Quelques jours après...

Je sais bien qu'on ne parle que de la tragédie des pays touchés par le tsunami...allais-je y ajouter mon petit grain de sel...pour dire ce que tout le monde sait déjà...que c'est une catastrophe abominable?

Avec le recul de quelques jours, je me rends compte que, après le raz de marée proprement dit, commence maintenant l'après raz de marée avec son cortège de souffrances et de problèmes

- les sauveteurs et les bénévoles qui ont à affronter des visions de cauchemar, des cadavres en décomposition, emmagasinent des trauma qui les marqueront longtemps, si pas à vie. Incapacité de dormir car les images déferlent sans cesse devant leurs yeux, nécessité d'affronter les scènes de désespoir de toutes natures, les nerfs qui craquent...comment on fait pour s'en sortir, comment on fera pour encore pouvoir sourire à la vie?

- Le problème des disparus: on sait que pour pouvoir faire le deuil,  il faut pouvoir prendre "possession" du corps de la personne,  SAVOIR les circonstances de la mort aussi dramatiques soient-elles....comment tous ces gens sans nouvelles d'un proche (ou de plusieurs) vont-ils pouvoir faire leur deuil? accepter l'idée que c'est fini, qu'ils ne reverront pas celui ou celle dont ils pleurent la disparition?

- Il y a le nombre élevé d'orphelins qui ont perdu dans la tragédie un ou les deux parents...et déjà des "vendeurs" d'enfants qui sont à l'affut de se faire du fric sur le dos de ces orphelins, et des couples en manque d'enfants...

- Il y a la perte de tous les repères, maison néant avec tout ce qui s'y trouvait et qui faisait le quotidien, la ville ou le village anéanti, les routes démolies...plus rien...c'est RIEN, comment on se retrouve dans le RIEN? La vie continue dit-on...sera-ce possible pour tous ces gens, sans devenir fou?

- Le manque d'eau potable, la faim, les cadavres... et voilà le spectre des maladies qui fait son apparition...les épidémies risquent de faire encore plus de ravages que le tsunami...hallucinant!

A côté de cela, c'est vrai l'immense mouvement de solidarité, à l'échelle mondiale, on comprend que c'est le monde entier qui est concerné par ce désastre...les aides en nature et en personnes se concentrent...cela fait chaud au coeur, et permet de ne pas désespérer complètement de l'humanité.Mais que puis-je faire ici, moi Coumarine, à ma petite échelle? Ajouter mon obole à celles de tous les hommes de bonne volonté, oui, évidemment...mais c'est peu de chose...

Je me suis surpris à me sentir soulagée de vivre dans un pays qui ne connaît pas de semblables séismes, qu'aucun de mes proches n'ait eu l'idée mortelle d'aller passer les vacances de Noël sur les plages paradisiaques des petites îles où se tournent les films qui font rêver

Mince, à me demander si je ne serais pas un peu (beaucoup) égocentrique...je n'ai pas beaucoup regardé les images de la catastrophe à la télé, je ne suis pas du tout du genre "voyeuriste". Je préfère lire des articles écrits par des gens qui s'y connaissent, scientifiques, économistes, psychologues....et qui font le pont sur la situation quelques jours après...je préfère réfléchir à la situation et en tirer d'éventuelles leçons pour moi-même et ma vie

En tout cas, une fois de plus je réalise que l'instant présent est à vivre dans sa pleine intensité, et qu'il ne faut pas se sentir "coupable" d'être heureux.

Car c'est sans doute ce dont le monde a le plus besoin: de gens qui malgré les situations douloureuses, ont cette capacité de résilience, et peuvent donner à leur entourage un humble message de paix, de sérénité

Coumarine

Comments

[Patrice]

... c'est sans doute ce qu'on peut faire de mieux :

Parrainer un enfant - c'est 21 euros pas mois

(soit 4 paquets de clopes ou une bouteille de champ' ou un péage Paris-Agde ou un CD ou un roman NRF... de quoi ne pouvns-nous pas nous priver, franchement ?)

Patrice Pas Rhénan

[Pralinette]

Mon état d'esprit est semblable au tien :
"Là où est le désespoir, que je mette l'espérance,
"Là où est la tristesse, que je mette la joie"...
Merci beaucoup pour cette magnifique peinture, tu me donnes envie de relire Saint François.
Je t'embrasse