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Coumarine, Petites paroles inutiles
18 octobre 2006

Ecrire le Moi (suite)

Quelques réflexions encore suite au séminaire à Toulouse dont j'ai parlé dans ma note précédente

Il y a toujours de soi dans une écriture fictionnelle.
Il y a toujours de la fiction dans l’écriture de soi.

Je crois en effet que c’est très vrai

J’ai souvent fait remarquer que je prends l’inspiration où elle m’est donnée : dans mes souvenirs, les événements vécus, entendus, les gens rencontrés, les livres, les films, bref tout ce qui, d’une manière ou d’une autre me touche et m’interpelle .
Dans mes fictions, il y a du "moi" en veux tu en voilà, mais bien caché, même souvent à mes propres yeux. Et c’est le cas pour tous ceux qui écrivent. L’inspiration s’appuie sur du vécu, et personne ne peut dire qu’il invente quelque chose de rien. "C'est quand je ne parle pas de moi que je parle le plus de moi" a dit Michel Cazenave

L’autre affirmation est vraie aussi, bien sûr.
Le moi dans sa dimension de mémoire est menteur. Le cerveau traite l’événement, le filtre, ne raconte pas le souvenir d’une réalité objective, mais bien la façon dont on a vécu ou traité cette réalité.
Au moment où on en parle, où on écrit, il y a un nouveau traitement…le monde du moi est donc sans arrêt reconstruit.

Prenons par exemple un bateau dont on remplace planche après planche…s’agit-il toujours du même bateau quand tous ses éléments constitutifs ont été remplacés ?
Quel est le critère qui constitue le bateau ? Les éléments qui le constituent, la forme sous lequel il apparaît ou son trajet à travers le temps ?

Ce qui compte n'est pas tant de rendre fidèlement et dans une recherche pointilleuse d'objectivité, des souvenirs du passé, que le ressenti authentique d'aujourd'hui d'un événement vécu autrefois

L'accent de vérité, de sincérité ne trompe pas. La réalité n'existe pas comme telle, elle se fractionne dans le conscient et l'inconscient de tous ceux qui la vivent...C'est cela d'ailleurs qui fait la richesse des échanges humains, même si tout cela ne facilite pas nécessairement la communication

Nous n'avons pas eu les mêmes parents, me dis-je souvent quand mes frères et moi comparons nos souvenirs d'enfance. Étonnant n'est-il pas? Et qui a raison quand il ou elle soutient autre chose qui se serait passé? Personne. Ou chacun...dans son for intérieur, dans son espace de sincérité.

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Commentaires
A
Ma demi-heure de lecture digestive s'achève pour aujourd'hui.<br /> Il faudra que je me souvienne que je me suis arrêtée au mois d'octobre 2006.<br /> <br /> Ce soir les vacances.<br /> <br /> Pendant une semaine encore j'aurai l'occasion d'allumer un ordinateur et puis je vais avoir 15 jours de sevrage - celà va me faire du bien - je suis un peu dépendante :-( <br /> <br /> Coumarine, ne soit pas étonnée de ne plus me lire. C'est juste que j'aurai un peu moins de temps et un peu moins de facilité matérielle pour venir.<br /> <br /> Je t'embrasse.<br /> A bientôt.
K
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C
"une véritable explosion de l’expression écrite individuelle ( sans compter les autres formes visibles ou audibles) qui aura de profondes répercussions sur le contenu de l’écriture elle-même."<br /> <br /> Voilà ce que je retiens surtout de ton commentaire, chère Mthp...je ne sais les répercussions, mais elles seront réelles...<br /> Tu sais, cela m'effraie parfois de voir le temps que je consacre aux blogs (lecture) au détriment de mes livres papiers...alors que je tente de m'accrocher à la lecture, à tout prix (la nuit parfois)<br /> Je lis les blogs...non pas les blogs...DES blogs, ceux qui m'intéressent ceux qui sont bien écrits...ces blogueurs ne sont pas des écrivains connus, ni renommés, et pourtant...ils m'intéressent ...<br /> Alors, c'est QUOI lire aujourd'hui???
