Histoire d'une adoption (1)
Je commence ici pour xuan-lay, parce qu'il me l'a demandé, le récit de l'adoption de notre cinquième fille
Hier j'ai demandé à ma fille la permission d'en parler sur ce blog, elle me l'a donnée, elle me lira, et ajoutera ses commentaires
Nous avions mon mari et moi déjà 4 enfants: deux filles, puis le garçon tant attendu par mon mari, le seul qui allait perpétuer le nom, puis encore une fille née dans des circonstances vraiment difficiles et je mesure mes mots
Rien ni personne ne nous prédestinait à adopter un cinquième enfant, j'avais les bras, le coeur, et la maison déjà suffisamment remplis de rires d'enfants, de disputes, de cauchemars la nuit, de difficultés. le jour..
Mais un jour, appel de détresse: une paroisse du centre la ville cherchait des familles d'accueil pour trois enfants dont la mère avait quitté le foyer, sous un coup de déprime, laissant les enfants au père. Ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait (le couple avait d'énormes difficultés d'entente) et l'homme pour rester avec ses enfants avait perdu son emploi.
Il paniquait donc, ne voulait pas que cela se représente et faisait appel à l'accueil en famille pour ses enfants. Deux petits garçons avaient déjà trouvé une famille d'accueil, restait la petite fille placée temporairement chez un couple sans enfant, mais qui ne voulait pas la garder car elle n'était forcément pas adoptable, et ce couple avait une grande peur de s'attacher à une enfant dont il devrait tôt ou tard se séparer
On en a parlé avec nos enfants, qui tous ont été enthousiastes à l'idée de vivre quelque temps avec un bébé de quelques mois...seul notre fils s'est mis à pleurer parce qu'il aurait préféré un garçon, il allait se sentir vraiment minoritaire dans cette famille de filles...on pouvait le comprendre...
Nous sommes allés chercher l'enfant chez le couple qui l'avait accueillie depuis une ou deux semaines je ne sias plus, et qui nous ont avoué qu'ils ont fait les GESTES qu'il fallait pour elle, mais qu'ils ont refusé de s'attacher à elle (de lui parler, de lui sourire, comme font tous les parents du monde devant leur enfant)
Il s'est avéré très vite que M. était retardée dans son développement, elle ne souriait pas, ne fixait rien...j'ai eu peur de me trouver en face d'un enfant autiste, mais non le médecin nous a rassurés, il ne s'agissait que d'un énorme retard, et pire que cela, d'un véritable retrait devant un monde trop menaçant, un monde sans affection
Comme quoi un enfant de quatre mois peut déjà "refuser" de communiiquer, parce que trop douloureux...
(à suivre)