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Coumarine, Petites paroles inutiles
12 juin 2009

Je suis sa fille

Parfois, quand je vois marcher ou parler l'homme de moi, je vois ou entends sa mère ou son père. Et la ressemblance physique me frappe d'autant plus qu'il avance en âge.
Même démarche pressée, penchée en avant, même tics de langage, même façon bruyante de se moucher...

Son corps, il l'a bien reçu de ses père et mère, il n'est pas un ovni catapulté de nulle part..
Et ce corps a été irrémédiablement façonné par son éducation. Il est "passé entre leurs mains"

Quant à moi...

Dans des moments d'énervement, l'homme m'assène que je ressemble à ma mère...
Ma mère était une belle femme au visage fin, aux traits réguliers, comme sa mère à elle d'ailleurs...
Mais quand l'homme me dit ça, ce n'est pas pour me faire un compliment: il me lance ça à la figure, parce qu'il est fâché sur moi.

Et bien! Cela me blesse, plus ou moins fort selon que je suis dans un bon jour ou pas.. J'ai à ce point rejeté ma mère, je l'ai à ce point jugée pour ses comportements envers les autres et la vie en général, envers ses enfants et moi en particulier, qu'il m'est très pénible d'entendre dire que je lui ressemble.
J'ai toujours été persuadée que je n'avais rien d'elle...rien de rien... que j'étais purement moi-même. Dans mon roman autobiographique, je raconte d'ailleurs que la petite fille que je fus, était persuadée d'avoir été adoptée, tellement elle se sentait différente, étrangère...

peinture_SDans mon bureau, il y a une peinture à laquelle je suis très attachée (tiens donc et pourquoi? Faut reconnaître qu'elle est très abimée, et cela semble tellement en contradiction avec le contenu de ce billet ah lala!...). Elle représente une petite fille d'environ 5 ans. Ce n'est pas moi. C'est elle, ma mère....
Et la ressemblance avec moi enfant est étonnante, on pourrait croire que cette peinture me représente.

Je dois me rendre à l'évidence, je ressemble à ma mère. Certains traits de son visage, certains aspects tant de son physique que de son caractère, se sont inscrits en moi.
Si je refuse ça, je me nie moi, je me renie..

Malgré tout le chemin que j'ai parcouru, le chemin de réconciliation avec elle, ou plutôt avec moi-même, telle que je suis devenue,  et dont l'écriture de mon livre fut une étape capitale... accepter que je suis la fille de mes parents, que je suis née de ce couple, que je ressemble à ma mère (et à mon père aussi d'ailleurs) est encore difficile. Très.
Et quand l'homme sous le coup de la colère me dit que je ressemble à ma mère, j'encaisse le choc. Je suis meurtrie. Déstabilisée.

Cela me pose question. Si j'étais tout-à-fait "en ordre" avec ma mère, je ne souffrirais pas de cette remarque...je la prendrais pour ce qu'elle est:oui, c'est évident que j'ai des traits de ressemblance avec ma mère, puisque je suis sa fille...

(c'est drôle: écrire "elle est ma mère", est moins difficile qu'écrire "je suis sa fille"...)

photo de Coumarine

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Commentaires
N
Je viens tout juste d'accepter que je ne changerai pas mes parents, seul mon regard sur eux peut s'adoucir. Il me reste à ne plus me sentir coupable de leurs fautes et à comprendre que je ne pourrai pas réparer les torts faits aux victimes parce que ce n'est pas MON histoire. Le chemin est encore bien long.
C
merci Fauvette<br /> Je t'embrasse
F
Tu es surtout Toi, et pour moi c'est ce qui est important.<br /> En fait, je suis très touchée par ce billet, je voulais juste te faire un petit signe, et te remercier.
C
merci encore à vous qui êtes venus me mettre un mot<br /> (le chat...contente de te revoir!!!!!!!)<br /> Berthoise... c'est un peu le mot de la fin que tu mets...même si la situation est clarifiée...qqch en nous souffrira pour toujours...
L
tant que la ressemblance s'arrête au physique...
Coumarine, Petites paroles inutiles
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