M
Avec quelques corrections. Merci.<br /> ----------------------------------<br /> Je réponds légèrement en décalage de cette question de l'inclusion du Moi Hic dans la démarche d'écriture et interroge dans ce texte comment je la situe dans mon propre parcours ( en accéléré, rassure-toi, car la longueur des écrits est à mon sens le vrai problème de fond dans les pratiques bloguesques... donc, autres réflexions à suivre...)<br /> <br /> Ecrit hier au soir après avoir lu ta note et les premières réponses :<br /> <br /> <br /> Sans trop creuser, me vient l'idée que la seule chose qui change par rapport aux livres quelqu' ils soient, c'est la facilité d'accès aux autres internautes, aux liens de contenus, et aux références, quand bien même elles ne sont pas exhaustives, et qu'il faut fouiller un moment avant de cibler la pépite qu'on espère toujours trouver. Internet est une sorte de machine associative des mot et de noms qui donne souvent l'impression d'aller chercher des informations sur un tob(L)oggan ou sur un manège ( Attraper le Pompon du Japon ou le chapeau d’Amélie Nothomb… ).<br /> <br /> En ce qui me concerne , puisque c'est la mode de l'autofiction et que d'écrire ma propre légende de bloggueuse est un jeu qui m'amuse encore, je m'aperçois que j'utilise le blog comme un carnet de notes très performant. Non seulement il m'exonère des crampes de ma main gauche qui a trouvé la droite comme partenaire - elles répartissent maintenant les corvées- mais je peux stocker tout ce que je veux dans des petites boîtes jaunes qui sont beaucoup mieux rangées que mes placards.<br /> <br /> Que demande donc quelqu'un de mon acabit, quinquagénaire, qui aime lire et écrire ? Et bien, je crois que c’est très simplement la possibilité de trier et d'engranger le maximum de données pour les retrouver à la demande , à distance du moment de la cueillette, et avec le plaisir non feint d'avoir un grenier universel à soi-seul et protégé des regards importuns( seul bémol : le handicap de ne parler qu'une langue presque comme il faut et d'en baragouiner deux autres...séquelles d’un temps où , familles nombreuses , on n' avait pas les moyens d’envoyer les mômes en voyages d’immersion linguistique ). Dès lors le plaisir de chiner sur le web devient une véritable aventure bien plus captivante que les jeux de Mario BipBip perdant ses caisses en bas du tapis roulant de son patron( invisible) et sadique ! Pour les trucs électroniques à boutons, je suis désolée mais j'ai commencé par ce machin !<br /> <br /> Mais en trois ans tout a changé. La première année, je n'avais pas d'imprimante et aucune connexion internet. J'ai donc laissé l'ordinateur à mon très charmant mari et aux grands enfants encore présents (Ils lui faisaient des repas à la carte avec des logiciels utiles et certains très intelligents). Pour m'appâter, il me fut offert à Noël un dvd de visite virtuelle du Louvre , on me montra comment utiliser un logiciel de peinture à l'eau genre ardoise magique, mais je dois dire que la sauce n'a pas vraiment pris à ce moment là. Par ailleurs l'extension du "parc informatique " (on en parle comme des bagnoles...) était encore balbutiant à l'hôpital où je travaille et réservé en première intention aux secrétariats.