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Coumarine, Petites paroles inutiles
1 août 2006

Un gros paquet de questions

La madame tout le monde que je suis, se pose jour après jour des questions "accidentelles", éphémères

Qu'est-ce que je vais mettre (ou faire à manger) aujourd'hui? Y-a-til encore du beurre dans le frigo? Par quoi je vais commencer, écrire ma nouvelle note sur Coumarine, ou faire un brin de repassage? Combien de temps la canicule va-t-elle encore durer? Que se passe-t-il au Liban aujourd'hui? Le facteur est-il déjà passé? Pourquoi canalblog déconne-t-il à tout bout de champs? Où ai-je fourré mon maillot de bain? Je réunis ma petite famille samedi ou dimanche soir? Est-ce que M a trouvé du boulot? Mes photos seront-elles réussies? J'en fais encore une? Pourquoi il ne téléphone pas? Quel temps fera-t-il la semaine prochaine?

Il y a 25321799214563255 questions accidentelles à se poser, certaines très importantes, d'autres qui le sont moins, d'autres encore vraiment pas du tout. Elles me prennent beaucoup d'énergie chaque jour et m'occupent à plein temps.

Et donc la madame tout le monde que je suis n'a plus vraiment le temps de se poser les questions existentielles, de celles  -le mot le dit bien-  qui sont le fondement de mon existence, la mienne, celle des hommes et des femmes en général, celle du monde. Prise par la gestion du quotidien, j'oublie de plonger dans ces questions qui font pourtant sens pour ma vie. Peut-être ai-je renoncé à trouver des réponses? C'est finalement plus facile de poser les questions que de chercher les réponses. Les réponses sont mouvantes comme la vie. C'est fatigant en définitive.

Pourquoi suis-je née femme (et pas homme)? Comment aurait-ce été si j'avais été un homme? Pourquoi suis-je née dans cette famille, dans ce coin de la planète, dans ce siècle là? Pourquoi ne suis-je pas noire, ou asiatique, ou indienne, qu'est-ce que cela aurait changé pour moi? Vivrai-je vieille? très vieille? très très vieille? Pourquoi ai-je ce corps-là et pas un autre? ce visage-là et pas un autre? Qu'est-ce qu'il y a après la mort? Pourquoi le désir d'absolu est-il à ce point gravé en moi? Est-ce que les autres sont aussi (ou plus) sensibles que moi? Qu'est-ce qu'il y a après la mort? Et Dieu, il existe ou pas?  Les hommes sont-ils intrinsèquement bons? ou mauvais?

Il y a 13419335486816781879871861876198 questions existentielles qui me trottent dans la tête, et ce sont des questions sans réponses sinon les miennes...

Quand j'étais enfant et que je posais ces questions à mes parents, ils me regardaient avec un drôle d'air, l'air de se dire: cette enfant est complètement folle, ou alors très compliquée ce qui n'était guère mieux...

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Commentaires
A
Je n'ai pas envie de te parler des questions existentielles.<br /> <br /> Ton article me fait réfléchir sur le temps perdu à faire, penser des choses peu importantes alors qu'il y aurait d'autres choses à faire.<br /> <br /> Tu sais j'ai un petit côté "mystique".. du moins c'est ainsi que certains de mes amis blogotiques m'ont perçue.<br /> C'est vrai que j'ai une aspiration à la méditation... que je pratique si peu et si mal.<br /> <br /> Et dès fois je me dis que au lieu de faire telle ou telle chose, je devrais me "poser" et méditer...<br /> Mais il y a toujours une petite voix qui me dit que ce n'est pas possible parce que si, parce que ça.<br /> <br /> Sans doute que je ne suis pas encore prête pour la méditation profonde.
G
alors autant j'avais aimé le proverbe berbère précédent, autant celui-là non, Mohammed vous n'y êtes pour rien, c'est juste que c'était ce que me rétorquait mes parents quand ils ne voulaient pas répondre à mes questions d'enfant, jugeant le plus souvent que la réponse potentielle n'était "pas de mon âge".<br /> <br /> Finalement, il y aurait donc un avantage à être en période de chagrin amoureux ou d'amitié : toutes les questions se résument à une :<br /> <br /> http://www.u-blog.net/gilda/note/35<br /> <br /> C'est pas plus facile à vivre et même plutôt moins, mais (on peut considérer que) ça simplifie.
P
je pense que c'est aussi aux parents de leur garder intacte cette force curieuse et enrichissante... <br /> même si parfois leurs questions me remuent, j'y répond toujours et quand je ne sais pas le faire, je les invite à trouver les réponses dans des lectures, ou auprès de personnes qui peuvent y répondre...<br /> <br /> si la société fabrique des moules, on est pas forcés d'y rester... on peut tout ç fait en sortir, c'est même le but de nos vies, non ?
C
Les enfants, c'est sûr ont de ces questions qui nous obligent à nous rebrancher parfois sur nos questions fondamentales<br /> Et c'est dommage que en grandissant, souvent on refroidisse leurs émerveillements qui nous dérangent ou nous dépassent ou ne sont pas ou plus "politiquement corrects"<br /> Merci fuligineuse
F
On peut dire que tu poses les bonnes questions ! les existentielles et les autres ! (à noter que souvent ce sont les femmes qui se posent les questions "accidentelles" qui font bouger les choses... parce que les hommes... bon je passe)<br /> <br /> Globalement je suis assez d'accord avec Caroline quand elle dit que "parfois, répondre aux questions accidentelles permet d'avancer un peu vers les réponses aux questions existentielles..."<br /> <br /> Quant aux enfants, c'est normal et naturel pour eux de poser les vraies questions, ils ont spontanément la fibre métaphysique. C'est seulement en grandissant qu'après être passés par les rouleaux compresseurs de l'école et de la société, ils cessent de les poser...
Coumarine, Petites paroles inutiles
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