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Coumarine, Petites paroles inutiles
4 avril 2006

G comme...Gaufres

Je guette le moment. Je tourne en rond dans la cuisine, l’air d’une enfant très serviable qui va gentiment dresser la table.

Pas de chance ! Mon frère pourtant enfermé dans sa chambre au deuxième étage, barricadé dans ses BD et ses musiques de sauvage comme dit maman, a senti l’odeur. Une odeur qui s’est infiltrée partout. Impossible de l’ignorer.

Alors il est descendu et s’est planté là, lui aussi, l’air de rien, et fait semblant de s’activer dans la cuisine, tourne en rond, déplace bruyamment des objets, des cuillers, des verres. Maman s’énerve et lui dit d’aller jouer plus loin. Qu’elle ne peut pas se concentrer avec lui qui tourne autour d’elle. C’est vrai ça ! Si au moins il m’aidait à dresser la table ! Mais non, il ne quitte pas des yeux le grand bol sur la table où maman, à coups de farine, d’œufs et de lait, a confectionné une de ces pâtes dont elle a le secret, et dont elle prélève délicatement des petites boules toute rondes. Les petites boules toute rondes roulent de longues secondes dans ses mains enfarinées, geste sensuel que nous observons du coin de l’œil avec convoitise, avec une gourmandise qui nous fait déjà saliver, et qui nous dressera en frère et sœur ennemis dans quelques minutes à peine.

Puis elle confie les petites boules de pâtes bien rondes au gaufrier brûlant qui aussitôt crépite de bonheur et souffle l’odeur un peu lourde mais si prometteuse d’une gaufre en train de cuire. Quand maman juge que le temps est accompli, que la gaufre est cuite, elle la prend délicatement du bout de la fourchette spéciale qui ne griffera pas le téflon du précieux gaufrier, et la dépose toute palpitante sur la grille du four. Les gaufres cuites nous narguent de leur odeur chaleureuse, de leur couleur dorée, de leurs petits carrés veloutés. Mais elles nous attendront, pas de panique !

Car pour l’heure, ce qui nous intéresse, c’est le reste de la pâte que maman laissera immanquablement dans le grand bol en porcelaine blanche, ébréché de tous ses bords, usé par mille cuissons de pâtes variées. Les mamans font toujours semblant d’oublier un peu de pâte dans les grands bols de porcelaine blanche. En sachant bien que les enfants, sitôt qu’elle aura le dos tourné vers le reste du repas, se disputeront l’incroyable bonheur de lécher de tous leurs doigts gourmands, les petits restes collants de pâte non cuite.

C’est vrai quoi ! Faudrait pas que ce bol aboutisse comme ça, bêtement dans l’eau de vaisselle...

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Commentaires
A
Ah le délice de "râcler" le saladier qui a servi à faire la pâte à gâteau avec le doigt ou une petite cuillère.. surtout quand il y a eu du bon beurre dans cette pâte.
O
J'ai le gauffrier à l'ancienne de ma mère que l'on mettait sur le feu ou sur le gaz mais je n'ai plus la recette de la pâte qui était dure. <br /> Explication: Ma mère l'aplatissait au rouleau et la taillait à la grandeur d'une assiette qui était la taille du gauffrier.<br /> Merci de répondre rapidement !
Y
humm ! le parfum vanille des gauffres de l'enfance...
C
Le pélerin vagabond...j'aime beaucoup ton pseudo, il évoque pour moi un chemin initiatique...
C
Caroline...faut me dire quand tu passes à Bruxelles, je serai super ravie de te rencontrere
Coumarine, Petites paroles inutiles
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