Les écrivains voleurs d'âme?

"Les écrivains! Ils s'en fichent des hommes. Ce sont des voleurs d'âmes. La vie des malheureux, ça leur plaît, ils en font des petits tas de mots et ils sont très contents, c'est tout."

Luc Baba "Les écrivains n'existent pas"

Je me disais autrefois: comment ils font les auteurs pour décrire de manière aussi prenante, émouvante ou drôle, tout ce qui s'agite en la personne que je suis, tous ces sentiments que je reconnais comme faisant partie de moi ou que je reconnais comme humains pour les avoir éprouvés déjà?

Où vont-ils chercher cette sensibilité à fleur de peau, à fleur de compréhension, ces états de grâce qui les rendent à ce point nos frères de compassion?

Et je me disais qu' ils devaient être des gens extraordinaires, des êtres un peu à part, des artistes hors du temps, de grands penseurs ou de grands amoureux qui vivent tout très intensément.

Mais il m'est arrivé de rencontrer un certain nombre de ces auteurs dans le cadre de mon travail

Et il m'est arrivé d'être très étonnée et, je n'ose le dire, déçue

Parce que ces êtres fabuleux qui dans leurs livres comprennent si bien l'humain, en parlent avec des mots si appropriés...sont des hommes et des femmes parfois bien "égocentriques", incapables d'être dans une écoute vraie, incpables d'empathie

On dirait que ces auteurs  parlent de la vie, mais qu'ils ne la vivent pas. Que leurs paroles ne sont que des paroles littéraires, dont ils ont oublié le code et le mode d'emploi dans leur propre vie...

Bien sûr, ils ne sont pas tous comme cela. Certains sont dans la réalité, aussi sensibles et chaleureux qu'ils apparaissent dans leurs écrits

Ceux-là  sont restés simples, authentiques, et ne se sont pas envolés dans la certitude hautaine qu'ils sont sortis du lot. On peut rire et pleurer avec ceux-là,  boire un verre ensemble, parler de la pluie et du beau temps et aussi de choses plus sérieuses, de celles qui tissent la vie ordinaire  et même... rêver ensemble à leur prochain roman

Luc Baba, peu connu encore (mais cela ne saurait tarder) est de ceux-là.

C'est pour cela que je l'apprécie tant

Aussi parce qu'il écrit bien, comme j'aime...avec un réalisme déguisé en poésie

Comments

[s<]

Et de la poésie pour déguiser le réalisme ; )
Je me demande quel rôle a joué la chanson "La mer n'existe pas" (Art Mengo), dans la naissance de son titre, voire de son roman..

[agathe]

Comment peut on mettre tous les ecrivains dans le meme panier, j avoue ne pas comprendre, c'est assez péremptoire! Connais tu luc dietrich? boudé par tout le monde!!
viens faire un tour sur ma page...:-)

[coumarine]

Arcadia, je t'ai reparlé de cet auteur et de son livre sur ton site
Je te conseille vivement de le lire...c'est un petit bijou
Aux éditions Luce Wilquin (c'est un auteur et une édition belge)
Coucou Syl...ben oui...même expérience semble-t--il...dommage

[arcadia]

coumarine, tes mots font échos aux miens à quelques jours d'écart seulement. J'en viens souvent à hésiter connaître un peu mieux celui ou celle qui se cache sous les mots, les pinceaux ou l'appareil, tant il courant d'être décu. En partie je suppose qu'emballés par l'oeuvre nous oublions le caractere humain de l'être, en partie, la beauté nait parfois de la laideur...
Heureusement, tous ne sont pas déception on découvre également des petites perles..a savourer d'autant plus !

ps : je chercherai cet auteur lors de ma prochaine incursion en librairie, j'aime la facon dont tu en parles.

[syl]

Je crois qu'il est des écraivains comme de nous...des gens biens et d'autre décevants. C'est vrai que la sensibilité qu'on découvre dans les livres nous laissent à penser que elle ne peut émaner que de quelqu'un de sensible...pourtant !

Comme toi j'i rencontré des écrivains, et j'ai été étonnée ( agréablement mais aussi l'inverse).

Je ne citerai pas le nom d'un grand de la photo ...dont j'adorais la sensibilité (j'adore le monde de la photo) mais qui m'est apparu comme quelqu'un de parvenu, indifférent. DECEPTION. Depusi, je ne vois plus ses oeuvres de la même manière, je n'y vos qu'une recherche d'esthétisme froid.
Dommage !