Pendant que je dors, est-ce que je vis?
Le soir, je recule de plus en plus le moment de m'endormir. Je me mets au lit, je me plonge avec délectation dans le roman que je lis (pour l'instant c'est Korsakov de Eric Fottorino), mes yeux se ferment petit à petit mais je continue de lutter pour ne pas céder au sommeil... je veux encore lire, profiter de la vie, rogner sur le sommeil qui m'occulte la vie.
Parfois le livre m'échappe carrément des mains. Mais le bruit du livre qui tombe me réveille et je reprends obstinément ma lecture.
J'aime me coucher, me glisser dans la tiédeur douce de ma couette. Mais je n'aime pas ce moment précis de plongée dans le sommeil, ce moment où il me faut perdre le contrôle, entrer dans l'inconscient, que j'assimile à la non-vie, à la mort. Pendant que je dors, je ne vis pas (sinon par les rêves dont je me souviens rarement). Pendant que je dors, je perds du temps de vie.
De plus pendant que je dors, je suis abandonnée au regard de l'autre qui peut me trouver...je sais pas moi, pâle, échevelée, moche, ronflante, et le reste. Je perds absolument le contrôle de mon image... Comme je perdrai le contrôle de mon image et de mon corps, sur mon lit de mort... et j'aime pas ça!
Finalement cela ne se passe pas autrement dans ma vie quand je suis éveillée: le contrôle, j'aime le garder, sur l'autre, sur moi, sur les événements.
Mais je me demande si, à trop vouloir contrôler ma vie, elle ne risque pas de se rétrécir un maximum...
Edit de 15h07
Il y a une critique de mon livre Tout d'un blog ici. Cette critique me fait particulièrement plaisir, je la crois juste, je m'y retrouve pleinement... Je suis contente, ce live fait son petit bonhomme de chemin. A lire par les blogueurs, et ceux qui se demandent ce que c'est qu'un blog..
Merci Pakita