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Coumarine, Petites paroles inutiles
11 avril 2007

Les mots pour le dire

Je pourrais vous parler de l'incroyable douleur à l'épaule qu'aucun antidouleur, aucun anti inflammatoire, même pas un médoc à dérivé morphinique n'a pu valablement soulager, de la détresse dans laquelle je me suis trouvée, de la dépendance pour tous les gestes les plus élémentaires, de la peur de rester à jamais dans ce cauchemar, de l'impossibilité dans laquelle je me suis trouvée pour simplement vivre, assumer le quotidien...ce n'est pas fini, mais cela va mieux, et puis la kiné fait des miracles paraît-il...

Je pourrais vous parler de mes doutes et de mes peurs concernant ma santé, alors que par trois fois ces derniers six mois je me suis trouvée dans une situation difficile, me laissant chaque fois dans un état de faiblesse accrue...que va-t-il se passer à présent? quel est le prochain couac?

Je pourrais vous parler de l'infinie tendresse de ma grande fille infirmière, qui samedi, en l'absence de mon époux (si souvent...bien trop souvent absent) m'a prise en charge, m'a conduite aux urgences, est restée durant les quatre heures d'examens divers et variés...merci ma chérie, je me suis sentie "en sécurité" avec toi...

Je pourrais vous parler de la journée de dimanche durant laquelle mes enfants ont tenu à fêter mon anniversaire, avec une chaleur et un amour dont je m'étonne toujours, moi qui, hélas, ai si peu aimé ma mère (quel euphémisme...) ...accueil chez l'un d'eux, repas comploté en commun, "discours" merveilleux parlant de ce que j'ai été et fait pour eux. Ce qui me fait le plus plaisir, ce n'est pas tant qu'ils aient relevé tout ce que j'ai "fait" pour eux, que ce que j'ai été pour eux et particulièrement écoute écoute écoute. C'est en effet ce que j'ai tenté d'être, je voulais leur donner ce que je n'ai pas reçu, donc c'est possible! Bourrée de médocs et malgré la douleur qui me sifflait dans le corps, j'ai savouré chaque instant de ces heures d'amour partagé.

Je pourrais vous parler de l'absence au repas de ma fille adoptive ce jour-là...venue à l'apéro, repartie par après, elle m'a manqué, je ne veux pas en dire davantage...

Je pourrais vous parler du silence affolant de mon clavier depuis une semaine alors qu'un travail important pour moi m'attend  et me réclame...silence du clavier parce que mon bras n'accepte pas de se poser sur lui, mais aussi silence de mes pensées fécondes, incapacité de mettre ensemble deux mots cohérents, sinon douleur douleur douleur...

Je pourrais vous reparler de la solitude existentielle dans laquelle chacun doit finalement et fondamentalement vivre. Les marques d'amitié, les tendresses n'empêchent pas que c'est à nous et à nous seuls de nous débrouiller pour vivre au mieux les "accidents" plus ou moins graves de la vie. J'y pense à l'instant parce que quand un de mes enfants vit un chagrin ou un problème, malgré tout l'amour que j'ai pour eux, c'est à eux et à eux seuls de le gérer, de trouver LEUR solution...

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Commentaires
A
C'est juste ce que tu dis à la fin de ton texte Coumarine.<br /> <br /> La solution de nos problèmes est en nous. Nous avons ce pouvoir. Nous sommes puissants. Mais notre civilisation judeo-chrétienne nous a dépossédé de notre propre pouvoir. C'est tellement intéressant de rendre les gens dépendants...<br /> <br /> Je ne sais pas pour les autres civilisations. Je ne connais pas leur mode de vie et de pensée.
S
Bonjour Coumarine<br /> Je regrette de passer si tard t'apporter un soutien qui si il est virtuel n'en est pas moins sincère. Je renoue aujourd'hui tout juste avec le petit monde des blogs, après m'en être tenu éloigné quelques jours pour les plus belle des raisons...<br /> Je ne sais trop que dire devant tes mots si touchants une fois de plus, peut-être encore plus qu'à l'ordinaire car on se sent terriblement impuissant face à la souffrance des autres. <br /> Et puis il y a tout ce que tu dis, l'amour de tes enfants, leur présence, leur absence, les moments de joie au milieu de la douleur, et les souffrances morales qui s'y ajoutent parfois. <br /> A très bientôt Coum, je ne suis jamais très loin même si je reste silencieux parfois...<br /> Je t'embrasse
A
Merci pour ce message plein d'humanité. C'est un peu ce que je cherche à exprimer par mes textes, cette extraordinaire aventure singulière d'être un humain attaché à un corps mortel.<br /> Amitiés
S
bonjour courmarine<br /> le temps passe tres vite(je me lance vers une nouvelle orientaion prof ,en gardant mon job) , je viens juste de lire ton message...rempli d amour,de douleur, de verité...<br /> je compatis avec toi ayant été opérée une dizaine de fois ,la douleur je connais..<br /> c est vrai que nous sommes vraiment seules parfois car nul autre ne peut vivre à notre place ,ni nous aider dans certains cas...la medecine traditionnelle parfois impuissante<br /> ceux qui nous aiment sont dans une impuissance totale face à la douleur que nous avons...leur amour est un pansement qui nous aide à nous battre...<br /> je t envoie plein de pensées printaniéres remplies de couleurs naturelles des fleurs de cette belle saison...<br /> je me permet de te donner un titre de livre qui m a aidé beaucoup pour mes douleurs...<br /> DIS MOI OU TU AS MAL ?JE TE DIRAI POURQUOI!<br /> de ODOUL <br /> car mieux comprendre ses douleurs est un pas vers..la guérison...<br /> je t embrasse<br /> claire
C
Marie.L...quel gentil message tu me mets là, il me touche énormément<br /> Et je ne trouve pas du tout que tu t'exprimes avec difficulté...les mots sortent de ton coeur<br /> <br /> Sodebelle, dans très peu de temps, tout cela ne sera plus qu'un (mauvais) souvenir!<br /> <br /> <br /> mariangela...comme si fa che scrivi in francese?<br /> Verro a leggerti sul tuo blog<br /> a presto<br /> <br /> gballand...je vois en effet que vous venez me lire régulièrement...peut-être n'y a-t-il pas de hasard...<br /> merci pour votre appréciation
Coumarine, Petites paroles inutiles
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