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Coumarine, Petites paroles inutiles
14 mai 2005

Le pantin désarticulé

Etendue sur la route, comme un pantin désarticulé, me voilà éparpillée aux quatre coins du monde. Dois-je en rire, dois-je en pleurer ?

Je regarde ma main droite qui a décidé de voguer comme un petit bateau ivre dans le ruisseau fougueux. Bon vent mon voilier d’Espérance. Tu salueras les étoiles et tu leur parleras de moi.

Ma jambe gauche est partie vers le soleil de midi pour parcourir les espaces à larges enjambées. Elle a toujours eu des rêves d’aventure et de fécondité. Bonne chance, ma jambe, tous mes vœux t’accompagnent, envoie moi si tu le  veux, un peu de la chaleur de là-haut : j’ai tant besoin de m’y lover.

Mon ventre a décidé de s’ancrer dans son centre. De s’enfler de fécondité, de respirer la plénitude.  Mon ventre est là, gonflé dans ses entrailles promises à l’enfantement. Je peux lui faire confiance. C’est un ventre solide sur qui on peut compter, qui parle en mots de liberté. Je m’y sens bien. Je m’y sens moi, c’est magnifique !

Ma tête, où est ma tête ? Mon visage es-tu là ?

Oh ! Cher visage, te voilà légèrement cabossé, un peu déformé on dirait, les yeux, le nez tout ça… et la bouche qui n’est plus à sa place. Mon visage est sens dessus dessous. Il ne me reconnaît pas…

Petit visage, dis-moi qui tu es ? Il y a dans tes yeux des pétillements de lumière et ta bouche est coquine. On dirait même… c’est ça ! Tu souris ! Et même si tes cheveux ébouriffés se sont fondus dans le temps, je te prends, je te choisis comme tu es…

Et je ferai de toi le visage d’une femme heureuse.

ppoup_e

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Commentaires
A
Joli texte un peu grave... une image de poupée !<br /> <br /> En le lisant j'ai pensé à toutes ces personnes qui meurent ou qui sont gravement mutilées dans les accidents de la route.
Coumarine, Petites paroles inutiles
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