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Coumarine, Petites paroles inutiles
8 mai 2006

S comme...Soeur de pacotille

Elle était mon amie...elle était  la soeur que je n'avais pas...allez, j'ose le dire, elle était comme une soeur jumelle pour moi...

D'ailleurs on se ressemblait, d'ailleurs on avait le même type de famille, d'ailleurs on se disait tout, d'ailleurs on était dans la même classe, d'ailleurs on habitait le même quartier, d'ailleurs tous les soirs après l'école on revenait ensemble et on parlait, on parlait...d'ailleurs on s'aimait...

A 18 ans, elle la scientifique, moi la littéraire, on a pris d'autres chemins, mais on est restées amies, on se voyait à d'autres moments, pas compliqué!

A 20 ans elle a eu malheurs sur malheurs, qu'elle me racontait avec des larmes et un courage étonnant, j'étais là intimidée à ses côtés, je l'écoutais, je la voyais prendre son envol dans les souffrances les plus terribles, moi, je restais à terre, anéantie, ne sachant que faire pour lui être proche et présente.

Parce que je l'aimais, normal c'était ma meilleure amie, comme ma soeur, comme ma jumelle.

Un jour que je parlais d'elle à un ancien professeur, m'apitoyant sur sa vie à la fois si difficile et si courageuse, ce professeur m'a regardée d'une drôle de façon: quelque chose clochait, mais quoi?

C'est ce jour-là que j'ai appris que mon amie, ma soeur mon double, était mythomane, que sa souffrance était celle-là: s'inventer des histoires dramatiques dans l'espoir éperdu de se faire aimer, entourer, aider...

Elle n'avait pas besoin de cela, je l'aimais comme ça, toute simple, toute comme elle était...pourquoi elle ne se faisait pas confiance? Pourquoi elle ne croyait pas qu'on pouvait l'aimer comme elle était? C'était une sorte de désespoir venu de très loin de son histoire, dont je n'ai pris conscience que bien plus tard, quand j'ai su davantage par mes lectures, par mes rencontres, comment se sillonnaient des destins difficiles.

Mais moi, à ce moment là, je n'ai pas été capable de voir sa souffrance à elle, je n'ai vu que la mienne; celle à qui j'avais donné toute ma confiance était en fait une autre, une menteuse, une fabulatrice. A ce moment-là,  je l'ai jugée, rejetée, je n'ai pas compris qu'elle n'était que malade et qu'elle en souffrait.

Toute notre amitié s'est écroulée en un instant et définitivement. Paf! Par terre, lamentablement, piteusement...

Tous mes repères disparaissaient: en qui désormais faire confiance? Je croyais la connaître, et je m'étais cruellement trompée, celle que j'aimais comme une soeur, était en fait une autre, quelqu'un que je ne pouvais pas aimer...

Cela a été un tel effondrement dans ma vie que je me suis tenue pendant longtemps à distance de toute nouvelle amitié

Il n'y a pas si longtemps on s'est revues...elle a bien sûr évolué, a fait tout un travail sur elle-même, moi aussi, on a compris toutes les deux bien des choses. Elle m'a raconté sa maladie, comment elle s'en est sortie. On s'est expliquées longuement. On a pu se parler en clarté, s'expliquer, et je le crois, on a pu se comprendre...

Mais c'est tout, même si c'est beaucoup...il n'y a plus d'amitié possible entre nous.

édité le 9 mai: j'ai eu envie d'ecrire cette note, suite à celle de Ségolène sur l'amitié féminine, qui m'avait fort interpelée

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Commentaires
L
ja ai mis une phrase entre guillemets comme celle ci, et ca ne c oas affiche :D : "on ne connait la valeur de l amitie que qaund celle ci est bien perdue. "
L
Quel Gros Sujet que l amitie,<br /> a croire que vous oublierai que la propre amie de soi qui n'est que vous même,ne peut etre que jeune et inexpirimentee.a croire que votre amie ne pourra jamais vous ecouter comme vous le soyez ou alors que vous ne voudrez pas laisser un cygne blanc voler un <br /> peut etre qu il faudrait parfois dune metamorphose,soudaine et imprevue,pour comprendre qu il n y a pas de soeur sans ame-de-coeur,comme de mere sans cheri,mais sans cela vous reveriez sans arret de fait deja en arrets ...mais pour revenir a cette amitie, l amie auquelle vous vous adressait, n'est qu une humaine ,mais ne vous a pas demander,elle, laquelle vous choisiriez entre vous et vous meme,c 'est la une confusion de vous et elle,...cette amitie il faut s en defaire,il n y a pas de moyen opposable a l un et a l autre pour indiquer qu il y ait quelquchose a aimer.ou alors de ne pas croire que le lien repond bien a un refrain qui doit bien repondre a une fin,et si celle ci na pas de fin,c 'est alors que le chaos de cette rupture ramene bien a une phrase indefinie : ><br /> c 'est comme un bananier,pour en manger ses fruits, il faut aussi retirer sa peau et ses fibres.(proverbe malgache)
G
"parfois il arrive qu'on fuie quelqu'un qui souffre trop, parce que pour soi, c'est trop difficile à vivre, cela réveille trop de sentiments enfuis ou enfouis" : tu as raison, Coumarine, ce qu'elle m'a dit, avec d'autres mots et qui cherchaient très forts à ne pas blesser, mais c'est l'absence qui tue, et puis la solitude, allait effectivement en ce sens. <br /> Et c'est plus fort que moi, même si ce sont des circonstances extérieures qui ont fait de moi alors un boulet, je m'en veux.<br /> Je n'ai pas su comprendre à temps qu'elle ne pouvait pas.
P
Mais je reconnais que découvrir une "boulette" de ce genre peut "briser" une amitié, en ce sens qu'on fait fatalement son deuil de l'amitié d'avant. J'ai évidemment connu ça aussi; il y a des personnes dont la vie est tellement vide que, douées d'imagination, elles inventeraient n'importe quoi. Hélas envieuses aussi parfois...<br /> Mais ce qui ressort de ton récit, (comme impression), c'est une sorte de frustration, l'idéalisation, la période fusionnelle, et puis l'inquiétude, et puis finalement, le déchirement, le mal-être, le choc que cela a provoqué, puis la réparation, mais qui n'a jamais pu tout, tout à fait réparer. On aimerait bien que tout se répare dans la vie, comme par miracle; c'est une illusion, sans doute. (Voilà ce que moi je ressens, mais je suis hélas souvent incapable d'appliquer certains idéaux, quand ils entrent en contradiction totale avec les réalités de la vie...) <br /> <br /> Voilà un alphabet qui fait réfléchir ;-)
C
Mon premier chagrin d'amour fut un chagrin d'amitié.J'étais en poésie, j'en ai raté mes examens de troisième trimestre ...et bien d'autres choses par la suite.Charlotte.
Coumarine, Petites paroles inutiles
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