Une semaine dense et riche 2
En relisant mon billet 1 sur cette semaine passée à Hurtebise, je réalise combien mes mots sont pauvres et réducteurs pour parler de ces moments qui m'ont dilaté le coeur...
Envie de m'attarder bien plus longuement sur les deux conférences dont j'ai parlé... il y aurait tant de choses encore à en dire.
Allez relire ce que je dis de Gabriel Ringlet dans le billet qui vous parle de son dernier livre "Ceci est mon corps". Lisez (si vous le trouvez) "Un peu de mort sur le visage" que Gabriel R. a écrit il y a dix ans lors de la mort si violente des petites Julie et Mélissa, victimes de Dutroux. Gabriel a accompagné ces deux familles et d'autres encore qui ont vécu le même drame, pendant de longues années.
Ces deux livres se lisent le coeur au bord d'une forte émotion: les choses sont si douloureuses...si intolérables... et pourtant la parole de Ringlet dans sa recherche d'acceptation et de compréhension passe par une authentique com-passion (souffrir avec). Ringlet cherche aussi chez les poètes une parole vraie, qui sonne juste...
De même en ce qui concerne le Professeur Lengelé... sa conférence, si elle m'a touchée de si forte façon, c'est parce qu'elle n'est pas avant tout une conférence scientifique, technique et médicale: et pourtant la prouesse est absolument incroyable. C'est une première mondiale. Elle a été préparée dans le plus grand secret par trois équipes médicales (Amiens où a eu lieu l'opération), Lyon et Louvain en Belgique...
Mais le professeur Lengelé nous a avant tout donné à revivre son itinéraire personnel, dans lequel les questionnements et les doutes, ont eu la part belle... mais aussi l'espoir, ou plutôt l'espérance, et quelque chose qui s'apparente à la foi, à la confiance profonde.
En plus, ce qui m'a personnellement touchée, c'est qu'il est "poète", je veux dire que son exposé coule dans des mots si humains qu'ils en sont poétiques...la poésie touche au cœur de l'humain...difficile à expliquer, c'est de l'ordre de l'indicible.
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Et puis il y a eu les ateliers: cinq ateliers étaient proposés aux 50 participants. Cinq ateliers où il était donné aux participants de mettre en œuvre (du latin opera = travail, comme le travail de l'accouchement, qui met au monde...). Calligraphie, gravure, théatre biblique, pélerins danseurs, partage par l'écriture. Cinq animateurs qui ont animé dans le même état d'esprit: aider à mettre au monde un petit bout de beauté dans chacun des participants
J'ai eu la chance de recevoir dans mon atelier les deux blogueuses qui faisaient la session: Filofilo et Tilleul. Quel bonheur de rencontrer des blogueuses qu'une connivence réelle lie depuis un certain temps, nous avons vécu de beaux moments d'amitié
Comme souvent quand on lâche prise dans l'écriture, quand on écrit à partir de son centre (là où la vie grandit et pousse) et non plus à partir de sa tête, sortent des choses profondes, de ces choses qui touchent à l'essentiel, et qui forcément véhiculent pas mal d'émotion...
Les larmes libèrent, encore faut-il accepter de ne pas les contrôler, à tout prix, de cesser de les enfermer dans une crispation douloureuse au plus profond de soi, dans l'espoir de les oublier.. Écrire en vérité, permet cela...
Merci Filo et Tilleul d'avoir été là dans un moment plus difficile pour moi... je vous embrasse avec tendresse
Ensuite il y a la communauté des sœurs de ce Monastère accueillant! Je ne peux vous les citer, mais je ne peux passer sous silence ma gentille complice de notre lecture-spectacle...patience j'en dirai un mot dans un billet 3
Figurez-vous que la Prieure, jeune femme dynamique, souriante et bourrée de qualités, est venue participer à mon atelier...avec une simplicité et une présence désarmantes. Je viens si souvent à Hurtebise et je n'avais encore jamais eu l'occasion d'échanger quelques mots avec elle...
Et là je découvre une authentique poète, à la sensibilité vive, aux mots profonds. Et qu'elle lit merveilleusement bien, dans son souci de les partager aux autres
Pourquoi je parle de ça?
Parce que je crois que dans les Monastères d'aujourd'hui qui se vident peu à peu de leurs moines et moniales, il y a des personnalités fortes, qui ont en main la vraie foi de demain
Je ne sais pas vraiment de quelle foi il s'agit, mais je sais avoir rencontré des croyants authentiques, on ne peut pas faire semblant dans ce domaine...
(à suivre...)