Les Vivaldi de la rue
Il y a la rue, les touristes qui marchent comme des tortues et qu'on trépigne de ne pouvoir dépasser, ceux qui viennent à votre rencontre et vous cognent au passage, les glaces que les enfants laissent tomber sur les pavés glissants, l'odeur des frites molles, et de la bière, et des gaufres chaudes, et des pralines qui se vendent là sagement rangées à front de rue..
Il y a la rue et son demi soleil, son petit vent un peu frisquet, ses courants d'air qui surprennent au coin des ruelles piétonnières...
Et partout le bruit, les rires bruyants des vacances, les paroles clamées pour être entendues trois rues plus loin, les rires un peu grossiers, les réprimandes aux enfants qui n'en font jamais qu'à leur tête
Pas de voitures, pas de klaxon, on est dans la ville des pieds et des pavés, la ville où l'on marche ses vacances, en léchant les vitrines toutes fières de leurs fameuses pralines et autres gâteaux....
Et soudain, je les entends...je n'entends plus que ça d'ailleurs, ils me transportent, je respire large et je m'arrête devant eux. Je les embrasserais de bonheur, je me contente de les écouter...et de sourire
Trois musiciens égarés sur le trottoir, derrière des murs tagués, jouent les quatre Saisons de Vivaldi
Moi et l'ami qui m'accompagne nous nous arrêtons subjugués, nous écoutons, nous laissons Vivaldi que nous aimons tous les deux, nous laisser caresser ou picoter de ses notes vivantes et alertes..
Sommes nous en été? au printemps? en automne? en hiver? peu importe après tout nous sommes dans la vie, faut juste la saisir au bond...
Photos de Coumarine