<br /> <br /> Dans le même temps, dégagée des soins aux enfants devenus grands, je lisais beaucoup et j'avais l'habitude de prendre des notes dans de petits carnets, de préférence « clairefontaine » ( j'aime beaucoup le logo qu'il y a dessus ). <br /> <br /> J’avais chaque soir avant de reprendre ma voiture pour quitter mon travail qui était à l’époque dans une structure extra-hospitalière au centre-ville , un petit sas de décompression fait de pause-café ou menthe/glaçons et de visite quasi systématique au libraire voisin . Cette habitude avait fini par devenir un rituel indispensable qui s’est structuré de façon très insidieuse mais plutôt agréable au fil des mois. Je dégustais donc mes livres fraîchement acquis et prenais des notes dans mes feuillets à spirale. Sans m’en rendre compte l’habitude d’écrire tous les jours que j’avais abandonnée après mes études s’est réinstallée confortablement. Mais le grand changement était de ne le faire (par choix intuitif) qu’à partir de lectures d’auteurs vivants et dans des registres non professionnels ( livres « savants » d’ailleurs très chers…) et qui avaient fini par encombrer mes rayonnages autant que mes neurones trop insatiables. Le sevrage fut donc très lent mais bénéfique ( Il n'est pas terminé mais je ne suis maintenant que des auteurs précis ou ne fonctionne par coup d’œil rapide que sur les sommaires accessibles en évitant certaines étagères aguicheuses ).<br /> <br /> Mon Libraire me serre la main ,le contact est très amical, voire complice. Je guette avec anxiété son départ à la retraite dont il s’obstine à taire la date pour pouvoir s’esquiver en douce… C'est un timide plein d'humilité. La sauvegarde rapprochée de sa silhouette s'est largement intensifiée (On cafte à la cantonade son projet éhonté...)et il est averti qu’on lui mettra Interpol aux basques s’il s’avise à disparaître comme un mirage en 3D … On ne quitte pas un Libraire comme un voisin de siège dans le Métro !<br /> <br /> Je lis très peu les classiques, non par manque d’intérêt, mais parce que je trouve qu’il y a trop d’hommes ayant monopolisé le discours littéraire au détriment d’une écriture de femmes qui est en plein essor et qui doit petit à petit rattraper son retard ( hand in cap diraient les british à la course hippique et épique ). Les auteurs masculins que je lis ont tous en commun de se situer dans le registre d’une certaine finesse d’esprit et de comportement que je souhaite voir s’épanouir davantage encore. Les grands séducteurs et les receleurs d’exploits d’empire m’ennuient mortellement…C’est pourquoi mes choix se portent essentiellement sur<br /> des poètes , des contemplatifs et des auteurs engagés sur des questions sensibles de société . Certains peintres et certains artistes hommes et femmes les rejoignent tout naturellement dès lors qu’ils placent le sujet humain au cœur de leur travail et de leur expression. Je n’aime pas la vulgarité spontanée et ostentatoire chez les hommes comme chez les femmes. Il m’est arrivé sur les blogs de m’opposer de façon extrêmement sévère et systématique dans des débats de « garçonnière » pseudo intellectuels et raffinés où les femmes n’étaient cooptées , comme en politique... ou dans la vie civile, que comme faire-valoir et prétextes à grivoiserie excitante . La bandaison perpétuelle finit par fatiguer le corps et l'esprit, non ? Il ne s’agit nullement d ‘attitudes coincées de ma part, je peux parler je vous le garantis de sexualité avec une grande facilité, et j'adore l'amour et ses gâteries, mais je pense sincèrement que le colportage des mêmes blagues éculées et de sous-entendus graveleux à perte de temps, n’est pas dans les forums internet ce qui est le plus intéressant. <br /> <br /> Je rêve aujourd'hui de bons livres à quatre mains masculin/féminin , de vrais dialogues non uniquement séquestrés dans les fantasmes, qui fassent un sort définitif à l’insuffisance d’écoute mutuelle et au déficit de reconnaissance à parité dans l’expression littéraire. Le chantier est ouvert et il est monumental. C’est aussi à ce titre que l’écriture des blogs m’attire. J’y vois des tentatives d'échanges moins timorés , moins cloisonnés ( l’anonymat désinhibe parfois dans le bon sens) et chacun ou chacune peut essayer d ‘écrire au risque assez probable de rencontrer des gens qui font écho et font avancer l’écriture mixte ( je n’ai pas d’autre