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Coumarine, Petites paroles inutiles
12 juillet 2009

Une semaine dense et riche 2

En relisant mon billet 1 sur cette semaine passée à Hurtebise, je réalise combien mes mots sont pauvres et réducteurs pour parler de ces moments qui m'ont dilaté le coeur...
Envie de m'attarder bien plus longuement sur les deux conférences dont j'ai parlé... il y aurait tant de choses encore à en dire.

Allez relire ce que je dis de Gabriel Ringlet dans le billet qui vous parle de son dernier livre "Ceci est mon corps". Lisez (si vous le trouvez) "Un peu de mort sur le visage" que Gabriel R. a écrit il y a dix ans lors de la mort si violente des petites Julie et Mélissa, victimes de Dutroux. Gabriel a accompagné ces deux familles et d'autres encore qui ont vécu le même drame, pendant de longues années.
Ces deux livres se lisent le coeur au bord d'une forte émotion: les choses sont si douloureuses...si intolérables... et pourtant la parole de Ringlet dans sa recherche d'acceptation et de compréhension passe par une authentique com-passion (souffrir avec). Ringlet cherche aussi chez les poètes une parole vraie, qui sonne juste...

De même en ce qui concerne le Professeur Lengelé... sa conférence, si elle m'a touchée de si forte façon, c'est parce qu'elle n'est pas avant tout une conférence scientifique, technique et médicale: et pourtant la prouesse est absolument incroyable. C'est une première mondiale. Elle a été préparée dans le plus grand secret  par trois équipes médicales (Amiens où a eu lieu l'opération), Lyon et Louvain en Belgique...
Mais le professeur Lengelé nous a avant tout donné à revivre son itinéraire personnel, dans lequel les questionnements et les doutes, ont eu la part belle... mais aussi l'espoir, ou plutôt l'espérance, et quelque chose qui s'apparente à la foi, à la confiance profonde.
En plus, ce qui m'a personnellement touchée, c'est qu'il est "poète", je veux dire que son exposé coule dans des mots si humains qu'ils en sont poétiques...la poésie touche au  cœur de l'humain...difficile à expliquer, c'est de l'ordre de l'indicible.

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Et puis  il y a eu les ateliers: cinq ateliers étaient proposés aux 50 participants. Cinq ateliers où il était donné aux participants de mettre en œuvre (du latin opera = travail, comme le travail de l'accouchement, qui met au monde...). Calligraphie, gravure, théatre biblique, pélerins danseurs, partage par l'écriture. Cinq animateurs qui ont animé dans le même état d'esprit: aider à mettre au monde un petit bout de beauté dans chacun des participants

J'ai eu la chance de recevoir dans mon atelier les deux blogueuses qui faisaient la session: Filofilo et Tilleul. Quel bonheur de rencontrer des blogueuses qu'une connivence réelle lie depuis un certain temps, nous avons vécu de beaux moments d'amitié
Comme souvent quand on lâche prise dans l'écriture, quand on écrit à partir de son centre (là où la vie grandit et pousse) et non plus à partir de sa tête, sortent des choses profondes, de ces choses qui touchent à l'essentiel, et qui forcément véhiculent pas mal d'émotion...
Les larmes libèrent, encore faut-il accepter  de ne pas les contrôler, à tout prix, de cesser de les enfermer dans une crispation douloureuse au plus profond de soi, dans l'espoir de les oublier.. Écrire en vérité, permet cela...
Merci Filo et Tilleul d'avoir été là dans un moment plus difficile pour moi... je vous embrasse avec tendresse

Ensuite il y a la communauté des sœurs de ce Monastère accueillant! Je ne peux vous les citer, mais je ne peux passer sous silence ma gentille complice de notre lecture-spectacle...patience j'en dirai un mot dans un billet 3
Figurez-vous que la Prieure,  jeune femme dynamique, souriante et bourrée de qualités, est venue participer à mon atelier...avec une simplicité et une présence désarmantes. Je viens si souvent à Hurtebise et je n'avais encore jamais eu l'occasion d'échanger quelques mots avec elle...
Et là je découvre une authentique poète, à la sensibilité vive, aux mots profonds. Et qu'elle lit merveilleusement bien, dans son souci de les partager aux autres
Pourquoi je parle de ça?
Parce que je crois que dans les Monastères d'aujourd'hui qui se vident peu à peu de leurs moines et moniales, il y a des personnalités fortes, qui ont en main la vraie foi de demain

Je ne sais pas vraiment de quelle foi il s'agit, mais je sais avoir rencontré des croyants authentiques, on ne peut pas faire semblant dans ce domaine...

(à suivre...)

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Commentaires
D
De bien belles rencontres, donc... Et d'horizons divers... Que demandez de plus ?<br /> (Je suis pourtant sûr qu'il y aura d'autres merveilles dans le billet suivant) ;-)
C
@julie..contente de te voir par dessus tes montagnes suisses..contente aussi que tu puisses comprendre ma drôle d'expérience...<br /> A bientôt de tes nouvelles...<br /> Je t'embrasse
J
Quel plaisir de te lire, Coumarine ! Merci de partager avec nous ces beaux moments que tu as vécu . Ils semblent très forts . Il me faudrait un peu plus de temps et de calme pour bien m'imprégner de tes billets . <br /> <br /> (Ca me fait vraiment plaisir de te lire , depuis les montagnes suisses , assise sur un banc près de la gare pour capter internet - c'est là que je vais chaque soir mon ordinateur sous le bras pour voir si j'ai des messages et vite venir sur les blogs amis , je vois que je fais rire certains passants ...) <br /> <br /> Je te comprends tellement bien quand tu parles de ces croyants authentiques que tu as rencontrés au monastère . Je vis la même expérience avec des moniales de l'ordre des Clarisses et mon coeur chante à chaque fois que j'ai une conversation avec l'une d'elles . Je me sens comme portée ...<br /> Je t'enverrai par mail mon adresse en Suisse . A bientôt .
C
@bernie...chaque instant qui passe peut se vivre comme un instant de grâce...oui!<br /> <br /> @incertaine...tu ets le doigt sur quelque chose qu'un animateur ne va pas clamer sur les toits: l'animation d'un atelier d'écriture demande beaucoup d'énergie, en effet<br /> Il faut écouter pendant des heures sans faiblir une seule seconde...les autres peuvent s'échapper un instant dans leurs pensées, pas l'animateur...<br /> Or tout ce qui se lit n'est pas toujours très passionnant, et pourtant, il faut écouter, sans faiblir, puis trouver les bons mots pour encourager malgré les faiblesses parfois c-de ce qui a été écrit...
I
Merci Coumarine de prendre le temps de nous faire partager ces moments de forte intensité. N'ayant jamais participé à des ateliers, je n'arrive pas très bien à en cerner le fonctionnement. Je suppose que l'animation de ce type de séance consomme beaucoup d'énergie, et qu'on doit ensuite se trouver dans un état un peu bizarre, enrichi de tout l'apport des participants et en même temps épuisé par tout ce que l'on a donné. Surtout s'il est question de larmes et de souffrances. <br /> Oserai-je te dire qu'en te lisant on perçoit très distinctement le calme profond de ces journées et leur importance dans un parcours personnel.
Coumarine, Petites paroles inutiles
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