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Coumarine, Petites paroles inutiles
5 février 2008

Mais je t'écoute, tu sais!

J'ai décidé de publier quand même cette entrée sur l'écoute... Après tout, comme le dit Valclair dans un commentaire sur "piégée" il n'y a là rien que de très ordinaire...

Petite scène de la vie ordinaire.

Elle a besoin de parler à Lui. Pas tant de lui parler que d'être écoutée, qu'il lui accorde son attention entière et... j'ose le dire exclusive. Pas longtemps. Juste le temps qu'il faut pour recevoir le cadeau précieux de son écoute inconditionnelle. Elle sait bien qu'il a mille choses à faire, elle aussi d'ailleurs. Elle n'est pas exigeante. Elle ne veut pas le posséder...

Elle tente de capter son attention, sent bien qu'elle n'y parvient pas... Il est ailleurs, dans ses pensées, dans ses papiers, dans ses projets, dans son agenda... d'ailleurs il est incapable de rester tranquille sur une chaise à l'écouter sans rien faire, il doit bouger, se lever, se moucher, se laver les mains, éternuer, se servir un apéritif... sinon il s'endort, ben oui!

Elle parle, puis s'interrompt un peu découragée... il entend ce silence soudain et lui dit:

"Mais je t'écoute, tu sais...!"

Mais elle sait bien comment elle aimerait être écoutée. Pas comme ça, pas dans l'activisme des mille et une choses qu'il fait en même temps.

Alors elle pense que la prochaine fois, elle lui téléphonera: alors peut-être qu'il l'écoutera vraiment! Mais elle ne verra pas son regard alors, ses yeux fixés sur elle qui lui diront son écoute attentive.
Et puis, elle sait bien qu'il suffit de coincer le combiné à l'oreille pour continuer à ranger, trier les papiers qui ne peuvent attendre, les notes qu'il faut prendre sans retard, les lettres qu'il faut consulter et dont on imagine  déjà la réponse.

Alors elle pense que la prochaine fois, elle lui donnera RV sur MSN.
Mais non! Ce n'est vraiment pas une bonne idée... sur MSN on zappe d'un lien à un autre, on répond chaque fois avec deux minutes de retard, on mène deux conversations en même temps, on en profite pour faire son courrier...

Alors elle décide de lui écrire... il sera bien obligé de prendre le temps de la lire, d'essayer de comprendre, mais prendra-t-il le temps de lui répondre?


Alors elle décide de garder tout pour elle, dans le plus profond de sa solitude existentielle (vieux refrain!) et de s'écouter elle-même.

Je m'interroge:

Quand quelqu'un (mari, enfant, ami(e) ) me dit qu'il ou elle veut me parler, j'interromps tout ce que je fais pour me mettre exclusivement à son écoute, même si cela me coûte. Si ce n'est pas possible, je le dis et on cherche ensemble un moment pour la conversation, de préférence pas trop lointain... J'ai à cœur d'offrir la même écoute que celle que j'espère pour moi. C'est comme ça que moi, je fonctionne...

Mais peut-être que je me trompe, peut-être qu'il est parfaitement possible d'écouter vraiment quelqu'un, tout en faisant autre chose...

Peut-être est-ce très masculin cette capacité de se dédoubler (Pierre, pas te fâcher, je sais, je sais que tu n'apprécies pas ce clivage masculin-féminin!)

Vous me le direz...


 

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Commentaires
A
"Samille"<br /> <br /> Cette poésie est plus Légère <br /> c'est certain que "Le soleil ce matin "<br /> Rayons de printemps Mars s'y vois, on y crois ! <br /> <br /> Juste pour vous dire le plaisir de parcourir votre blog et félicitations pour Bruxelle et longue vie à votre livre Andjie
C
vous êtes passés, nombreux et je ne vous ai pas fait signe...<br /> Et pourtant tout ce que vous dites (les habitués, et les nouveaux venus) je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt...<br /> merci de prendre la peine de mettre un message sur mes petites bafouilles<br /> Je vous embrasse, tous...
T
Scène de la vie ordinaire, où l'un parle et l'autre n'écoute pas. Oui, clivage il y a. Ne serait-ce que par nos différences physiques alors pourquoi pas psychiques et émotionnelles ?<br /> Juste une écoute, une petite écoute...<br /> Artistiquement,<br /> Tatieva
V
Je suis toujours aussi touchée par tes mots... les impressions sont là, vraies, entières, sans compromis... j'aime beaucoup ton exigence sans vouloir posséder ni l'autre ni la situation... une écoute attentive, ne pas être entendue mais écoutée...belle différence... je pense non pas à un clivage de genre sexuel mais bien un clivage de ressenti (certains pensent connaître ou donner tout ce qu'ils peuvent ainsi)...il faut leur réapprendre à écouter à "être" avec autrui. Merci pour cela
D
Heureux de le lire, donc, ce billet !<br /> Tant a déjà été dit.<br /> D'un côté, je souscris totalement à ce qu'écrit Pierre, de l'autre, se pose la question du cheminement de l'autre par rapport à cette question-là. Je veux dire qu'il faut être prêt à cette écoute. Tant qu'on ne l'est pas encore, ou ou pas tout à fait, il peut y avoir de la pudeur, je crois, ou la nécessité de maintenir un peu de son quant-à-soi, peut-être dans une contenance, comme dit le Chat. Peut-être qu'il y a peur parfois de se perdre dans ce que dit l'autre, de ne pas être à la hauteur, que sais-je, mais bien des choses qui ne relèvent pas de l'indifférence...<br /> En espérant que tu dors bien,<br /> Je t'embrasse,<br /> Bonne semaine, ma Reine:-)
Coumarine, Petites paroles inutiles
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