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Coumarine, Petites paroles inutiles
15 janvier 2009

Souriez, vous vieillissez

Elle est vive, elle est souriante, elle est résolument positive: c'est ce que j'aime en elle...
C'est quelqu'un dont j'ai fait la connaissance il y a six mois environ et qui est devenue une amie.
Nous avons la même passion: l'écriture.
Nous animons toutes les deux des ateliers d'écriture.
Nous avons toutes les deux publié des livres (elle plus que moi, c'est une vraie de vraie écrivaine belge..)
Nous avons toutes les deux écrit des pièces de théâtre, (moi ce sont plus exactement des lectures-spectacles)
Avec elle, c'est simple et passionnant, on peut se parler de tous les questionnements liés automatiquement à nos pratiques d'écriture: 

Du style: j'écris pour qui? Pourquoi? Je vais jusqu'où dans l'audace d'écrire? Dans le dire de l'intime? Est-ce que mes personnages automatiquement révèlent quelque chose de moi? Quid quand ces personnages sont sombres, noirs, désespérés, cyniques, est-ce l'aspect sombre en moi (en chacun de nous) qui se livre ainsi sous le couvert de la fiction? Avec quels yeux les lecteurs vont-ils regarder l'auteur si son personnage principal est bisexuel, meurtrier, un horrible et un méchant (par exemple...)
Pourquoi les histoires douloureuses et terribles (comme le dernier Goncourt)  sont-elles lues avec autant d'intérêt? Pourquoi n'écrit-on pas QUE des histoires légères et qui finissent bien dans le meilleur des mondes? La lecture et le cinéma, ne sont-ils pas avant tout des loisirs destinés à faire rêver? A distraire le lecteur de ce monde noir, violent et sans pitié?


Enfin, vous voyez le genre de trucs inutiles dont on se parle, et ça fait du bien, et ça nous aide à prendre conscience de ce qu'on fait et pourquoi...

Lundi dernier Evelyne et moi nous avons RV au Cirio une brasserie typique de Bruxelles
Une fois par mois environ nous entretenons notre amitié autour d'un petit repas dans ce bel endroit pas cher
Evelyne vient de se terrer chez elle durant tout le mois de décembre pour écrire un roman...j'ai hâte de l'interroger sur son expérience d'ermite et sur son résultat

Lundi donc au Cirio. Je suis arrivée la première et en l'attendant je suis plongée dans un roman court de Erri de Luca : "Trois chevaux" (j'aime beaucoup!)
Elle arrive, souriante comme d'habitude, contente de me voir, comme je suis contente de la revoir moi aussi!
Elle s'assied sur le siège en face de moi et...manque de tomber: le coussin central de la chaise de bois a basculé et elle perd l'équilibre. Mais non elle n'est pas grosse, non elle n'a pas un poids qui dépasse la norme, elle est fine et menue, toute ravissante dans son beau pull violine
On s'éclate comme des gamines: pas de peur, pas de mal, c'est parfait, ça fait du bien de rire... oh! comme ça fait du bien!

On parle, on parle, on parle, on parle, on parle...
Et tout à coup, alors que nous attendons le plat que nous avons commandé, la lumière s'éteint. Tout le restaurant est soudain plongé dans le noir...
Nouveau fou rire de gamines et on se dit que ...jamais deux sans trois (ben non, il ne s'est plus rien passé de rigolo...il y a juste eu des courants d'amitié...qui font tant du bien aussi...!

Sa pièce: "Souriez, vous vieillissez" se joue actuellement à la Vénerie (centre culturel de Watermael-Boitsfort) à Bruxelles... Le thème du vieillissemnt y est traité de manière drôle, sensible, taquin et décapant... comme  la vie quoi...

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Commentaires
C
ah oui! Charlotte...mais qd on voit comment les actrices ont perdu la souplesse de leur visage, et sont incapables de sourire...franchement je préfère avoir un visage vivant!<br /> (ça t'aurait plu la pièce hier...)
C
Eh bien moi, les crèmes de beauté, le botox , l'esthéticienne et compagnie je ne m'en prive pas. C'est ce que j'appelle prendre soin de moi, de mon capital beauté!!!<br /> Pourquoi cire -t-on ses souliers? pourqu'ils restent beaux et que le cuir reste souple.<br /> La chirurgie c'est autre chose, c'est un acte médical avec une anesthésie et il y a des risques.<br /> Cela me tente parfois( rarement) quand je vois le dégats des années sur mon cou qui ressemble de plus en plus à celui d'un dindon!<br /> Je mets alors un foulard ou un pull à col roulé et je me dis que les femmes voilées ont résolu le problème à leur façon!
C
@Alessandra...tu décris merveilleusement bien cette connivence qu'il y a entre cette amie et moi.<br /> Avec le rire et le sérieux dans nos échanges...<br /> oui elle a cette opportunité de pouvoir s'isoler pendant un temps pour écrire...et pouvoir ne faire QUE ça...<br /> <br /> @Chris...oui nous sommes cernés de dictatures, c'est vrai...et le "jeunisme" en est une...à coup de lifting, de botox et autre traitements qui font que les actrices de 50 ans et plus sont incapables de sourire tellement leur peau est tendue!<br /> Bises à toi
C
Nous sommes cernés de "dictatures": celle de la jeunesse, celle du poids, celle du sexe, etc etc La rebellion gronde chez moi. J'ai l'âge que j'ai, et zut! mes rides débutantes ne me dérangent pas pourquoi dérangeraient-elles les autres? C'est dans l'ordre des choses, je vais sereine sur le courant du Temps. Et je préfère être que paraître.<br /> <br /> Je vois que tu ris avec le bonheur d'une enfant, tu vas donc "mieux" j'espère, chère Coum :) <br /> <br /> Bises et bon dimanche!
A
Comment peut-on expliquer qu'avec certaines personnes le courant passe et avec d'autres, on entend les mouches voler ?<br /> Cette synchronisation d'idées, de fous rire(s), de feeling...<br /> Etre bien avec l'autre, sans étiquettes, sans devoir épater, feindre, jouer un rôle. Sans prétention, sans nécessairement parler, oser être soi.<br /> Se comprendre par le regard de l'autre.<br /> Avoir une amie, une vraie, est précieux, je trouve ! Généralement, on en a une, voire deux !<br /> J'envie ton amie auteure à se retrouver un mois isolée pour écrire. Ce doit être une expérience unique !<br /> Alessandra
Coumarine, Petites paroles inutiles
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