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Coumarine, Petites paroles inutiles
10 juin 2007

3. Des mots rebelles

Trois mois plus tard, je participe ailleurs à un autre atelier. Un peu plus confiante, un peu moins angoissée. L’animateur cependant procède différemment. Je suis surprise. Une peu déstabilisée. Mais je décide de plonger sans savoir  où cela va me mener exactement.

DSC00004
J’écris avec un stylo de calligraphie acheté exprès pour l’occasion. Ce stylo apprivoise mes mots (et mes peurs), les imprime avec gravité sur le papier docile. Mon stylo ne me quitte plus, il est devenu le prolongement de ma main, je l’aime, je ne peux plus me passer de lui. Il me raconte tant de choses, pour peu que je l’écoute…

Aujourd’hui, il fait toujours partie de ma vie, il se trouve là, devant mon écran, il reste mon compagnon quand je quitte la maison mais j’écris désormais à l’aide du clavier qui, il faut le reconnaître, fait nettement moins de ratures et se révèle plus rapide…

Durant ces deux jours d’écriture, pendant lesquelles je m’exerce à différentes façons d’écrire, tour à tour ludiques et graves, je retrouve ce même enchantement : j’écris, les mots s’excitent et s’entrechoquent, se bousculent, se caressent, chantent ou hurlent. Je suis là, interdite et j’assiste à une étrange naissance, qui m’enchante et m’effraie à la fois. Mes mots sont violents, rugueux, sombres, meurtriers. Ils déterrent des ombres, grognent des rages et des colères impitoyables, des larmes aussi, versées dans la quiétude verte de cette maison consacrée à l’écriture.. Ma plume ignore-t-elle donc que la femme qui la tient bien serrée dans sa main un peu crispée, un peu dépassée par les événements, est une femme sage, gentille, souriante, raisonnable, donnée aux autres, croyante et tout et tout ?

Ma plume l’ignore et n’en fait qu’à sa tête…

Et de nouveau l’écoute et l’intérêt palpable des autres participants. Certains s’aventurent aux compliments, rares quand on se trouve dans ce contexte ou chaque écrivant espère recevoir sa dose d’éloges.
Je n’y crois guère, pas encore, même si je sens bien que tout ça correspond à quelque chose de très important en moi et pour moi. Mais il est encore trop tôt pour y croire vraiment.

Il aura fallu une rencontre capitale…pour que je me mette à réaliser enfin que mes mots pouvaient toucher, émouvoir et bousculer d’hypothétiques lecteurs.

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Commentaires
A
Dès fois j'ai envie d'acheter un beau recueil de pages blanches et un joli stylo.. mais je ne trouve jamais de recueil de pages blanches suffisamment beau à mon goût... peut être que le jour où je le trouverai, les mots arriveront à sortir de ma tête pour se coucher sur ce blanc.. et d'ailleurs je crois bien que je préférerai des pages de couleur, une couleur tendre sans être mièvre.
C
Bonjour, Coum !<br /> <br /> Découvrant la "toile" depuis cet hiver, je papillonnais d'un blog à l'autre, le nez au vent...<br /> Je passais ici en coup de vent, de temps à autres, incognito furtif... appréciant . . .<br /> <br /> Tes textes sur l'écriture m'interpellent. Je m'y retrouve un peu, bien que n'écrivant que peu. C'est d'ailleurs, il faut le dire, chez toi que j'ai appris que je le pouvais. Je vis au milieu de gens qui n'écrivent pas, et j'avais presque oublié que ça se faisait. Allons plus loin : je vis au milieu de gens qui n'expriment pas leurs sentiments, et j'avais presque oublié que ça se faisait. <br /> Alors, pour fêter mon retour dans tes commentaires, je vais te remercier. De m'avoir donné l'envie de m'y essayer. Bon, d'accord, on est encore bien loin de la littérature, et c'est plutôt encore "lourdingue" : ch'uis pas près de passer à la Star'Ac des écrivains !<br /> Mais j'ose, hé ! !<br /> Alors, je voulais simplement te dire qu'encore une fois tes mots m'ont touché, il y a toujours de l'émotion et de la sincérité chez toi...<br /> <br /> J'aime aussi beaucoup le poëme d'Aedia. Message personnel à Aedia (voulisezpaslézôt) : Dis Aedia, comment qu'on met ton blog dans les favoris si le cuic droit est interdit, hein ?<br /> <br /> Candide, touché (mais pas coulé)
C
ok Shaggoo, je te maile ;-)
S
Hello Coumarine !<br /> Si tu souhaites toujours prendre un café avec le vieux Shaggoo des bois, fais lui signe ! :)
C
Je ne sais pas de quoi tu me remercies...enfin pas vraiment<br /> Tu me le diras hein, bientôt!
Coumarine, Petites paroles inutiles
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