce que cela donne...

Au matin, le verre était vide.
Vide. A terre. Brisé. Traversé de ses éclats.
Miroitant ça et là de ses fragments dérisoires. Sémaphore strident tellement aigu qu’il en est inaudible.

Il est l’heure de rêver à l’envers, l’heure de passer de l’autre côté du miroir, l’heure d’oser le pas d’une danse nouvelle.
La bête dans l’abîme s’est endormie de son pesant sommeil. Elle a déserté la tour cruelle dans laquelle le Roi Guerrier a enfermé sa femme jolie. Avec sa  blanche robe déchirée de nombreux coups de dents gourmands.

Dans la forteresse, le repos du guerrier. Et la femme jolie. Lacérée. Mutilée peut-être. Oui c'est ça, mutilée de ses questionnements les plus mordants.

Et dans les ravins sombres, sur un terrain d’indicibles, veille la bête: elle attend son heure, passive mais déjà cruelle. Éclairs dans la nuit. Le secret est bien gardé.  Ad vitam aeternam. Amen.

Au matin le verre était brisé, c’est vrai.
Mais ce soir, ce soir, la femme jolie chevauche la lumière, orpheline volontaire de tous ses vieux mirages.

qui gisent au pied de la tour comme des pantins sans vie...

chateau2

Photo trouvée sur flickr
 

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Commentaires
C
merci Pascale...ton mot me dit que mon message est bien passé...ça me fait plaisir
P
J'aime presque autant ton texte introductif que le texte lui-même... j'ai dû passer trop de temps à faire une analyse littéraire avec mon fils hier soir...
C
@loulotte...j'aime beaucoup que tu donnes la lecture personnelle que tu fais de ce petit texte...<br /> Je me retrouve d'ailleurs dans certains de tes mots.<br /> Merci (contente de te retrouver sur mes pages...)
L
"Il est l’heure de rêver à l’envers, l’heure de passer de l’autre côté du miroir, l’heure d’oser le pas d’une danse nouvelle."<br /> <br /> Remonter le temps et changer les évènements ?<br /> passer de l'autre côté du miroir parce qu'on accepte plus l'image de soi,psychologiquement parlant ou peur du vieillissement ?<br /> quitter ce qui n'est pas satisfaisant pour partir en quête d'un autre bonheur tout aussi incertain ? <br /> Après tout, "rêver à l'envers" peut être un questionnement : <br /> que changerais-je à ma vie ? qu'aurais-je du faire et pas faire ?<br /> autre raison de penser....<br /> <br /> je vais sembler peut-être trop focalisée sur une partie du texte, mais c'est ce qui m'a le plus interpellée.<br /> amicalement Coum.
C
t'as bien raison Charlotte...bien raison<br /> Faut dire que le Prince charmant quand il se transforme en mari...ça casse des pots des fois,non? ;-))
Coumarine, Petites paroles inutiles
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