Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Coumarine, Petites paroles inutiles
28 juillet 2006

Une étrange fête

Ce soir, il y a eu un orage d'une violence incroyable dans le quartier de ma ville. Tout s'est concentré là. Étrangement, pas une goutte d'eau  5 km plus loin. 

Pendant une heure des trombes d'eau sont tombées, ça n'en finissait pas, je voyais l'eau dégringoler de ma rue en cascade, enjamber les trottoirs, dévaler les pentes du garage et venir buter sur la porte avec fracas.

L'eau se moquait des gouttières et les sautait avec force pour venir s'écraser sur les trottoirs.

La rue tout entière rapidement sous eau, le quartier inondé, impossible de passer en voiture.

J'étais seule attendant le retour de l'homme et passablement inquiète. Plusieurs fois je suis descendue à la cave pour mesurer l'étendue du désastre, l'eau montait inexorablement, les objets entassés par l'homme (vous savez toutes ces choses inutiles mais qui pourront toujours servir un jour...!) se mettant à mener une danse un peu folle dans l'eau et la boue...

Je voyais les gens derrière les fenêtres (j'en étais) qui observaient le spectacle, ahuris et impuissants. Je crois que tous nous avons à ce moment-là pu imaginer un peu ce que c'était qu'être pris dans une tornade d'eau qui balaie tout, et plus encore

Quand ce fut calmé, le quartier entier est sorti, bottes aux pieds, pantalons retroussés, pour une promenade consternée: chacun évaluant les dégats de sa maison, puis des maisons voisines, puis du quartier complètement sous eau....

Quaund l'eau a daigné descendre un peu, dégageant une rue boueuse, chacun a retroussé ses manches et commencé à chasser l'eau de son garage (ou cave), puis nettoyé tous les objets pleins de boue. Tout s'exposait sur la rue, comme pour une brocante improvisée

L'orage avait réussi un presque miracle: le quartier entier était descendu dans la rue, quittant son individualisme farouche, on papotait tous ensemble, on plaisantait, tout en déplorant les dégats, tout en faisant les considérations inévitables sur le réchauffement de la planète n'est-ce pas madame, qui provoque les canicules n'est-ce pas monsieur, qui provoquent les orages n'est-ce pas chéri, qui provoquent des inondations on n'a jamais vu ça hein monsieur-dame?

On aurait dit que c'était la fête au village...

rue_inond_e2

Photo perso de la rue au bas de chez moi

Publicité
Commentaires
A
"L'eau se moquait des gouttières et les sautait avec force pour venir s'écraser sur les trottoirs."<br /> <br /> Non seulement elle s'était écrasée.. mais elle a pris ses aises.<br /> <br /> Même avec une petite catastrophe naturelle tu fais de la poséie Coumarine.. j'en oublierais presque que ce fut dur et pénible pour toutes les personnes de ton quartier.
C
Ah! Marie, tu habites dans un coin qui a été inondé aussi...<br /> Franchement chez mmi, c'était impressionnant, et j'ai eu peur vraiment!<br /> Et comme les routes ont été abîmées, elles sont interdites à la circulation. C'est le parcours du combattant pour quitter mon quartier
M
Dans mon coin de BXL, les voitures avaient de l'eau jusqu'à mi-roues. C'était impressionnant, mais pas autant que ce qui se passait de ton côté (j'ai vu les reportages à la télé). <br /> Bon courage pour remettre de l'ordre dans ta cave !<br /> <br /> @ Nuages > J'ai lu sur le site de la Libre qu'en dépit du très coûteux bassin d'orage, certains habitants du quartier de la place Flagey ont subi des inondations ce week-end.
G
Chère Coumarine, <br /> <br /> Je ne comprends que trop bien ce que tu veux dire :<br /> <br /> Dans la cité pavillonnaire de banlieue parisienne où j'ai épuisé mon enfance et mon adolescence, quelques personnes, l'ambiance n'était pas mauvaise c'était la queue des trente glorieuses, ceux qui vivaient là se serraient la ceinture pour parvenir à payer leur rêve (une petite maison, un carré de jardin, enfants, balançoire et chien en options) tout en comptant sur l'inflation pour leur alléger le fardeau (à l'époque les salaires suivaient encore un peu), mais c'était plutôt gris.<br /> <br /> Alors les soirs de gros orages, parce qu'il faudrait pas croire il y a 30 ou 40 ans il faisait déjà chaud ou même très chaud l'été, et ça pétait parfois localement sous forme de mini tornade, quand au lieu de regarder Guy Lux ou Maritie et Gilbert Carpentier (enfin, leurs émissions), Peaton Place ou Dallas à la télé, tout le monde prenait ses bottes et son seau pour faire la chaîne en sortie de garages de ceux pour lesquels il était situé sous la maison (donc, à chaque pluie un peu forte, l'inondation ils y avaient droit, mais tous n'étaient pas sur ce modèle et donc les "hors d'eau" aidaient les autres), c'était bien un peu d'une fête pour les gamins puis les jeunes que nous étions. En plus qu'il n'était pas rare que l'un ou l'autre des secourus paie son coup avec quelques bouteilles sauvées des eaux.<br /> <br /> (Une fois il y en avait même un qui avait eu l'idée (l'électricité avait dû tenir) de mettre sa sono du 1er étage vers la rue et j'ai ainsi un souvenir de seaux passés au rythme de "Buvons, buvons, buvons / Le sirop Typhon Typhon Typhon / L'universelle panacée éhé" qui était cette année-là le tube de l'été (eh oui les tubes de l'été existaient déjà))
C
Oui, Caroline au moment de l'orage, j'ai eu peur<br /> D'ailleurs je ne suis pas encore remise de cette peur...<br /> C'était comme une avancée impitoyable des eaux qui venaient tout submerger<br /> A se demander où cela s'arrêterait...<br /> Oui j'ai eu très peur<br /> (je sais, il n'y a pas mort d'homme mais pfffffff)
Coumarine, Petites paroles inutiles
Publicité
Archives
Publicité