12 juillet 2009
Une semaine dense et riche
Et voilà...
La session à Hurtebise s'est terminée vendredi
Cette session autour du Visage et de la Beauté dont j'ai tant parlé déjà
Difficile d'évoquer en quelques mots toute la densité, toute la richesse de ces quelques jours, et qui se sont partagés entre conférences, ateliers et spectacles...
Des conférenciers d'abord qui ont parlé de l'essentiel, de la vie, de la mort, de la souffrance, de la joie, de l'amour, de la recherche artistique des hommes qui de tous temps cherchent un sens à tout ce qui fait notre humanité, transformant l'indicible, l'inadmissible en objets d'art. Oui, l'homme est capable de faire ça...!
Gabriel Ringlet, prêtre et écrivain (et bien d'autres choses encore, mais je simplifie) nous a parlé de la grande nécessité de parler de la mort quand tout va bien, pour mieux vivre précisément le quotidien des jours ordinaires: la mort fait partie de la vie, il ne sert à rien de l'occulter, de faire semblant que ce sont les autres qui meurent...quant à nous...mieux vaut ne pas y penser... faire semblant de rien..
Laisser la mort grandir en soi (nous mourrons chaque jour à de petites choses...) est une manière de vivre dans la sérénité le moment présent, de rester conscient de sa vie...Vie et Mort sont les deux facettes d'une même réalité... (je sais, je simplifie énormément, pardon Gabriel...)
Ce qui n'empêche pas ÉVIDEMMENT les doutes qui déchirent, les incertitudes qui laminent, la souffrance infernale, tant celle du malade que celle du proche, la rébellion, les questionnements sans réponse... sinon celle d'accepter de vivre (tiens donc) la mort omniprésente...et qui sera la nötre un jour
Merci Gabriel pour la simplicité et la tendresse avec laquelle tu as vécu cette semaine avec nous... dans le partage de tes dons, de ton charisme (je parlerai de ta conférence-spectacle dans un deuxième billet) mais aussi dans le partage des gestes simples: débarrassant la table, servant le potage..
Autre conférence, celle du Professeur Benoit Lengelé, chirurgien plasticien réparateur, un des pionniers de la première alllogreffe partielle de la face (en 2004)
Le professeur Lengelé ne nous a pas parlé simplement d'un acte médical, mais d'une aventure humaine pour lui d'abord, pour son équipe, pour la patiente en privation de visage, suite à la morsure de son chien, pour la famille de la donneuse...
Une aventure humaine dans les doutes, les incertitudes, la souffrance indicible, la fatigue des mois de préparation, puis les quinze heures d'opération...les doutes encore sur l'issue de l'opération, l'affrontement des médias toujours à la recherche du "sensationnel', parfois sans aucun respect, dans l'impudeur la plus extrême, pour faire du fric sur le dos de la souffrance. Affronter aussi les critiques des bien pensants, qui savent tellement mieux comment accepter la volonté de Dieu quand on n'a plus de visage humain....!!
Benoit Lengelé a une femme et une petite fille...être femme de médecin, c'est aussi vivre aux côtés de son mari, sans lui reprocher dans l'amertume et les revendications amères ses nuits à l'hôpital, ses voyages au bout du monde pour transmettre son savoir afin que d'autres puissent pratiquer ces acte sde réparation des corps abimés par la vie...
A côté des conférences, il y a eu des ateliers proposés aux participants, dont le mien: un atelier d'écriture, qui se voulait plus un partage par les mots... tous ces ateliers (cinq en tout, choisis par chacun, soit à la carte, soit pour toute la semaine) donnés avec leur cœur et leur talent par des animateurs compétents... ont été source d'un beau et riche "travail" dans le rire, parfois les larmes, en tout cas chez moi...
( à suivre...)
Commentaires
la mort
La mort est présente partout, de manière naturelle, et les enfants en parlent assez souvent. Un escargot tué par un faux mouvement, une araignée enfermée pour être observée, tout cela déclenche des pleurs chez mes enfants. Un jour, on a trouvé une coccinelle morte, et ils lui ont fait un enterrement !
