La voix de l'insecte
Une fois n'est pas coutume
Paroles Plurielles, le blog d'atelier en ligne que j'ai créé voilà un an, rassemble de plus en plus de participants.
Pour rappel, je donne une consigne (photo plus incipit) tous les 15 jours (le jeudi en général) Et je publie les textes que l'on m'envoie, non sans y mettre un petit commentaire ...mais les participants aussi y vont de leur petit avis. C'est un blog convivial qui attire je vous l'ai dit de plus en plus de participants...
Bref je me suis sentie un peu débordée, et j'ai donc demandé à Pati de me seconder, et de prendre en charge une quinzaine sur deux. Elle a commencé le "boulot" jeudi passé (je reste responsable des consignes...j'y tiens, vous savez la passion que j'ai pour mon boulot). Elle fait cela magnifiquement bien, dans le même esprit que celui que j'ai essayé de mettre sur ce blog depuis un an...Merci Pati...
Mais voilà, cette semaine, je me suis faite participante comme tout le monde, et j'ai eu envie de me coltiner à ma propre consigne...Je vous mets ici la photo et le texte qui est sorti comme un jet de ma plume enfiévrée, je crois que je devais être en colère...oups
Et ce qui est amusant(!) c'est que les gens qui me connaissent dans le réel, qui ont par exemple participé à mes ateliers d'écriture, prétendent que c'est tout moi, ce texte...
Ca alors, je me faisais de belles illusions en croyant que je ne suis QUE souriante et douce...
Trève de commentaires, voici le texte: il fallait s'inspirer de cette très belle peinture de Guillemard, et commencer son texte par: je ne l'aime pas, mais tant pis
La voix de l'insecte
Je ne l'aime pas mais tant pis je ferai pas mon difficile d'ailleurs qui suis-je pour exiger plus ?
Non je ne l'aime pas cette voix brisée de jeune bacchante au bois suranné. Et teinté d'une ancienne rébellion, d'un puissant sortilège pendu haut et court.
Elle s'accroche se colle et s'impose avec trop de force à mon bras qui balance sa fièvre à la gueule des imbéciles. Regardez-les qui écoutent béats, ils se rendent donc pas compte que je me moque d'eux ?
Ma chaise tambourine d'impatience comment fuir le chiqué le cliché la comédie acide de cette voix stridulante d'insecte moribond ?
Mon bras se prend au sérieux il rythme sa rage il cadence son courroux et merde marre de cette voix de fausset comment peut-on à ce point s'enfoncer dans l'ivresse de la vanité ? Mon bras n'est qu'un homme d'affaire noir à l'attaché case de circonstance un peu constipé un peu hypocrite un peu sourire salaud. Noir de noir.
Je ne l'aime pas mais tant pis j'y vais me faut bien gagner ma vie je plonge à coeur perdu dans le plus intime de mes tremblements.
Les imbéciles à l'oreille béate sont là devant moi je les exploserai à coups d'archets meurtriers.