Ecrire sombre...
Les consignes que je donne dans Paroles Plurielles donnent le plus souvent des textes tristes, et parfois même très violemment tristes, des textes qui remuent du désespoir, des souffrances...
Une remarque d'Olive à ce sujet (qui propose que sur une même photo on écrive un texte positif AUSSI) me fait réfléchir au pourquoi de cette écriture si souvent torturée...
Quand on se met à écrire soi-même, peu importe l'âge que l'on a, dans un premier temps on écrit toujours, c'est assez général, en guide de catharsis de ses propres désespoirs ou démons intérieurs
Les premiers textes que l'on écrit sont teintés de nos mal-être, de nos souffrances ou expériences douloureuses passées ou présentes, de nos quêtes, de nos questionnements...Il faut y tourner et y retourner longtemps pour en être nettoyés (ou tout simplement désinfectés, la plaie restant toujours à vif)
Cette étape est normale et salutaire: l'écriture est un moyen d'expression parfois indispensable pour dégripper tous les rouages blessés de notre vie, et parfois même pour nous maintenir en vie, tout simplement
Question de vie ou de mort parfois même pour certains.
Tous les livres-témoignage procèdent de cette tentative d'exorciser les plus terribles souffrances...
Je me demande même si, pour ceux qui écrivent dans la dérision, dans le déjanté...ce n'est pas une autre façon d'aborder tout le douloureux...
Se moquer, rire et d'abord de soi-même, n'est-ce pas une façon ultime de se mettre à distance des problèmes évoqués?