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Coumarine, Petites paroles inutiles
24 janvier 2006

Pile ou face...?

Petite nomenclature de déceptions

- J'ai connu quelqu'un qui parlait vraiment bien. Qui disait des choses vraiment bien. Qui les disait vraiment si bien que tous les gens qui l'écoutaient en étaient remués, se disaient qu'ils se sentaient meilleurs après l'avoir écouté.

Mais j'ai vu ce personnage charismatique se conduire dans la vie, comme un goujat, dans de petites choses sans trop d'importance (bon allez on va dire, personne n'est parfait, on a tous le droit d'avoir ses petites tares hein!). Mais aussi dans des choses beaucoup plus importantes, de ces choses qui allaient à contre sens absolu des belles paroles qui émouvaient tant...

- J'ai connu quelqu'un qui parlait de la relation comme pas deux, qui nous faisait vibrer et nous donnait envie là tout de suite de nous mettre à aimer, dans l'écoute authentique et la parole dialogante, et de construire un monde meilleur (rien que ça!)

Mais j'ai vu ce personneage fuir, aussitôt sa conférence terminée, fuir le contact avec les gens, être incapable d'écouter vraiment l'autre (écouter en regardant sa montre là, vous voyez le genre?)

- J'ai rencontré des gens de plume (des écrivains quoi) qui dans leur livre m'avaient touchée par la façon dont ils parlaient de l'humain, dont ils en saississaient les moindres nuances, dont ils le mettait en situation avec émotion et sensibilité

Mais quand je les ai rencontrés en vrai (certains, pas tous bien sûr), j'ai vu des gens plus préoccupés d'eux-mêmes, de leur image de marque que de l'Humain dont ils parlaient avec tant de ferveur dans leur livre...

-Je suis tombé dernièrement sur le blog de quelqu'un que je connais et qui te pond des textes merveilleux sur toutes les grandes questions, il est très bien ce type, d'ailleurs toutes les femmes roucoulent autour de lui, et les hommes appprouvent avec enthousiasme

Mais je sais que ce type...bon je dirai pas quoi, parce qu'il pourrait tomber lui aussi sur mon blog, et alors gare à Coumarine

Alors, c'est sûr, c'est la stupéfaction suivie de près par la grosse déception et la perte de confiance

(Oui je sais...Peut-être que moi aussi je suis une femme à double tranchant: la femme des apparences plutôt bien et celle qui déçoit par son inconsistance, son égocentrisme, ses imperfections diverses.

Pour cette raison sans doute que je me déçois si souvent...)

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Commentaires
A
Peut être suis-je hors sujet, mais ta question, Coumarine, me fait sourciller (sourcil gauche mobile et facétieux) : je m'étonne que d'autres se posent la question du créateur. Quand je lis des romans, quand j'admire des peintures, quand j'écoute de la musique, quand je me régale de textes... je ne pense jamais à leur auteur. Que m'importe leurs actes dans le quotidien. <br /> La matrice, le truchement, ne m'apportent rien. C'est à leur création que je suis attentive...<br /> :)
M
La déception comme le ciseau du sculpteur qui se rend compte en l'enfonçant dans la roche ou le bois si la faille était profonde ou non entre l'intention de l'oeuvre et sa réalité tangible.<br /> Cela serait l'une des multiples "épreuves de vérité ou de réalité". L'important est de continuer à sculpter là où c'est possible en innovant si possible dans les techniques et les matériaux . Les plus vivants sont souvent ceux qui survivent aux blessures mentales que nous leur infligeons. Dans l'admiration aux créateurs il y a toujours un "repentir" possible, et çà, en tout cas, c'est ce qui m'aide à redimensionner si besoin mes ferveurs. Sculpter nos représentations est une faveur à plein temps.Non ?
C
Exact<br /> L'Idéaliste, je savais bien que ces réflexions t'intéresseraient bcp...<br /> Parce qu' en plus je vois que Tristana introduit un élément supplémentaire: les fantasmes que l'on se fait qui lorqu'ils sont confrontés à la réalité, donne à voir une réalité (parfois)bien différente (décevante?)<br /> Oui, tu as raison, il y a l'image que l'on donne volontairement trompeuse, mais je me demande si ce "jeu" peut durer longtemps...les intuitifs sentent rapidement que quelque chose cloche, que la personne joue un rôle, un jeu de rôle<br /> Si on joue un jeu de rôle dans le cadre d'un jeu (par ex sur le Net ou dans un jeu de société) tout le monde sait à quoi s'en tenir, le jeu est amusant, détendant, défoulant, c'est donc tout différent <br /> Il y a aussi l'image que sans le chercher forcément l'on donne par son "discours" avec d'autant plus d'impact que l'on est une personnalité forte, beau parleur, grand orateur, ou que l'on manie les mots avec talent<br /> Et son démenti (déception)quand soudain on voit vivre quelqu'un de mesquin, d'étroit, d'égoïste<br /> Il y a de quoi développer tout cela...vas-y je te cède volontiers la parole (sourire)
I
Ta réflexion Coumarine, et les commentaires qui suivent, m'intéressent beaucoup. Oui, la différence entre ce qu'on croit être "idéalement" et ce qu'on est dans la réalité des choses, ça m'interpelle. Le regard idéalisé qu'on peut aussi porter sur l'autre. L'aspiration à être meilleur, portée par la pensée et démentie dans les actes...<br /> <br /> Tout cela est fascinant.<br /> <br /> Mais tu parles aussi de l'hypocrisie, c'est à dire de personnes qui savent qu'elle trompent en ayant un double langage. Et là c'est à mon avis un tout autre registre que la naïveté de se croire conforme à ses pensées.<br /> <br /> Oui, bien intéressant tout ça, pour l'idéaliste que je suis, qui essaye de traquer en lui cette différence entre pensées et actes...
T
N'est-il pas question aussi dans ton message de l'inévitable déception entre le fantasme (au sens large, l'idée qu'on se fait de quelqu'un) et la réalité ?...
Coumarine, Petites paroles inutiles
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