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Coumarine, Petites paroles inutiles
28 mai 2007

Mon ventre a perdu la bataille

Un texte qui parle d'une souffrance que beaucoup de femmes connaissent, que j'ai moi-même vécue deux fois...

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J’ai la tête qui tourne.

Il vient vers moi…

Il me parle doucement. Il me dit : je t’aime.

Mais moi, je ne suis pas là. Je suis ailleurs, dans mes longs cheveux noirs, derrière mes silences, au plus profond de mes pensées perdues, dans mes terres désolées.

Vaincue, à genoux.

Il me dit doucement : je t’aime.

Mais moi, je ne suis pas là. Je suis ailleurs, au plus sombre de ce ventre qui saigne, au rouge sang de mon désir d’enfant. Evanoui.

Mon ventre a perdu la bataille, mes seins douloureux resteront secs cette fois encore.

Je me déteste. Je le déteste avec son sexe orgueilleux, d’autant plus insolent qu’il vient me hanter, me cerner, me harceler, pénétrer mes cavernes, décharger des humeurs belliqueuses.

Il me parle à nouveau, avec une infinie tendresse, caresse doucement ma peau qui aussitôt s’allume de mille étincelles.

Mais je ne veux pas l’entendre. S’il te plaît, ne me cherche pas, ne me cherche plus, je suis à jamais cachée derrière mes longs cheveux désespérés. De femme au ventre plat.

Vaincue.

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Commentaires
A
C'est un beau texte. Il me parle.
C
je t'embrasse Vanessa<br /> être une femme, être une mère...ce ne va pas de soi...
V
Je reviens à cette lecture...immense moment d'émotions...je ne sais pas pourquoi elle me touche...peut-être parce que l'on m'avait dit que j'aurais du mal à avoir un enfant. Et pourtant il est là avec un temps d'attente très, très court. Est-ce cette peur de ne pas pouvoir enfanter à nouveau (ou celle de ne pas me sentir mère même en sa présence) qui me touche dans tes mots?
M
Je vis la difficulté de voir la vie naître dans mon ventre. J'ai hésité aussi au début de ma lecture, et puis non, c'est une autre étape, cele de la perte, trop tôt, de cetenfant tant désiré. J'imagine la souffrance, le fossé entre l'homme et la femme aussi.<br /> Ce texte m'a particulièrement émue.
L
La vie qui vient...puis qui repart:un appel à la vie, à (r)éveiller la vie en soi avant de vouloir la donner.<br /> J'ai un jour lu cette interprétation quelque part, et je me suis promis de ne pas l'oublier si un jour ça devait m'arriver, pour avoir au moins un élément positif sur lequel m'appuyer pour faire le deuil et me reconstruire.
Coumarine, Petites paroles inutiles
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