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Coumarine, Petites paroles inutiles
30 mars 2007

Excuse-moi de te demander pardon!

Excuse-moi...je te présente mes excuses...mille excuses...scuse me...je m'excuse...

Ces petits mots qui font partie du code de bonne conduite de la société, ne portent finalement pas à conséquence. Ce ne sont que des mots, utiles et nécessaires certes, mais qui n'engagent ni celui qui les prononce, ni celui qui les reçoit: d'ailleurs ce dernier s'empresse de répondre: de rien...c'est oublié...pas de souci...et autres formules du même genre. Formules passe partout lancées machinalement.

Pour moi tant qu'on est dans les excuses, on demeure dans la première couche, la couche superficielle du "reconnaître son erreur". C'est suffisant pour les petites choses qui traversent notre quotidien, du genre je ne tiens pas la porte qui se referme un peu fort sur la personne qui suit, oh! pardon!... ou bien j'ai oublié de te rapporter un livre, je m'excuse... je suis en retard ...excuse-moi...etc.

Demander pardon, être capable de demander pardon pour moi est une tout autre démarche, bien plus engageante, pour les deux parties en présence: un pardon suppose d'abord une faute, ensuite une fameuse prise de conscience de la part du fauteur, un regret vrai et un désir de le signifier en le disant à l'autre

Beaucoup de gens se rendent coupables de toutes sortes d'actes "fautifs", mais ils font semblant de rien, et jamais au grand jamais ne se tournent vers celui qu'ils ont lésé, ou auquel ils ont fait du tort pour reconnaître leur erreur...

Ce n'est pas une démarche facile et peut-être que l'offensé n'accordera jamais le pardon, mais c'est là sa responsabilité à lui (ou elle) ce n'est pas de cela que je parle aujourd'hui.

Quel est le parent qui demande pardon à son enfant de l'avoir frappé, de s'être laissé aller à la colère, d'avoir été injuste...Le plus souvent, après s'être calmé on ne dit plus rien, on fait semblant de rien, et l'enfant reste avec un sentiment d'injustice fort. Ou alors il perd ses repères puisque les parents sont sensés de pas commettre de faute.

Quel est le chauffeur imprudent (ou le chauffard) qui après avoir causé un accident va prendre la peine d'écrire ou de se manifester pour "demander pardon"? On laisse la justice se faire, elle est là pour ça, elle remplit le rôle d'indemniser la victime, pas besoin de faire une démarche personnelle

Quel est le journaliste qui reconnaît avoir nui à tort à la réputation d'une personne qui en a souffert le martyre? Quels sont les avocats, juges, directeurs d'école ou d'institution, les hommes politiques, les prêtres et hommes d'église, bref tous ces gens influents...  qui ont le courage de s'adresser aux gens auxquels ils ont fait un tort parfois "mortel" pour reconnaître leur faute, le dire et tenter de la réparer?

De toutes façons, n'est-ce pas, pour le coupable, ce n'est jamais de sa faute n'est-ce pas?

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Commentaires
V
Quel joli billet! Tu me dis trouver de la qualité au miens..aux tiens j'ai envie de rendre hommage. Du sens, toujours du sens. Oh ce pardon! Qu'il est difficile à demander et difficile à donner. Est-ce un manque de "sympathie" philosophique ou un individualisme marqué? A moins que ce ne soit que l'humain: il est difficile à tous moments de se remettre en question et de reprendre nos éducations pour les chambouler et les rendre meilleurs...pour l'instant, je dis, le bien et le moins bien, même au petit, à la manière d'une Dolto débutante...
C
Lisa, j'aime que tu me dises plein de choses, et aussi les choses que tu me dis entre les lignes...<br /> Je t'embrasse<br /> <br /> <br /> Fauvette...oui il y en a hein des sujets de réflexion, trop peut-être...<br /> <br /> <br /> merci Forestine pour les bises<br /> <br /> <br /> Le Chat tu ne me dis pas souvent qqch mais qd tu t'y mets: BINGO!<br /> Merci pour ces mots qui me parlent!
L
Il y a un gros dilemme avec le pardon impossible. Comment peut-on ne pas pardonner à quelqu'un qui a commis un acte ignoble, violent ou autre, et en même temps continuer à avancer dans sa vie ?<br /> <br /> Si je reste bloqué sur "Machin m'a fait du mal", je n'avance pas, ça reste le centre ou proche du centre de ma vie. Je continue à me construire contre ce qu'il m'a fait.<br /> <br /> Si je pardonne à Machin, je peux me construire "avec" ce qu'il m'a fait, ce n'est plus le centre de ma vie mais ça devient une fondation, ça rend plus fort, et ça permet de penser à autre chose.<br /> <br /> Mais c'est difficile... tellement difficile !<br /> <br /> Méouuuuuuuh !
F
Bises!
F
C'est tellement vaste ce sujet ! Le pardon collectif, le pardon personnel...<br /> Tu as raison Forestine a apporté une touche importante et comme toujours très fine au débat.<br /> <br /> Cela ne sert à rien d'offrir son pardon si on n'est pas sincère, il faut être honnête.<br /> <br /> Je ne suis pas sûre que nous sachions recevoir et accepter le pardon, cela demande aussi une certaine humilité non ?<br /> <br /> Oulala Coumarine ! Que de sujets de réflexion !
Coumarine, Petites paroles inutiles
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