nom pour l’instant) et débarrassée de ses préjugés sexistes et sexués . On écrit pour quelques uns ou pour quelques unes qui nous ressemblent ou guère et on peut aller butiner sur une multitude de blogs en adoptant à chaque fois par respect indéfectible et sens heuristique, le style de l’interlocuteur( Il n'est pas pour moi infamant de prendre un dictionnaire pour élargir son propre vocabulaire) . Cette possibilité de variation de focale et d’expérimentation de nouveaux champs lexicaux ne peut que booster la capacité d’écrire et la modifier en l’enrichissant en tenant compte ou non des réactions d’une grand diversité de lecteurs.<br /> <br /> Le résultat est déjà assez stupéfiant. Et je parie volontiers sur l’avenir de cette forme d’échanges qui dynamisent à la fois l’émetteur et le récepteur dans un vaste champ d’interactivité pensante et libre de circulation ,nonobstant le choix respectable d’absence d’interactivité directe. <br /> <br /> Je ne crois pas véritablement que la notion de communauté virtuelle soit très facile à cerner en profondeur. On peut à la rigueur, au jour le jour et avec des chiffres de fréquentation - Beaucoup sont obsédés par cela, pas moi! – repérer ce qu’il y a au fond du kaléidoscope , faire des prélèvements comme en microbiologie… et retrouver des formes tant soit peu ressemblantes, mais je doute qu’on puisse rendre compte de manière pertinente et exhaustive ce qui est en train de se passer et qui est une véritable explosion de l’expression écrite individuelle ( sans compter les autres formes visibles ou audibles) qui aura de profondes répercussions sur le contenu de l’écriture elle-même. <br /> <br /> Si une majorité de gens deviennent à la fois producteurs de textes et lecteurs de textes , la hiérarchisation des contenus en temps réel <br /> devient définitivement utopique. <br /> <br /> C’est là où je situe la gageure. Devra-t-on parler là aussi de « patrimoine virtuel de l’humanité » ? <br /> <br /> De nouveaux » savoir-faire » vont être inventés et il est un peu trop tôt pour savoir à qui ça profitera en première instance et durablement ensuite. Mais la démocratisation de l’écriture est en marche et ce n’est pas une malédiction pour la planète. Je trouve même très marrant qu’en France précisément on se pose à nouveau la question de l’illettrisme et de la méthode d’apprentissage analytique ou pas de la lecture et de l’écriture à l’heure où les bébés ont des ordinateurs parlants dans leurs parcs à jouets… » Si l’ordinateur te parle mon petiot, la moindre des politesses exige que tu lui répondes avec tes doigts… Et quand il y aura un vrai vivant de l’autre côté de l’écran, tu verras, lui aussi te répondra et vous vous apprendrez des choses que vous ne saviez pas avant … peut-être même que vous vous rencontrerez pour pas de faux … c’est space, non ? »<br /> <br /> Bon, maintenant toi, Coum & co, imaginez une seconde que tous les blogueurs de Lyon , de Bruxelles ou d’ailleurs…s’amusent à faire ce que je viens de faire : raconter une vraie fiction autobiographique sur le phénomène de l’écriture de blog et veuillent en témoigner pour éclairer la lanterne des sociologues « bloguellisés « , je pense dès lors qu’il faudra qu’on se cotise pour leur offrir une machine de décodage génétique de l’A.D.N. *des sites et forums existants. Sans cela , j’ai bien peur qu’ils en perdent leur disque dur et tous les octets de grand air qui leur restent pour aller courir partout ailleurs en avion supersonique et à l’autre bout de soi… <br /> <br /> Vive le Vent Internet, Fantômas aux semelles aéroglissantes… <br /> <br /> Je ne moque pas Coum. , non, je réfléchis !...<br /> <br /> -----------------------------<br /> <br /> * Addiction Digitalement Notifiée ( fastoche à lire en méthode syllabique, non ?)<br /> Posté par Mth P, 20 octobre 2006 à 10:19
