Quand les queues s'énervent (ouais, bon...)
Ce matin...
Dans un petit coin commercial pas loin de chez moi. Les magasins regorgent de monde et de victuailles, toutes plus appétissantes les unes que les autres.
Les librairies, ou alors les parfumeries, ou alors les boulangeries, ou alors les boucheries, tous les magasins de ce coin de ma ville clignotent en rouge, en bleu ou en blanc de toutes leurs paillettes alléchantes pour inviter à la fête.
C'est la crise, mais il y a du monde dans chaque magasin, dans chaque magasin il y a des queues aux caisses. Dans chaque magasin, il y a des tentations, dans chaque magasin il y a des objets inutiles présentés avec un art savant et tentateur...
Photo Coumarine
Et moi?
Moi je fais comme tout le monde, j'attends patiemment de pouvoir entrer chez le volailler, oui, pour la dinde farcie, vous savez bien... on est 16 dans notre petite famille, plus si petite que ça! Et il y a de gros mangeurs... Il faut que je la commande, et que je prenne en plus deux ou trois petites choses pour les jours avant Noël.
La queue des gens qui attendent pour rentrer dans le magasin s'étire jusque dehors sur le trottoir. Ce volailler a toujours beaucoup de clients. Heureusement aujourd'hui, même si le temps est maussade, il ne fait pas froid.
Comme tout le monde j'attends, patiemment. J'ai rajusté mon écharpe (ouh ouh Kaliuccia tu entends? Je rajuste ma douce écharpe qui me permet de braver les frimas et le gel, absents aujourd'hui mais quand même on croirait que le temps risque de devenir menaçant et donc je mets TOUJOURS ma douce écharpe...)
Dans le magasin ils sont trois à servir, le père, le fils et la fille. Ils sont efficaces et rapides. Ça défile rapidement.
Mais dans le magasin, il y a une personne chapeautée de rouge qui a entrepris de faire la causette, d'expliquer de long et en large le menu qu'elle pense faire, demande avis autorisé à celui qui la sert (le père) et se fait montrer au moins dix dindes de calibre différent, d'allure joviale ou plus sévère, des dindes guillerettes, d'autres alanguies, des dindes à caractère, des dindes aux cuisses molles... Et puis des râbles de lièvre, et puis des magrets de canard, et puis des... pffffff complétez vous-mêmes...ils ont tout dans ce magasin! Et le chapeau de la dame discute ferme, se penche à gauche, puis à droite puis au milieu, puis prend sa voisine à témoin, c'est un chapeau vraiment très bavard, qui ne parvient pas à se décider...
La queue est parcourue d'un léger frémissement, elle se met à tanguer. (silence siouplè les ceusses qui ont l'esprit mal tourné!)...
Les gens ont aperçu le chapeau bavard et commencent à s'énerver un peu.
On fait comment quand dans une queue on commence à s'énerver?
On pousse un peu, on grommèle, on se racle la gorge, on tousse, on piétine... mais on patiente...
Je trouve que les gens, qu'ils soient chapeautés de rouge ou avec une écharpe douce, qu'ils aient un anorak ou un manteau long, sont attendrissants à la veille des fêtes... On dirait qu'ils ont envie d'aimer très fort ceux qu'ils aiment...
Mais finalement, cela pourrait se faire et se dire tous les jours de l'année non?
ALLONS-Y DONC : JE VOUS AIME... TOI ET TOI ET TOI ET TOI ET TOI ET TOI ET TOI AUSSI...