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Coumarine, Petites paroles inutiles
3 décembre 2006

Il y a un temps pour tout...

Depuis que mes Petites Paroles sont nées, je suis allée lire bien des blogueurs de tous bords, des hommes et des femmes, des tendres et des provocateurs, des drôles et des philosophes, des grands et des petits, des verts et des pas mûrs, des utiles et des inutiles comme moi. Et des poètes...(ah! les poètes...!). Et des artistes...(ah! les artistes...!)

Il y en a que j'ai beaucoup aimés et qui ont un jour disparu dans la nature. Pourquoi? Comment? La réponse leur appartient. Mais comme c'est le blog qui crée puis maintient les liens, sans lui ce lien s'effiloche et finit par disparaître. Les mails ne suivent pas, on n'a plus grand chose à partager...C'est la mort de cette relation virtuelle. (mais peut-on parler de "relation"?)

D'autres blogs nés après le mien, ont grandi en âge et en intérêt, je les ai lus assidûment, puis soudain ils ont changé de rythme, ou d'atmosphère, ont commencé à tourner en rond dans les mêmes rengaines, drôles ou sinistres, ont viré au blog people, bref ils ont commencé à me lasser, je les ai quittés petit à petit, même pas triste, pour d'autres horizons bloguestes, le choix ne manque pas... il commence à y avoir plus de blogs que de lecteurs de blogs)

De même, des gens que j'ai intéressés au début, qui me juraient le grand amour, la plus grande admiration, ont petit à petit oublié le chemin des Petites Paroles, tentés par d'autres horizons qui les séduisaient davantage, ou par de nouveaux mots prometteurs. On est toujours attiré par la nouveauté. Qui donc a écrit que dans une relation, c'était le début, la phase de séduction qui monopolise l'attention? A fortiori ceux qui ont un tempérament de zappeurs. Or les blogueurs sont par définition des zappeurs. Je t'aime, puis je te quitte, tu m'aimes et tu me quittes, sans aucun état d'âme, ou si peu...Au suivant...!

Par contre d'autres lecteurs guidés ici par Monsieur Google s'attardent parfois bien longuement et tombent sous le charme, c'est comme je vous le dis, et c'est ce qui s'est passé hier après midi, trois messages enthousiastes que j'ai reçus! Et Coumarine par ci, et Coumarine par là...(non je ne me moque pas de toi qui m'as envoyé ces messages, crois-le bien!)

Bien agréable de recevoir ce genre de message, sauf que après deux ans de blog, je sais ce que ça dure, le temps d'un soupir, pfffuit, puis fini, parti dans le vent vers d'autres petits blogs tentateurs et très charmants.

J'ai failli plusieurs fois arrêter cette écriture, d'autant plus qu'au fil du temps j'ai perdu l'anonymat qui me permettait au début de lancer dans la toile qui ne me connaissait pas, mes graaaaaaaaands questionnements existentiels personnels et intimes, mes terrrrribles confidences à 1000 euros, mes secrets incroyaaaables qui justement devaient rester secrets. Bref quand je sais (par exemple) que mes jeunes élèves étudiants (qui m'aiment bien par ailleurs, ce n'est pas le problème) viennent me lire...plus question de me mettre toute nue sur la place publique...

(Même si on me dit que c'est justement cela qu'on aime lire chez moi, des tranches de vie coumariniennes comme a dit quelqu'un si joliment à propos de mon billet précédent, plutôt que des textes "uniquement" littéraires...)

Je trouve finalement que tenir un blog au jour le jour ou presque, est un acte de grande persévérance et de grande foi en soi. C'est parce que je sais que l'écriture a toujours été ma porte de salut et de liberté intérieure, que je continue à écrire, ici ou ailleurs. Parfois il est tard quand je décide encore de me mettre au clavier, parce que cela m'est aussi indispensable que de respirer, tout simplement.

Peut-être est-il temps de quitter Coumarine. J'y pense depuis un moment, et en écrivant cela, j'ai les larmes aux yeux. J'ai subi des assauts parfois pas piqués des vers, des rumeurs ont circulé qui m'ont fait perdre des lecteurs que je croyais fidèles, ce n'est pas facile à vivre tout ça...Dans le réel ou le virtuel, il y a des mesquineries de toutes sortes, je ne suis pas innocente non plus. Il y a aussi bien sûr des contacts lumineux qui nourrissent. J'en ai reçu, j'en ai donné aussi...

Recommencer ailleurs, je l'ai fait par deux fois et par deux fois j'ai été "découverte". Faudrait-il donc que je "brade" ma façon d'écrire (oui, je sais, cela peut paraître prétentieux, mais je n'ai pas d'autre trésor que mes mots) ou alors il faudrait que je change de serveur, mais allez savoir pourquoi, je me sens bien chez canalblog...

Je pourrais écrire simplement dans un carnet à ranger chaque soir au fond de mon tiroir le plus secret. Mais non, ce n'est plus possible. J'ai goûté au plaisir de me savoir lue, j'aime le contact avec le lecteur potentiel qui peut venir du bout du monde, ce qui est le cas pour nombre d'entre vous. Je ne suis pas tributaire des commentaires, je ne les attends pas comme l'assoiffé attend de boire dans le désert. Non. Mais s'ils me viennent, s'ils entament un dialogue fécond, j'en suis heureuse et reconnaissante...

Il n'empêche que j'ai noué ici des vraies amitiés, qui pour certaines se sont transformées en contacts dans le réel. Il y en a parmi vous qui au fil du temps sont devenus de vrais amis, toujours là, dans les bons et mauvais jours, sur qui je sais pouvoir compter...et qui peuvent compter sur moi aussi, ils le savent.

Je leur dis merci et encore merci, ils se reconnaîtront...

Quant à moi, je réfléchis (une fois de plus, cela m'arrive tous les deux mois) pour savoir ce qu'il est bon pour moi de faire de cet espace.

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Commentaires
A
Je viens de découvrir ton blog par l'intermédiaire de celui de Caroline, et franchement, j'ai accroché tout de suite ! j'aime beaucoup tes réflexions! et même si d'autres blogs émergent sans cesse, chaque blog a sa particularité...ça n'enlève en rien la qualité de ce que tu donnes ! j'espère que tu vas continuer...je suis moi-même une "blogueuse" depuis juillet dernier...et c'est vrai que c'est "prenant" ! mais, il y a des stades où on doute de pouvoir continuer à faire vivre notre "bébé" virtuel...... cordialement - Laurence
F
Je suis heureuse de te trouver là, Coumarine, et de te lire à mon rythme.<br /> <br /> Ceci dit, à la réflexion, c'est peut-être dans ce "à mon rythme" que le bât blesse pour certains auteurs: ce doit être dur de se donner avec générosité et talent mais parfois sans retour régulier et fidèle.<br /> <br /> Avec tous tes lecteurs, il ne me semblait pas que tu étais concernée mais en tout cas, je te souhaite meilleur moral.
C
Bienvenue Amour<br /> Merci pour ton gentil commentaire
A
trés attirant de lire sur la tendres<br /> j'aime lire romantique
C
Soleillune, Pati, Tanette (coucou!) Vincent...<br /> ben j'ai dis que je réfléchissais au bien fondé de quitter Coumarine, pas que je la quittais<br /> d'ailleurs j'ai encore écrit<br /> En tous cas, merci à tous pour vos mots...<br /> Il y a parfois des moments (par ex au seuil de l'hiver, à l'approche des fêtes en ce qui me concerne) où on en a besoin plus que d'autres
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