Vie furtive
La mort ne fait pas partie de la vie. Elle n'est que la fin de la vie. Elle peut-être attendue ou crainte selon la dose de bonheur que la vie nous apporte. Nous ne sommes que de passage un court instant pour vite laisser place à d'autres. Nos ronds dans l'eau s'estompent vite parce que d'autres viennent de naître.
Soyons accueillants pour les enfants avant de disparaitre.
Pierre@ppm et Pierre (bienvenue à toi...)
oups aucune envie ni énergie pour lancer une discussion ici autour de notre conception de la mort...
merci de donner votre avis...mais moi, je n'irai pas plus loin
@tilleul, c'est justement parce que nos billets parlent plus de ressentis par rapport à tout ce que nous avons vécu, que je ne souhaite pas entrer dans une discussion
Nous avons tout notre opinion concernant la place que peut (doit?) avoir la mort dans nos vies
Et cela tient le plus souvent à ce que nous avons traversé comme épreuves, les morts d'êtres chers que nous avons du vivre...
Plus que jamais vivons intensément, même si cela fait mal
L'intensité fait mal, mais elle porte en elle-même un plus de vie...Bonne fin de journée !
Je vois que toutes ces conférences t'ont emmené sur les rives de l'humilité, de l'amour, du partage...La charge émotionnelle est là...
Ce sont des personnes exceptionnelles pleines d'amour.(dur,dur, hein,le retour au quotidien.
Quand la mort approche,je pense que le sentiment doit être ambigü et très étrange : entre attente impatiente et crainte, terreur même par moments. C'est pourtant l'ultime rendez-vous de l'être vivant et assurément le jour le plus important de notre vie. Mais en attentant la délivrance et l'éternité, il faut vivre jusqu'au dernier souffle.
On vit pour mourir, sans la mort la vie ne présenterait vraiment pas d'intérêt, la vie éternelle, quel ennui !
Je pense que plus la conscience de la mort est aïgue, plus la vie qui l'héberge est présente. C'est aussi le paradoxe du suicide et de la folie !(autre sujet...)
Il en va ainsi de la vie tant-que-tu-vis-tu-vis,et tant que tu la vis, elle vit à travers toi.La phrase de G. Ringlet m'en rappelle une autre, que je me suis répétée souvent "se laisser traverser par la souffrance". (Pourtant, je n'ai pas toujours "goûté" Ringlet, -mais je le connais si mal, pas à vrai dire- mais il serait sot de rejeter sans aller lire et sans glaner ici ou là des phrases dont on peut faire son miel) .
J'imagine que cela devait être extrêmement riche et quasi inconmmunicable... Et puis dense aussi ! Bon repos, si tu te reposes, après cette semaine.@Bernie...tu écris quelques chose de très vrai, qui me parle beaucoup:
"Je pense que plus la conscience de la mort est aiguë, plus la vie qui l'héberge est présente"
merci pour ces mots
Tu vois clair qd tu dis que cette session m'a menée sur les rives de l'humilité, de l'amour et du partage...
@Pivoine...oui c'est assez de l'ordre de l'indicible, même si ça fait un peu prétentieux de dire ça...)
@Farfalino...tu es toujours là,je vois...
oui je suis rentrée assez épuisée, j'ai dormi beaucoupJ'ai vu ta photo chez Filo
et je me suis dit :"Tu vois, la beauté d'une femme n'est pas dans les vêtements qu'elle porte ni dans le visage qu'elle montre ou dans la façon de se peigner les cheveux....ta beauté, elle est dans tes yeux, parce que c'est la porte d'entrée de ton coeur, la place où l'amour réside."
C'est ce qui me frappe chez toi.... ton regard)
Revivre...
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Un petit mot entre 2 voyages...
"Laisser la mort grandir en soi..." l'image est un peu morbide et angoissante, non ?
La mort n'est qu'apparence : elle n'est que la fin du corps terrestre.
Il faut laisser grandir la "renaissance" et la lumière en soi...
La mort est un passage, un changement d'état, de condition, de monde... un éveil de ce monde terrestre où notre conscience spirituelle s'est endormie.
Voilà... A plus...
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