M
Je réponds légèrement en décalage de cette question de l'inclusion du Moi Hic dans la démarche d'écriture et interroge dans ce texte comment je la situe dans mon propre parcours ( en résumé rassure-toi car la longueur des écrits est à mon sens le vrai problème de fond dans les pratiques blogesques... donc, autres réflexions à suivre...)<br /> <br /> Ecrit hier au soir après avoir lu ta note et les premières réponses :<br /> <br /> <br /> Sans trop creuser, me vient l'idée que la seule chose qui change par rapport aux livres quelqu' <br /> ils soient, c'est la facilité d'accès aux autres internautes, aux liens de contenus,<br /> et aux références, quand bien même elles ne sont pas exhaustives, et qu'il faut fouiller un moment avant de cibler la pépite qu'on espère toujours trouver. Internet est une sorte de machine associative des mot et de noms qui donne souvent l'impression d'aller chercher des informations sur un tob(L)oggan ou sur un manège ( Attraper le Pompon du Japon ou le chapeau d’Amélie Nothomb… ).<br /> <br /> En ce qui me concerne , puisque c'est la mode de l'autofiction et que d'écrire ma propre légende de bloggueuse est un jeu qui m'amuse encore, je m'aperçois que j'utilise le blog comme un carnet de notes très performant. Non seulement il m'exonère des crampes de ma main gauche qui a trouvé la droite comme partenaire - elles répartissent main -tenant les corvées- mais je peux stocker tout ce que je veux dans des petites boîtes jaunes qui sont beaucoup mieux rangées que mes placards.<br /> <br /> Que demande donc quelqu'un de mon acabit, quinquagénaire, qui aime lire et écrire ? Et bien, je crois que c’est très simplement la possibilité de trier et d'engranger le maximum de données pour les retrouver à la demande , à distance du moment de la cueillette, et avec le plaisir non feint d'avoir un grenier universel à soi-seul et protégé des regards importuns( seul bémol : le handicap de ne parler qu'une langue presque comme il faut et d'en baragouiner deux autres...séquelles d’un temps où , familles nombreuses , on n' avait pas les moyens d’envoyer les mômes en voyages d’immersion linguistique ). Dès lors le plaisir de chiner sur le web devient une véritable aventure bien plus captivante que les jeux de Mario BipBip perdant ses caisses en bas du tapis roulant de son patron( invisible) et sadique ! Pour les trucs électroniques à boutons, je suis désolée mais j'ai commencé par ce machin !<br /> <br /> Mais en trois ans tout a changé. La première année, je n'avais pas d'imprimante et aucune connexion internet. J'ai donc laissé l'ordinateur à mon très charmant mari et aux grands enfants encore présents (Ils lui faisaient des repas à la carte avec des logiciels utiles et certains très intelligents). Pour m'appâter, il me fut offert à Noël un dvd de visite virtuelle du Louvre , on me montra comment utiliser un logiciel de peinture à l'eau genre ardoise magique, mais je dois dire que la sauce n'a pas vraiment pris à ce moment là. Par ailleurs l'extension du "parc informatique " (on en parle comme des bagnoles...) était encore balbutiant à l'hôpital où je travaille et réservé en première intention aux secrétariats.<br /> <br /> Dans le même temps,dégagée des soins aux enfants devenus grands, je lisais beaucoup et j'avais l'habitude de prendre des notes dans de petits carnets, de préférence « clairefontaine » ( j'aime beaucoup le logo qu'il y a dessus ). <br /> <br /> J’avais chaque soir avant de reprendre ma voiture pour quitter mon travail qui était à l’époque dans une structure extra-hospitalière au centre-ville , un petit sas de décompression fait de pause-café ou menthe/glaçons et de visite quasi systématique au libraire voisin . Cette habitude avait fini par devenir un rituel indispensable qui s’est structuré