Le printemps s'est trompé de saison
Cette semaine le temps s'est donné des allures d'été.
Le matin tôt, une fraicheur un peu naïve fait encore illusion. Elle ne permet pas de prévoir la chaleur qui peu à peu va s'écraser sur le sol, d'autant plus lourdement que de toutes parts, elle se heurte aux pierres, aux dallages, au béton, à l'asphalte, aux murs gris de la ville bruyante. Et vient s'abattre sur les terrasses chapeautées d'immenses parasols colorés... La fête jaillit de partout dans la ville pour un jour sans voitures. Ou presque.
Et c'est fou comme cela rend les gens débonnaires, quand ils circulent à vélo, à pied, en caisses à savon, en rollers, à trottinette. Marcher librement au milieu des rues, est-ce cela qui rend libres?
Par chez moi, le sol est encore de terre, et d'herbe, et la chaleur ondule et louvoie, elle serpente jusque tout en haut des arbres auxquels elle s'accroche, permettant de la sorte une libre circulation de vents légers et les petites danses frémissantes des feuilles traversées par le soleil.
Par chez moi, on peut encore respirer... il y a la forêt pas loin qui abrite l'ombre bienvenue.
Cette semaine le temps s'est donné des allures d'été.
Et j'ai regardé perplexe, la pleine floraison des lilas, et celle des pommiers, et tous les arbres fruitiers et les arbustes de printemps qui fleurissent en ce moment à cœur joie, à branches explosées de partout de cent mille éclats de fleurs...et j'ai soupçonné un combat singulier entre les deux saisons qui sans doute finira comme toujours, par des orages qui se prendront trop au sérieux...
Le printemps s'est trompé de saison...ou alors est-ce l'été qui n'a plus toute sa tête?