Où restent les hommes???

Le séminaire s'est achevé ce soir...

12 participants, une animatrice pour l'écriture, une animatrice pour nous aider à "interpréter" nos textes

Aujourd'hui nous avons donc écouté les textes de chacun

Parmi les participants, 4 hommes dont deux jeunes, et 8 femmes ...dans mes ateliers, c'est le pourcentage que j'ai: 30% d'hommes, 70% de femmes

1) pourquoi les hommes sont-ils toujours minoritaires à ce genre d'atelier, dites-moi? A voir le nombre d'écrivains qu'il y a sur le marché, les hommes aiment écrire...préfèrent-ils écrire seuls dans le secret de leur alcove? Se jugent-ils au dessus d'une quelconque formation? Ont-ils peur de fréquenter les femmes dans un environnement qui risque de leur demander un engagement personnel, et donc une vulnérabilité plus grande? Les femmes s'impliquent je crois assez facilement, s'investissent, partagent très vite au niveau des sentiments...pour les hommes c'est plus difficile...est-ce là la raison pour laquelle il est si difficile d'avoir les hommes à ces activités de groupe? Pourtant les hommes qui ont participé à cette semaine, ont déclaré avec enthousiasme qu'ils étaient ravis...les autres (ceux qui ne sont pas venus) ne savent pas qu'ils ont vraiment raté quelque chose, eh oui!

2) On a donc écouté 12 textes écrits sur place durant cette semaine...12 textes issus d'une consigne donnée au début de la semaine... et qui demandait d'exploiter un souvenir d'enfance... Nous avons eu 12 textes très très différents, selon la personnalité de chacun, une autre façon d'écrire (truculente ou grave) une autre façon d'aborder le réel, des lieux aussi différents que variés qui servaient de cadre aux histoires

Incroyable la diversité, la richesse de cette brassée de mots que nous avons reçus

Même chose pour la façon de lire son tetxe, l'une toute en douceur rêveuse, l'autre en sensibilité et émotion, un troisième avec fougue, un autre encore avec un humour qui nous a pliés sur nos chaises bien après la lecture terminée...c'était prodigieux!

Et je me dis que ce sont de ces endroits privilégiés qui sont de véritables bulles d'humanité, où chacun peut donner ce qu'il a de meilleur, et recevoir toute l'infinie richesse des autres

Voilà..je voulais raconter cela...je n'étais pas animatrice cette fois, c'est agréable de temps en temps de se laisser conduire et de profiter de l'animation de quelqu'un d'autre

Comments

[coumarine]

C'est vrai Mouette, tu as raison...tout cela est si riche et éveille tant de choses en moi que je continue un peu ma réflexion...grâce à vos commentaires

[mouette rieuse]

Juste un mot pour dire que vos commentaires, vos réflextions sont si riches, si pleines de questions sans réponses (ou trop multiples), que je ne peux en avoir une qui y fasse écho. Juste pour dire ceci ; merci à tous ceux qui ouvrent des fenêtres et qui m'apportent de leurs vents, même contraires. L'on peux passer, survoler et se sentir riche.

[Jeanne]

Bonne question, tiens... Mais à lire vos réponses, je constate qu'elles se focalisent sur les différences de caractères, d'approche du monde, entre homme et femme. Or je trouve que la remarque de Gilda mériterait aussi d'etre développée (mais c'est peut-etre mon defaut que de privilégier les raisons sociales) :

"je me demande un peu sérieusement si plus facilement que les femmes, ils ont accès au circuit de l'édition "classique", dans ce cas pourquoi passer par des séminaires ou ateliers d'écriture si ce n'est pour les animer"

Intuitivement, je pense qu'il y a là un élément clef, en bourdieusienne convaincue. Cooptation, reconnaissance des pairs, etc... On a tendance, et c'est légitime, à recruter les gens comme soi. Maintenant, je ne connais pas plus que ca le milieu de l'édition ; ca mériterait une bonne étude, tiens. (Qui est aux postes de commandes ? Quel pourcentage d'hommes, de femmes ? etc.)

[Ilescook]

Coucou Coum

Je pense que plutôt qu'une question "homme/femme" c'est une question de caractère, et aussi sans doute une question de remise en question.

Pour ma part, j'ai hâte de participer à ce genre d'aventure.. même si je l'appréhende un peu.

La sensibilité.. je ne crois pas que ce ne soit que l'apanage des femmes ! Heureusement !

Bises d'îles Cook

[rosalie]

je suis partagée sur les réactions, j'ai tendance
à croire qu'une femme fera passer sa famille
avant l'écriture, ce sera différent pour elle,
donc au second plan, ce qui ne veut pas dire que
c'est seulement un passe temps.
les hommes ne voient pas les choses de la meme
façon, ils sont différents c'est tout et c'est
bien, cela enrichit la littérature.