de façon très insidieuse mais plutôt agréable au fil des mois. Je dégustais donc mes livres fraîchement acquis et prenais des notes dans mes feuillets à spirale. Sans m’en rendre compte l’habitude d’écrire tous les jours que j’avais abandonnée après mes études s’est réinstallée confortablement. Mais le grand changement était de ne le faire (par choix intuitif) qu’à partir de lectures d’auteurs vivants et dans des registres non professionnels ( livres « savants » d’ailleurs très chers…) et qui avaient fini par encombrer mes rayonnages autant que mes neurones trop insatiables. Le sevrage fut donc très lent mais bénéfique ( Il n'est pas rerminé mais je ne suis maintenant que des auteurs précis ou ne fonctionne par coup d’œil rapide que sur les sommaires accessibles en évitant certaines étagères aguicheuses ).<br /> <br /> Mon Libraire me serre la main ,le contact est très amical, voire complice. Je guette avec anxiété son départ à la retraite dont il s’obstine à taire la date pour pouvoir s’esquiver en douce… C'est un timide plein d'humilité. La sauvegarde rapprochée de sa silhouette s'est largement intensifiée (On cafte à la cantonade son projet éhonté...)<br /> et il est averti qu’on lui mettra Interpol aux basques s’il s’avise à disparaître comme un mirage en 3D … On ne quitte pas un Libraire comme un voisin de siège dans le Métro !<br /> <br /> Je lis très peu les classiques, non par manque d’intérêt, mais parce que je trouve qu’il y a trop d’hommes ayant monopolisé le discours littéraire au détriment d’une écriture de femmes qui est en plein essor et qui doit petit à petit rattraper son retard ( hand in cap diraient les british à la course hippique et épique ). Les auteurs masculins que je lis ont tous en commun de se situer dans le registre d’une certaine finesse d’esprit et de comportement que je souhaite voir s’épanouir davantage encore. Les grands séducteurs et les receleurs d’exploits d’empire m’ennuient mortellement…C’est pourquoi mes choix se portent essentiellement sur<br /> des poètes , des contemplatifs et des auteurs engagés sur des questions sensibles de société . Certains peintres et certains artistes hommes et femmes les rejoignent tout naturellement dès lors qu’ils placent le sujet humain au cœur de leur travail et de leur expression. Je n’aime pas la vulgarité spontanée et ostentatoire chez les hommes comme chez les femmes. Il m’est arrivé sur les blogs de m’opposer de façon extrêmement sévère et systématique dans des débats de « garçonnière » pseudo intellectuels et raffinés où les femmes n’étaient cooptées , comme en politique... ou dans la vie civile, que comme faire-valoir et prétextes à grivoiserie excitante . La bandaison perpétuelle finit par fatiguer le corps et l'esprit, non ? Il ne s’agit nullement d ‘attitudes coincées de ma part, je peux parler je vous le garantis de sexualité avec une grande facilité, et j'adore l'amour et ses gâteries, mais je pense sincèrement que le colportage des mêmes blagues éculées et de sous-entendus graveleux à perte de temps, n’est pas dans les forums internet ce qui est le plus intéressant. <br /> <br /> Je rêve aujourd'hui de bons livres à quatre mains masculin/féminin , de vrais dialogues non uniquement séquestrés dans les fantasmes, qui fassent un sort définitif à l’insuffisance<br /> d’écoute mutuelle et au déficit de reconnaissance à parité dans l’expression littéraire. Le chantier est ouvert et il est monumental. C’est aussi à ce titre que l’écriture des blogs m’attire. J’y vois des tentatives d'échanges moins timorés , moins cloisonnés ( l’anonymat désinhibe parfois dans le bon sens) et chacun ou chacune peut essayer d ‘écrire au risque assez probable de rencontrer des gens qui font écho et font avancer l’écriture mixte ( je n’ai pas d’autre nom pour l’instant) et débarrassée