Quand on a une "sale tête"...
Comme je pars quelques jours pour préparer la lecture-spectacle que je mets sur pied pour début juillet, je fais vite quelques courses pour remplir le frigidaire
Le mari a faim, même quand je ne suis pas là!
Je me dépêche: faire les courses est pour moi LA corvée obligatoire, vite fait et espérons-le bien fait (parfois c'est mal fait, quand j'ai oublié deux ou trois choses indispensables, aie aie aie, là ça m'énerve alors!)
Dans une allée de ce lieu où beaucoup de monde pressé circule en solitaire, précédé de son indispensable chariot, je crois reconnaître une des anciennes participantes à mes ateliers d'écriture.
Ancienne parce qu'elle ne vient plus.
Et pourquoi ne vient-elle plus?
Parce que la dernière fois, disons que cela ne s'était pas très bien passé...
Et pourtant je l'aimais bien
Et pourtant elle m'aimait bien
Et pourtant je l'appréciais comme personne et aussi comme écrivante
Pour tout dire, elle était une de mes meilleures "élèves"
Mais elle ne le croyait pas... ah! toujours les doutes, le manque de confiance en soi...qui finalement a tout fait foirer!
Je la vois donc, ou crois la voir... mais je ne suis pas sûre que c'est elle, elle a changé
Évidemment, je ne m'arrête pas sous son nez pour vérifier si c'est elle ou pas
Je continue mon chemin, le cœur un peu battant et pestant sur moi-même
Parce que... j'aurais bien aimé lui parler
Lui dire que je la regrette, que je ne lui en veux pas, que c'est simplement chouette de la rencontrer, comme ça, par hasard, aujourd'hui, dans ce super marché! Et lui demander comment elle va...et si elle a continué d'écrire...
Je ne l'ai pas fait
Je n'ai pas osé
Pas parce que j'avais peur d'elle, de sa réaction, je sais qu'un sourire arrange beaucoup de choses, et je suis une souriante...enfin, la plupart du temps...
Je ne l'ai pas fait, parce que j'ai eu peur de moi
Ben oui! Peur de moi...
Je me trouvais une sale tête
Une nuit très (trop) courte (passée à achever la lecture d'un livre dont je vous parlerai la semaine prochaine), la fatigue, aucun maquillage... les cheveux mal coiffés, une sale tête je vous dis,
Je ne me sentais pas au mieux de ma forme
Je ne me sentais pas en forme du tout
Et je n'ai pas osé l'affronter, j'ai fui, vite vite en dehors du magasin ouf elle ne m'a pas vue!
Le souci de mon apparence a été plus important que la chance de reprendre contact avec cette personne que j'appréciais
C'est un peu stupide
C'est même très stupide...