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Coumarine, Petites paroles inutiles
2 février 2006

au jour le jour... (5)

- quelques petites choses comme ça en vrac

au bout de deux ou trois ans de cauchemars tenaces, je  n'en peux plus..je ne sais plus que faire, j'ai TOUT essayé...une de mes filles, sans que je m'en rende compte prend alors la relève, c'est elle désormais qui, la nuit va auprès de M, reste à la rassurer...Moi au bout d'un moment, quand je fais la remarque heureuse (et naïve) que M ne pleure plus la nuit, je surprends des regards complices entre M et V ma grande fille (enfin pas si grande que ça à l'époque encore une bien petite fille)...V est devenue infirmière...ça vous étonne?

- un jour que je faisais des courses au supermarché avec M, je lui demandais de ramener le chariot et de récupérer la pièce de caution. Je lui disais que je la reprenais au passage...Une panique énorme est passée dans ses yeux et elle me dit: "Maman, tu ne vas pas partir sans moi hein? Tu vas m'attendre hein? (moi le coeur à l'envers et ma petite fille dans mes bras à la serrer très fort, très fort) Elle a toujours eu peur qu'on l'abandonne ou qu'on l'oublie quelque part...

- quand j'avais une nièce ou un bébé "étranger" à garder, j'étais toujours (un peu ) dérangée par les odeurs de caca-lange. Celle de mes enfants, non, c'était de l'ordre du normal...je me suis rendue compte très vite que je n'étais pas ou plus dérangée par l'odeur caca-lange de M...elle était très vite devenue MON enfant (je racontais cela à toutes les bonnes âmes qui s'inquiétaient de savoir si j'aimais pareil mes enfants et l'adoptée....bien sûr, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute)

- Lors de l'anniversaire de chacun de mes enfants, je leur racontais toujours une merveilleuse histoire, une histoire unique: l'histoire de leur naissance, toutes les péripéties liées à ce grand moment. Ils n'auraient raté cela pour rien au monde alors même qu'ils connaissaient LEUR histoire par coeur à force de l'entendre...M, la coquine me faisant toujours la même demande...maman, raconte-moi comment c'était quand j'étais dans ton ventre...et moi, j'avais un moment d'hésitation je tentais de rassembler mes souvenirs...ah! oui...c'était comment encore quand M était dans mon ventre...? J'avais presque oublié qu'elle n'avait pas grandi dans mon ventre. Bon je lui racontais SON histoire bien sûr, dont elle était très fière, parce qu'elle était différente, originale...

- Nous avons tous aimé le jour où M a porté définitivement le nom de la famille...elle est devenue à 7 ans notre enfant à part entière, inscrite sur notre carnet de mariage

- M a fait un thérapie Tomatis...GÉNIAL...allez voir sur Google ce que c'est..Elle s'est lentement OUVERTE à tous les sons, même les graves qui l'effrayaient tant...mais vous pensez bien que ce n'est pas qu'une histoire de sons qu'on ne supporte pas...c'est une ouverture au monde proche et lointain

(à suivre pour le récit du retour aux origines par M...)

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Commentaires
L
je reprends la phrase de coumarine : "Il est important que tu t'exprimes cher Xuan-lay, car même si il y a peu de commentaires, il y a BEAUCOUP de gens qui passent lire"...<br /> je suis une de ces "sans commentaires" qui passe lire le blog de coumarine. Comme beaucoup j'ai été très émue de partager avec vous ces instants si vrais de vie; et à côté les commentaires semblent difficiles à faire ensuite. Merci d'avoir partagé ça avec nous. Cela nous aide à mieux comprendre "l'autre". Merci M, merci Xuan, merci à vos "bonnes étoiles" qu'elles s'appellent Coumarine ou Mom ...bonne continuation ! Lisa
P
Hello Coumarine,<br /> <br /> Je viens de lire cette partie-ci de l'histoire de M. <br /> <br /> Tomatis. Une amie a suivi également cette méthode. Mais je ne connais pas les circonstances exactes.
C
Merci pour ce témoignage. Cette peur de l'abandon me fait penser à une de mes élèves adoptée par une famille et abandonnée une deuxième fois par son papa adoptif. "Deux fois, tu te rends compte, deux fois j'ai été jetée à la poubelle" m'avait-elle confié lors d'un cours. Je me suis rarement senti aussi démuni devant une juste colère d'un élève.
F
Aujourd'hui je prends le temps de lire l'histoire de vous avec M.<br /> Tu ne m'étonnes pas, Coumarine, tu l'écris avec beaucoup de coeur, plein de mots simples, d'anecdotes qui touchent. Ca sonne juste et si beau. Et en laissant la porte ouverte à M. pour qu'elle y ajoute ce qu'elle veut, ce qui ajoute beaucoup de crédit à ton récit...<br /> J'ai souri lorsque tu parles de la bouteille de bière...La"moinette", tu te souviens?<br /> Tu réveilles ce que j'ai depuis bien longtemps, enfoui dans un petit coin de ma tête : "Je devrais un jour écrire l'histoire de D."<br /> C'est tellement...non-imaginable, et pourtant vrai.
C
au contraire, xuan-lay, parle nous de toi, dis nous l'écho que mes paroles suscitent en toi<br /> Je crois que le chemin de l'enfant adopté est un chemin difficile, et pour lui, et pour ses parents adoptifs...même si les joies sont profondes également<br /> La peur de l'abandon reste tenace, infiniment, irrémédiablement<br /> Il est important que tu t'exprimes cher Xuan-lay, car même si il y a peu de commentaires, il y a BEAUCOUP de gens qui passent lire
Coumarine, Petites paroles inutiles
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