de ses préjugés sexistes et sexués . On écrit pour quelques uns ou pour quelques unes qui nous ressemblent ou guère et on peut aller butiner sur une multitude de blogs en adoptant à chaque fois par respect indéfectible et sens heuristique le style de l’interlocuteur( Il n'est pas pour moi infâmant de prendre un dictionnaire pour élargir son propre vocabulaire) . Cette possibilité de variation de focale et d’expérimentation de nouveaux champs lexicaux ne peut que booster la capacité d’écrire et la modifier en l’enrichissant en tenant compte ou non des réactions d’une grand diversité de lecteurs.<br /> <br /> Le résultat est déjà assez stupéfiant. Et je parie volontiers sur l’avenir de cette forme d’échanges qui dynamisent à la fois l’émetteur et le récepteur dans un vaste champ d’interactivité pensante et libre de circulation ,nonobstant le choix respectable d’absence d’interactivité directe. <br /> <br /> Je ne crois pas véritablement que la notion de communauté virtuelle soit très facile à cerner en profondeur. On peut à la rigueur, au jour le jour et avec des chiffres de fréquentation <br /> - Beaucoup sont obsédés par cela, pas moi! – repérer ce qu’il y a au fond du kaléidoscope , faire des prélèvements comme en microbiologie… et retrouver des formes tant soit peu ressemblantes, mais je doute qu’on puisse rendre compte de manière pertinente et exhaustive ce qui est en train de se passer et qui est une véritable explosion de l’expression écrite individuelle ( sans compter les autres formes visibles ou audibles) qui aura de profondes répercussions sur le contenu de l’écriture elle-même. <br /> <br /> Si une majorité de gens deviennent à la fois producteurs de textes et lecteurs de textes , la hiérarchisation des contenus en temps réel <br /> devient définitivement utopique. <br /> <br /> C’est là où je situe la gageure. Devra-t-on parler là aussi de « patrimoine virtuel de l’humanité » ? <br /> <br /> De nouveaux » savoir-faire » vont être inventés et il est un peu trop tôt pour savoir à qui ça profitera en première instance et durablement ensuite. Mais la démocratisation de l’écriture est en marche et ce n’est pas une malédiction pour la planète. Je trouve même très marrant qu’en France précisément on se pose à nouveau la question de l’illettrisme et de la méthode d’apprentissage analytique ou pas de la lecture et de l’écriture à l’heure où les bébés ont des ordinateurs parlants dans leurs parcs à jouets… » Si l’ordinateur te parle mon petiot, la moindre des politesses exige que tu lui répondes avec tes doigts… Et quand il y aura un vrai vivant de l’autre côté de l’écran, tu verras, lui aussi te répondra et vous vous apprendrez des choses que vous ne saviez pas avant … peut-être même que vous vous rencontrerez pour pas de faux … c’est space, non ? »<br /> <br /> Bon, maintenant toi, Coum & co, imaginez une seconde que tous les blogueurs de Lyon ou de Bruxelles ou d’ailleurs…s’amusent à faire ce que je viens de faire : raconter une vraie fiction autobiographique sur le phénomène de l’écriture de blog et veuillent en témoigner pour éclairer la lanterne des sociologues « bloguellisés « , je pense dès lors qu’il faudra qu’on se cotise pour leur offrir une machine de décodage génétique de l’A.D.N. *des sites et forums existants. Sans cela , j’ai bien peur qu’ils en perdent leur disque dur et tous les octets de grand air qui leur restent pour aller courir partout ailleurs en avion supersonique et à l’autre bout de soi… <br /> <br /> Vive le Vent Internet, Fantômas aux semelles aéroglissantes… <br /> <br /> Je ne moque pas Coum. , non, je réfléchis !...<br /> <br /> -----------------------------<br /> <br /> * Addiction Digitalement Notifiée ( fastoche à lire en méthode syllabique, non ?)
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