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Coumarine, Petites paroles inutiles
29 janvier 2009

Le voleur de temps

Parfois je m'amuse...

Je m'amuse à écrire "spontané", çàd en laissant spontanément venir les mots et forcément les émotions. Je ne censure rien. Je  me donne quelques minutes, je m'installe au clavier et j'y vais... J'ai déconnecté le cerveau rationnel, et je me donne la permission d'y aller, là où me mènera l'intuitif.

Cela donne le plus souvent un texte de cacophonie...incompréhensible et que je jette aussitôt. Mais cet exercice n'est pas inutile, il ouvre des portes inattendues, il déclenche le processus de l'acte d'écrire, il me permet d'avoir accès à une part de mon imaginaire, la plus enfouie peut-être, la plus décalée en général...

J'ai fait ça ce matin...pendant dix minutes et en avant...

Puis j'ai trouvé que ces mots, apparemment sans explication logique, en avaient une, en tous cas pour moi...

J'ai repris mon petit texte et je l'ai travaillé un peu en veillant à lui laisser le plus possible sa spontanéité première, j'ai aménagé les mots avec des répétitions (j'aime ça...je trouve que cela donne un aspect un peu lancinant à un texte...et parfois c'est exactement ce que je veux faire passer; le caractère lancinant des choses...)

Et parfois, je suis étonnée de ce qui me vient quand je ne me censure pas... souvent le sombre, alors que je suis essentiellement quelqu'un de positif... Madame de K...a écrit à ce sujet: qu'il était plus facile d'écrire dans la texture sombre, voire désespérée, que d'évoquer avec sensibilité les frissons de bonheur, comme j''ai essayé de le faire dans mon billet précédent? (à relire éventuellement un autre billet que j'ai consacré aussi à ce sujet)

A tenter comme expérience, si le cœur vous en dit...

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Peinture de Christine Comyn

Le temps de vivre, disais-tu...
mais tu disais quoi au fait sinon toujours la même rengaine, la même musique, celle qui monte de l'ivresse solitaire, celle qui s'engouffre en cascades rebelles dans les branches en déroute de l'arbre fier.

L'orage m'empêche de vivre, disais-tu..
mais l'orage n'est rien d'autre qu'une absence qui fait du bruit et se répercute en ondes sur le visage qui vieillit dans le trouble et le brouillard de l'enfantement perpétuel, celui qui conduit à la dérision de l'autre côté du miroir.

Le temps de vivre, disais-tu...
et le canon appliqué contre ta tempe, tu rêvais que tu pouvais recommencer l'histoire...

Mes mains, disais-tu...
tes mains  racontent des litanies de mendiant, dans lesquelles se morfondent les derniers souvenirs d'automne. Comment vivre à l'ombre d'une statue, silhouette errant pour toujours sur des chemins hypocrites?

Ma tête, disais-tu...
Ta tête danse dans ses cacophonies habituelles, ses échos de pacotille, ta tête se réfugie dans son chapeau d'illusion, juste un baiser, rien d'autre, non ne me touche pas ailleurs, n'allume pas l'incendie dans mon corps effarouché.

Le temps de vivre, me disais-tu, mais je suis couchée là, tu me regardes et je suis en train de mourir.

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Commentaires
C
@Françoise...il faut bien sûr pouvoir travailler ses mots...mais d'abord oser les laisser venir...<br /> Oui fréquenter un atelier d'écriture peut aider à libérer la créativité<br /> <br /> @myriam...merci...j'aime ce que tu dis, cela correspond à ce que je tente de faire: une musique intérieure
M
Ton texte est beau parce qu'il a toute une musique intérieure ...
F
Oui, j'aime bien cette écriture spontanée. <br /> Par contre, et je parle pour moi, pour que ce soit intéressant, il ne faut pas se censurer, ou du moins le moins possible. Il faut donc bien avertir ses lecteurs, que ce n'est que de l'imaginaire, car les lecteurs et visiteurs ont vite fait d'imaginer à leur tour qu'il s'agit de la réalité... et on se trouve fort embarassé(e) ou fort gêné(e)... car, et malgré tout, on se dévoile tout de même un peu.<br /> Huumm... pas très clair ce que je dis.. (?)<br /> En septembre, il faut vraiment que j'aille à un atelier d'écriture. Moi, mon gros problème, c'est que je réfléchis trop pour écrire seulement quelques lignes, je ne laisse pas assez aller les mots, je les retiens et je le regrette... Peut-être cette peur de me dévoiler, justement...<br /> <br /> Bonne soirée, Coumarine. Bises à toi.
C
@Saravati...ton commentaire me va droit au coeur...c'est ce que j'essaie de faire...que tout le monde se sente chez lui, chez moi...<br /> Et je reçois ce que tu dis de moi comme un cadeau: je crois que je suis capable d'écoute et d'empathie, oui...<br /> <br /> @Jacques...je suis contente de te "revoir" ici...<br /> merci pour tes mots toujours si poétiquement gentils
J
Merci Coumarine de nous dire de pardonner quelquefois ce que la vie à d'affreux, être celle qui aime les mots et leur offre un silence voluptueux ou un étourdissement pour qu'ils se méfient du talent de trop dire...
Coumarine, Petites paroles inutiles
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